l’opposition recomposée

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De facto Khalifa Sall, maire de Dakar est le numéro 1 de l’opposition sénégalaise. Idrissa Seck qui a tout fait pour l’être a échoué faute de suivre une démarche cohérente et constante. Il a multiplié les sorties intempestives contre productives et fait des choix désastreux pour son image et ses ambitions politiques. Aussi le maire de Dakar lui dame le pion même si la position de numéro 1 de Khalifa Sall est fragile.  La défaite du référendum (il avait appelé à voter non) lui a fait beaucoup de mal. La victoire à l’arraché aux élections pour le haut conseil aux collectivités territoriales (HCCT) est un trompe l’œil car cela ne change pas la donne. Le Maire de Dakar qui avait le vent en poupe en 2014 a perdu de son aura du fait de ses atermoiements. Il a voulu jouer au plus fin avec Ousmane Tanor Dieng qui lui a choisi son camp : celui de Macky Sall. L’opinion publique dans son immense majorité considère Khalifa Sall comme un indécis et cela est mauvais signe pour un candidat à la présidentielle. Car il ne fait plus aucun doute qu’il va y aller en 2019.  Vraisemblablement, il sera soutenu par Karim Wade qui ne sera pas en mesure de s’aligner sur la ligne de départ. Avec sa condamnation, il sera écarté par le code électoral et par le conseil constitutionnel.  En toute logique politique, le PDS ultra et luimême vont nouer une alliance avec le maire de Dakar. Ce fut déjà le cas avec les élections pour le HCCT. Idrissa Seck qui avait dénoncé la libération de Karim Wade s’est aliéné les PDS purs et durs qui ne le portaient déjà pas dans leur cœur.  D’ailleurs la position du patron du parti REWMI a été incompréhensible. Comment se mettre en porte à faux pour rien. Il ne pouvait empêcher le président Macky Sall de gracier Karim Wade. Pensait-il que les populations allaient s’y opposer? C’est mal connaître les Sénégalais: Karim Wade a fait 3 ans de prison, il est père d’enfants qui ont perdu leur mère et il suscite logiquement compassion de la part des personnes profondément religieuse.  Idrissa Seck l’a eu tout faux et s’est coupé d’une frange essentielle de l’opposition, celle du PDS canal historique, les fidèles de Wade que personne ne peut subvertir. Il ne pense donc pas rassembler et jouer le rôle de leader sauf si une nouvelle donne que nous ne voyons pas venir s’impose. Pour le moment, le scénario qui se dessine est celui d’une alliance entre Khalifa Sall et le PDS qui pourrait s’élargir à d’autres néo – opposants comme Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko. Ce dernier comme Nafi Ngom keita peuvent faire beaucoup de mal par des propos incendiaires repris et “gonflés ‘’ par les opposants. Et ce ne  sont pas les simples dénégations, par presse interposées, qui vont résoudre le problème. Il faut plus. Il faut ruiner la base de leur argumentation en faisant preuve de transparence et de pédagogie. Aliou Sall n’est qu’un prétexte pour semer le trouble et susciter des interrogations malsaines dans l’opinion. C’est de la politique politicienne. Il faut certes répondre mais aussi passer à l’offensive. Les sanctions disciplinaires sont une chose normale dans un Etat de droit mais elles doivent être accompagnées d’une communication efficiente dans un débat démocratique. Et ce n’est pas un exercice facile. Sonko, Keita et Mbaye (Abdoul) ont profité de leur position pour obtenir des informations qu’ils utilisent  contre le régime. Ces informations sont-elles aussi désastreuses que présentés? Rien n’est moins sûr. Il n’y a pas encore de “slam dunk” comme on dit en anglais. Il y a des accusations et des inférences pour susciter des supputations et convoquer le tribunal de l’opinion. Dans le cas d’Abdoul Mbaye, il s’agit de tirer à vue sur un régime qu’il a servi. Sa crédibilité est sujette à caution. Ousmane Sonko a une position plus difficile à combattre. Il se prend pour Zorro, tout comme Nafi Ngom Keita qui est imbue de sa personne. Dans les deux cas d’Abdoul Mbaye et de Nafi Ngom Keita c’est un retour de boomerang contre le Président Macky SALL qui les avait nommés. A l’évidence il y a eu erreur de casting. Pour en revenir à cette opposition recomposée, elle est tout sauf cohérente et à même de constituer une alternative sérieuse. Mais tous ces leaders ambitieux ne rêvent que de susciter un mécontentement populaire d’ampleur pour surfer dessus. Seul un tel cas de figure pourrait menacer BBY et son candidat Macky SALL. Son adversaire est donc la demande sociale qui est redoutable; Il n’est pas question de la satisfaire totalement. C’est impossible mais d’agir de telle sorte que la majorité des sénégalais reconnaisse que le régime est mobilisé, déterminé et sincère dans son action en faveur du plus grand nombre. Le défi est de taille.

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