GUERRE EN UKRAINEDes milliers de jeunesen chair à canon

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En polémologie, l’a;irmation de Carl von Clausewitz demeure la référence indépassable : « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens». Le conflit ukrainien ne peut être décrypté que dans cette logique politique qui, dans ce cas spécifique, est d’une redoutable complexité, moins par ses causes, que par ses conséquences planétaires, sur les plans géopolitique, économique, sécuritaire. Et, pour ajouter à la di;iculté, l’horizon continue de s’obscurcir, alors que « l’opération militaire spéciale « lancée par Poutine le 24 février 2022, poursuit sa lancée, dans sa deuxième année et s’est transformée en conflit ouvert, avec une participation massive des membres de l’OTAN, qui ne ménagent pas leur soutien en matériels de combat et en aide financière à Kiev. Au grand dam de Poutine, l’agression qu’il a déclenchée contre l’Ukraine, cette fois, a révolté tous les Etats membres de l’OTAN, qui se sont mobilisés pour appuyer l’e;ort de guerre ukrainien. L’OTAN que le président français Macron considérait comme « en état de mort cérébrale », a retrouvé une vigueur exceptionnelle et une unité qui ne l’est pas moins, pour faire cause commune avec Kiev. Moscou ne pouvait imaginer un engagement aussi puissant, avec un leadership américain renforcé et accepté qui donne le la et fait pleuvoir des milliards de dollars, avec l’approbation du Congrès. IL est vrai que l’argent permet surtout d’acheter des armes et du matériel militaire made in USA, mais les sommes décaissées sont astronomiques, dans le domaine de l’aide internationale. Mais s’agit-il seulement d’aide ? Il y a comme une contagion généreuse qui pousse tous les Etats occidentaux à mettre la main au portefeuille et dans les hangars et dépôts militaires pour rivaliser d’actes forts : envois de chars, d’avions, de munitions, de moyens de défense anti-aérienne etc.

Le plus préoccupant pour Moscou est qu’aucun essou;lement n’est constaté dans cet élan de solidarité pour le moment. L’ « opération spéciale » s’est enlisée et les défaites russes du début ont révélé l’état d’impréparation de l’armée, le manque de bras (d’où les recrutements massifs et forcés), mais aussi les désertions et fuites des jeunes. Toutefois l’armée ukrainienne ne semble pas être en mesure, dans l’état actuel des choses, de reconquérir la totalité du Donbass, sans parler de la Crimée. Si la Russie a été déboussolée, cette fois-ci, c’est sans doute parce qu’en 2014,elle avait fait main basse sur la Crimée, sans coup férir. L’OTAN ayan choisi de regarder ailleurs. Poutine s’imaginait sortir victorieux rapidement de l’engagement militaire qu’il a lancé, avec beaucoup de légèreté. Il est entrain d’en payer le prix, même si, il est loin d’être battu. On constate, sur le terrain que l’Ukraine est aussi à la peine à la fois, sur le plan des ressources humaines et matérielles. Malgré l’appui remarquable de l’OTAN. Parce qu’il faut former les conducteurs de tanks, les pilotes, etc. Et cela prend du temps, tout comme le transport des matériels lourds. L’histoire enseigne que tout conflit qui dure, génère des équations nouvelles que politiques et militaires doivent résoudre, ensemble. Il y a des grincements de dents au sein du pouvoir en Ukraine où, l’unité nationale, certes, reste très forte, autour du président Zelenski, mais là-bas come en Russie il y a des jeunes qui ne souhaitent pas combattre. Le soutien populaire en Occident envers les ukrainiens, ne pourrait durer advitam eternam. Même si le plus grand danger pour Kiev, serait une victoire républicaine lors de la prochaine présidentielle américaine, et si jamais c’était un come- back de Trump ? Pour l’heure rien n’est garanti et l’avenir politique, même dans les pays européens n’est pas gravé sur le marbre. Les partis nationalistes et d’extrême-droite européens sont souvent pro-russes. Ainsi l’arrivée au pouvoir en Italie de Georgia Meloni de l’extrême-droite avait fait craindre le pire, mais elle s’est ralliée derrière l’OTAN. Il n’est pas certain, cependant, qu’il en sera de même, dans d’autres pays du « vieux continent ». Le temps est l’ennemi de tout et cette guerre qui est dans sa deuxième année, ne semble pas proche de la fin. Une « grande o;ensive ukrainienne » est annoncée . Sera-t-elle décisive ? Rien n’est moins sûr ! Une défaite de la Russie est très hypothétique, car Poutine joue sa peau. Sa dernière sortie sur le déploiement «d’armes nucléaires en Biélorussie » est un avertissement à prendre au sérieux car l’homme, s’il est acculé, pourrait faire un chantage nucléaire. La stratégie occidentale vise à a;aiblir le maître du Kremlin, au point où, une révolution de palais se produirait. C’est une probabilité sérieuse, car il en a souvent été ainsi, avec l’élimination de Kroutchev et l’avènement de Brejnev, au temps de l’URSS. Aujourd’hui beaucoup de choses ont changé, sauf le jacobinisme d’Etat. Et la toute puissance du chef de l’exécutif. Poutine règne en maître absolu depuis 20 ans. Il a certes commis l’erreur de sa vie en attaquant l’Ukraine ; mais il est loin de perdre le combat. Il est soutenu par l’Iran. La chine reste dans le clair-obscur, tout en achetant beaucoup de pétrole à la Russie. L’Inde aussi se ravitaille massivement en Russie. Economiquement donc, Moscou n’est pas à l’agonie, même si Poutine, lui- même a reconnu que les sanctions occidentale avaient un impact négatif dans son pays. Cette guerre qui perdure a des conséquences dévastatrices dans les pays du sud, avec une inflation galopante qui favorise une flambée des prix qui touche durement les personnes défavorisées, et cela constitue un défi redoutable pour les gouvernements. Les pays développés ne sont pas épargnés par l’inflation et ses conséquences en termes de hausse des prix. Les populations frappées vont commencer à se lasser, et avec la propagande des populistes, soutenir moins l’e;ort de guerre. L’usure menace le moral des « souteneurs » et les réticences populaires constituent un danger pour les régimes démocratiques. Une guerre sans fin, pour des Etats démocratiques, éloignés du front, peut-elle bénéficier d’un appui, longue durée ?

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