Aïssata Tall Sall livre au corps diplomatiquesa « vérité » sur les troubles

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Le gouvernement sénégalais a convié
jeudi dernier le corps diplomatique
basé à Dakar pour lui livrer ce que la
ministre des Affaires étrangères a appelé “sa
part de vérité” sur les violences meurtrières
qui ont secoué le pays la semaine passée.
“Le Sénégal est un pays d’ouverture, de transparence et de vérité. L’ouverture veut que
nous parlions à la communauté internationale, la transparence veut que nous leur disions exactement ce qui se passe et la vérité
veut que nous puissions échanger”, a déclaré
la ministre, Aïssata Tall Sall, en présence de
plusieurs dizaines de diplomates étrangers
réunis au ministère à Dakar.
Elle s’est dite prête à une discussion “sans
tabou, sans faux-fuyants” avant que la réunion
se poursuive en dehors de la présence de la
presse.
Le ministère a indiqué avoir rédigé à l’attention des diplomates un livret contenant la
version gouvernementale des évènements.
Les autorités sénégalaises se sont montrées
soucieuses de l’impact sur l’image du pays
de ces troubles qui donnent lieu à des narratifs diamétralement opposés de la part du
pouvoir et de l’opposition. Le Sénégal a connu
entre le 1er et le 3 juin ses pires troubles depuis des années après la condamnation à
deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, personnalité populaire dans la
jeunesse et les milieux défavorisés. Cette
condamnation le rend en l’état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024. M. Sonko
n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour
l’écarter de l’élection, ce que le pouvoir réfute.
L’annonce de la condamnation a déclenché
des violences qui ont fait officiellement 16
morts. L’ONG Amnesty International a indiqué
jeudi avoir décompté 23 morts.

Manifestations des 1er et 2 juin : 79 Guinéens
expulsés du Sénégal

Les manifestations survenues au Sénégal n’ont pas seulement causé
des dommages et des pertes aux Sénégalais. Des Guinéens ont
aussi subi des dommages, car 79 d’entre eux ont été expulsés du
Sénégal. Selon le site ”LaGuinee.info”, les autorités sénégalaises ont
expulsé soixante-dix-neuf Guinéens arrêtés lors des manifestations politiques.
Si le premier recours (expulsion) a été suivi, c’est parce que, explique le
ministre Dr Morissanda Kouyaté, les deux pays sont liés par un “amitié”.
Toujours selon nos confrères de la Guinée, le chef de la diplomatie guinéenne l’a fait savoir ce samedi, 10 juin 2023, à l’occasion d’un point de
presse animé à son département.
“Il y a eu des arrestations et malheureusement, il y a des Guinéens qui
ont été arrêtés là-bas. Il y a un premier groupe de 31 Guinéens dont 19
hommes et 12 femmes qui ont été arrêtés. (…). Il y a un deuxième groupe
qui a été appréhendé et expulsé. C’est un groupe de 48 Guinéens, dont
12 enfants, 18 hommes et 18 femmes adultes. Ce groupe de 48 est déjà à
la frontière entre la Guinée et le Sénégal, à Boundou Fourdou “, a informé
Dr Morissanda Kouyaté. Toutefois, Dr Kouyaté précise qu’avant de recevoir
ces Guinéens, les autorités vont d’abord s’assurer que les 79 personnes
expulsées sont tous Guinéens et ne se sont pas frauduleusement procurés
du passeport guinéen.

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