Au moment où le Ghana célèbre le soixantième anniversaire du premier congrès panafricain et du premier sommet des chefs d’Etat des pays africains indépendants ,le site : »ledefipanafricain.com » vous invite à participer à la réflexion pour promouvoir une Afrique fière de ses racines, ouverte au monde et soucieuse de s’émanciper économiquement et politiquement pour arracher ses populations des griffes de la pauvreté, de l’analphabétisme et de l’obscurantisme.
L’Afrique a tous les atouts pour relever ce défi si la démocratie s’impose et que la volonté des peuples soit la boussole des leaders politiques élus de manière transparente .
Dans de nombreux pays africains la démocratie a atteint un point de non retour si on ose dire, même si les victoires démocratiques ne sont jamais garanties pour toujours.
Le combat doit continuer car de nombreux pays du continent vivent encore sous le joug de pouvoirs autoritaires .
Mais une approche réaliste doit éviter les dénonciations intempestives et privilégier des analyses fines ,au cas par cas.
Les épreuves de force peuvent être engagées quand la situation l’exige et que les populations soient disposées à s’y engager.
Nul ne peut faire la révolution à la place des peuples concernés ,et encore moins leur imposer un système politique « prêt à porter ».
La démocratie est un système qui peut être universel dans ses principes et ses applications ,en permettant des adaptations intelligentes qui ne la dénaturent pas.
Le partage confessionnel du pouvoir au Liban, par exemple, est un choix respectable qui peut faire débat cependant.
La démocratie indirecte américaine ,avec l’hégémonie des deux partis républicain et démocrate, est glorifiée mais pose aussi des problèmes philosophiques et politiques de fond.
Il y a le rôle de l’argent ,celui des lobbies, celui de la presse etc .
En Inde, »la plus grande démocratie du monde »,le débat est sans fin sur les castes, la pauvreté, les inégalités etc.
En Europe ,les « vieilles démocraties » font aussi face à des questions majeures concernant les immigrés, les minorités, les inégalités ,le racisme et les discriminations de toutes sortes.
L’Afrique est concernée par tout ce qui se passe dans le monde et, particulièrement en Europe et en Amérique où vivent de nombreux africains et/ou leurs descendants.
Il y a aussi et surtout les relations économiques, dans un monde « mondialisé » qui sont assez défavorables à notre continent qui doit renforcer son intégration et se battre pour défendre ses intérêts.
Le combat de Kwamé Nkrumah et des pères des indépendances est plus actuel que jamais .Il n’a pas changé de nature ni d’objectif :Assurer une place respectable à l’Afrique et promouvoir ses intérêts légitimes .
Evidemment le contexte a changé et de nouvelles réalités se sont imposées et il faudra faire avec.
L’Afrique a franchi des étapes décisives en termes de formation de cadres et de création de richesses même si le défi de l’éducation reste majeur.
La jeunesse africaine est la plus grande richesse du continent qu’il faut défendre bec et ongle en la formant et en lui offrant des perspectives sur place.
C’est possible si les options économiques sont patriotiques et réalistes tout à la fois.
Si les leaders donnent le bon exemple en combattant la corruption et en se soumettant à l’épreuve de vérité de la démocratie :limitation des mandats, reddition des comptes et dialogue permanent avec les opposants.
La perfection n’est pas de ce monde.
Rien n’interdit cependant de tout faire pour l’approcher.
