Des obstacles à la réussite de la ZLEC

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L’Union africaine a entrepris de négocier un Accord de libre-échange continental impliquant de profonds engagements en matière de libéralisation des échanges commerciaux, accompagnés de robustes mécanismes d’ajustement et de compensation en vue de compenser les pertes éventuelles.

Les négociations de cet accord se fondent sur l’importance d’une plus grande intégration commerciale et des avantages qui en découleraient, mais accordent également une importance tout aussi grande à l’égalité, la justice et l’équité, notamment lorsque les engagements en faveur de la libéralisation portent préjudice à ces valeurs. L’Accord portant création de la ZLEC africaine devrait permettre de changer la donne pour l’Afrique et le peuple africain. C’est un accord qui aura un impact économique considérable et positif sur les populations et le continent en général grâce à la création d’un marché unique qui stimulera l’industrialisation, la diversification économique et le commerce. Ce sera également un instrument unitaire qui permettra d’élaborer un agenda commun pour que l’Afrique parle d’une seule voix et agisse à l’unisson, tout en misant sur les points forts respectifs des pays africains dans le cadre de nos engagements commerciaux et diplomatiques avec le reste du monde. Toutefois, dans un rapport sur le commerce en Afrique, l’agence de notation Moody’s a relevé des obstacles pouvant limiter les potentiels de croissance  qu’offre la Zone de libreéchange continentale. Selon Moody’s, « les obstacles non tarifaires, tels que la corruption, la documentation douanière inefficace et les approches procédurales plus larges entravent les exportations et commerce en Afrique. Sur les 24 pays africains que nous évaluons, 16 ont des scores faibles ou très faibles pour la force institutionnelle ».

LES ENJEUX ET OPPORTUNITÉS DE LA ZLEC EXPLIQUÉ AU PRIVÉ NATIONAL

En outre, «les infrastructures demeurent insuffisantes malgré des investissements importants», poursuit le rapport. Ainsi, Moody’s relève que les pays comme l’Afrique du Sud et le Kenya bénéficieront le plus d’une intégration plus poussée en raison de leurs productions industrielles et la qualité des infrastructures. Toutefois, la ZLEC « pourrait stimuler le commerce intra régional, qui reste beaucoup plus faible que dans les pays asiatiques en voie développement », indique l’agence. Ainsi, avec un taux de 15%, le commerce intra-africain « pourrait contribuer à réduire la volatilité de la croissance et à développer les économies locales de la région et stimulerait la demande et l’investissement dans les secteurs commerciaux ». Le président de la République, Macky Sall, lors du dernier présidentiel sur l’Investissement (Cpi) qui s’est tenu en novembre dernier au Cicad de Diamniadio informait le secteur privé national de l’imminence de l’entrée en vigueur irréversible de la Zone de libre-échange continentale. Une façon pour lui d’alerter les opérateurs économiques nationaux de se préparer en conséquence pour ne pas rater le train de cette libéralisation des échanges continentaux. « Avec la signature de la Déclaration de Kigali pour le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’Afrique a fait un pas de géant vers l’intégration continentale, la vision panafricaine et le développement de notre continent », avait déclaré Vera Songwe, ex directrice des opérations de la Banque mondiale au Sénégal par ailleurs actuel Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Ce moment historique est la preuve de « la détermination des dirigeants africains à rassembler la diversité du continent et concrétiser ce projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ». Elle avait également exhorté les États membres à ratifier rapidement la ZLECA, rappelant que l’accord n’entrerait en vigueur qu’une fois ratifié par un nombre suffisant de pays. Selon elle, la signature de la ZLECA marquait seulement la fin de la première phase des négociations, insistant sur la nécessité d’une mise en œuvre efficace ». Pour elle, « l’indice pays des entreprises de la ZLECA, lancé par la CEA lors du Sommet, sera l’un des outils de suivi, à travers des enquêtes périodiques sur les opinions des entreprises au sujet de l’impact réel de l’accord sur le commerce ». Vera Songwe a également réaffirmé la nécessité de ne laisser personne de côté, en veillant à ce que chacun puisse bénéficier des nouvelles opportunités créées par la ZLECA. Mme Songwe est d’avis que « parmi les principaux bénéficiaires figureront les petites et moyennes entreprises, qui représentent 80 % des entreprises de la région ; les femmes, qui constituent 70 % des commerçants transfrontaliers informels ; et les jeunes, qui devraient profiter des nouvelles opportunités d’emploi ». En outre, « la ZLECA a le potentiel d’accroître le commerce intra-africain de 52,3% en éliminant les barrières tarifaires et de multiplier par deux le volume des échanges si les barrières non tarifaires sont également levées », a-t-elle soutenu.

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