Réagissant sur la récession économique du Sénégal constatée par le Fonds monétaire international lors de sa mission du 05 au 12 septembre 2024, madame Aminata Touré, Haut-Représentant du président de la République, écrit ceci sur ses réseaux sociaux : « le dernier rapport de la mission du FMI au Sénégal fait le bilan économique catastrophique des derniers mois de Macky Sall ». Sans preuve ni chiffre.Or, le FMI dit l’exact contraire. En effet, la mission du Fonds menée dans notre pays deux mois plus tôt, du 06 au 19 juin 2024, concluait : « à la suite de la tenue pacifique de l’élection présidentielle de mars, les perspectives économiques se sont améliorées. La croissance économique devrait atteindre 7,1 % en 2024 et 10,1 % en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la BCEAO d’ici la fin de l’année 2025. Le déficit élevé du compte courant devrait se réduire en 2024-2025, reflétant l’impact du démarrage de la production d’hydrocarbures et les efforts d’assainissement budgétaire.Les résultats obtenus dans le cadre des programmes soutenus par le FMI ont été globalement satisfaisants malgré les tensions politiques qui ont précédé l’élection présidentielle et un environnement extérieur difficile. Tous les critères de performance pour la fin décembre 2023 ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints à l’exception d’un. En outre, des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles, trois des six repères structurels pour la deuxième revue du programme MEC/FEC ayant déjà été remplis ».Tous les voyants étaient au vert au mois de juin. Si Tout s’est détérioré en seulement deux mois, il faut regarder du côté de la gestion des actuels dirigeants. Il n’y a ni tableau de bord, ni investissement, ni stratégies, ni animation, ni incitation, ni stimulation économiques dans notre pays depuis six mois. Au contraire, des circulaires du chef du Gouvernement ont suspendu les marchés publics, les constructions, les opérations domaniales, les conventions, les recrutements, les CDD, les séminaires, les formations, les missions, les paiements. En plus d’une atmosphère d’incertitudes et de menaces qui sape la confiance des investisseurs et des consommateurs. C’est ce qui étouffe notre économie et que nous payons amèrement. Notre économie ne peut faire face à cette thérapie de chocs. Elle fait naufrage en ce moment.Hausse de deux milliards de la masse salariale mensuelle de la fonction publique depuis le mois d’avril et 1.148 agents recrutés par le nouveau régime dans une Administration déjà très pléthorique font partie du « bilan catastrophique des derniers mois de Macky Sall »??? Qu’en est-il de l’augmentation brusque de 50% des frais d’hospitalisation???Madame Touré sait tout cela et, pourtant, dit le contraire. Et elle n’apporte ni preuve ni chiffre. Une Docteure en Economie ne devrait jamais se permettre pareille légèreté intellectuelle. C’est interdit à tout étudiant en Economie.Attention, madame Touré : ceux qui accusent les autres de leurs propres turpitudes ne peuvent les résoudre. Le Sénégal a besoin de véritables politiques économiques et non de politique politicienne aveugle et revancharde
