L’assouplissement des conditions de mise en liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé
par la cour pénale internationale confirme leur statut de « personnes en liberté
conditionnelle ».
C’est le premier constat qui s’impose dans la mesure où la demande des avocats d’une
« liberté sans condition » a été rejetée par la CPI.
Dorénavant Gbagbo et Blé Goudé peuvent quitter l’un Bruxelles ,l’autre La Haye ,s’ils
trouvent d’autres pays membres de la CPI acceptant de les accueillir.
Ils sont tenus de répondre à toute convocation de la CPI et sont interdits d’évoquer leur
dossier judiciaire encore pendant auprès de la CPI.
On le voit ,la nouvelle situation de Gbagbo et de Ble Goudé leur permet une plus grande
mobilité, mais leur impose des restrictions.
La question d’un éventuel retour en Côte d’Ivoire n’est pas à l’ordre du jour dans la mesure
où, les deux hommes ont été condamnés ,chacun ,à 20 ans de prison par contumace.
S’ils foulaient le sol ivoirien ,ils seraient donc immédiatement arrêtés .
Quid de leur volonté de peser sur la présidentielle du mois d’octobre ?
L’analyse concrète de la situation concrète ,comme disent les marxistes ,écarte l’idée selon
laquelle leur implication puisse être décisive.
Pour la bonne et simple raison que le RHDP du président Alassane Ouattara a déjà pris une
bonne longueur d’avance, en termes de mobilisation et d’action sur le terrain.
Il y a aussi et surtout le bilan hors norme du régime sur le plan économique et social.
La gestion de la pandémie du covid 19 a permis de mesurer l’efficacité du gouvernement
dirigé par Amadou Gon Coulibaly qui est le candidat officiel du RHDP pour la présidentielle.
L’homme est compétent, rigoureux, politiquement bien implanté et rassurant.
Il a tous les atouts pour s’imposer démocratiquement.
Ce d’autant qu’il a face à lui des opposants divisés ,sans leader « unificateur ».
Le FPI de Gbagbo est éclaté en mille morceaux et le PDCI de Bédié est sérieusement affaibli.
Des personnalités de premier plan l’ont quitté pour rejoindre le RHDP.
Le « plus de liberté » qu’obtiennent Gbagbo et Blé Goudé est un casse-tête dans la mesure
où ils leur est interdit de parler de leur dossier judiciaire encore pendant au niveau de la CPI.
Comment vont- ils défendre une ligne politique pour se laver à grande eau des dérapages
sanglants qui ont causé 3000 morts pendant la guerre civile qui a précédé la chute de
Gbagbo sans pouvoir aborder la question de la crise post -électorale ?
Il est juste de mettre en exergue le fait que c’est le refus de Gbagbo de reconnaître sa
défaite face à Ouattara qui a enclenché bien des dérives horribles qui continuent de hanter
les citoyens ivoiriens.
Les partisans qui font feu de tout bois ,vont devoir se calmer pour ne pas enfoncer leurs
leaders à qui un silence assourdissant est imposé par la CPI sur ce sujet brûlant.
Il va falloir surveiller de très près les prochaines sorties physiques voire médiatiques des
deux hommes .
La liberté conditionnelle est logiquement révocable.
