Madické NIANG est tombé dans la course présidentielle comme un cheveu dans la soupe. Personne ne l’attendait. Il est candidat par effraction. Par défi envers le pape du Sopi, son mentor qui a pris très mal la missive qu’il lui avait adressée pour envisager une candidature de substitution à celle de Karim Wade au cas où celui si serait empêché. Wade avait vu rouge et avait copieusement insulté Madické, le qualifiant de «traître» qui l’avait poignardé dans le dos. La violence de la charge à, dans un premier temps déstabilisé Madické, puis la poussé, dans un second moment, à se rebiffer. Puisque Wade le traitait comme moins que rien, il allait lui prouver qui il était. Madické est donc candidat sans programme, sans profil, sans illusion. Il braconne sur les terres du PDS ou il est persona non gratta. Il singe les couleurs du parti (bleu, jaune) au grand dam de ses anciens camarades qui se sont démarqués de lui. Sauf quelques audacieux qui l’ont suivi dans sa rebuffade pour dire à Wade que le PDS n’est pas un patrimoine familial. Malheureusement pour tous ces gens-là, le PDS est bien une propriété exclusive des Wade. Seul des bénis oui – oui y sont tolérés. Aucun esprit critique, rien. Madické a eu le mérite de défier Wade et d’ouvrir l’ère de la rupture inévitable. Il pose un jalon pour le futur mais fera de la simple figuration en 2019. Il est certainement heureux d’avoir franchi la haie des parrainages quand Pape DIOP, lui, a mordu la poussière. On a les victoires que l’on peut s’offrir. C’est un peu court pour une élection présidentielle.