Alassane ouattara, maître du jeu

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Le choix pertinent que vient de faire le Président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara, en ce qui concerne les 33 sénateurs, devant compléter la liste, avec les 66 élus, est salué comme tel par tous les démocrates, défenseurs de la parité.

Auparavant, le Président Ouattara a fait adopter un texte de loi pour faire la promotion de la parité. Sur les 33 sénateurs nommés, 11 sont des femmes et c’est inédit  en Côte d’Ivoire. Faut-il préciser que sans parité réelle, dans toutes les institutions, la démocratie est hémiplégique ? Et, il n’y a pas que les pays africains qui sont en retard dans ce domaine ; il y a aussi nombre d’Etats en Europe, en Amérique et en Asie qui traînent les pieds. L’acte posé par le Président Ouattara, qui a une portée universelle, est aussi un message aux femmes ivoiriennes, pour leur montrer qu’il souhaite les associer, pleinement à la vie politique nationale. C’est une option lucide qui met en exergue une volonté de démocratisation authentique, car les seules querelles de chapelles n’épuisent pas le débat politique national. La recomposition qui se met en place, avec un  RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix) renforcé, avec la fissure du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) qui voit sortir de ses flancs le PDCI-RENAISSANCE, avec Daniel Kablan Duncan, et un FPI (Front populaire ivoirien) qui se déchire, avec la fronde anti Affi Nguessan, va clarifier  l’espace politique. Et les femmes pourraient jouer un rôle important, dans les batailles politiques qui ont déjà commencé. Le train de l’histoire va laisser sur le quai, ceux qui ne seront pas à même de bâtir des coalitions larges et solides. Le Président Ouattara est sur la bonne voie et, il a les moyens de ses choix. Le Président Alassane Ouattara est le maître du jeu, dans son pays. Ses opposants n’ont pas la main et ne semblent pas, en mesure de faire front commun. Le choc des ambitions, l’impatience des uns et la rigidité des autres,  empêchent des retrouvailles durables. Bédié mène à la baguette le PDCI « canal historique » et cherche à écarter toute velléité de contestation interne, pour pouvoir se présenter à la Présidentielle de l’année prochaine. A 85 ans, c’est un pari, très peu raisonnable. Guillaume Soro pourrait-il suivre le « Sphinx de Daoukro », dans ces conditions ? Rien n’est moins sûr ! Lui-même s’active, tout en laissant un flou épais sur son chemin. Des appels lui ont été lancés ; mais il n’a pas encore répondu, de manière


claire et nette. Même si, son départ du perchoir de l’Assemblée nationale  est une indication qui ne trompe pas. Il veut se lancer, mais en-a-t-il les moyens politiques, si le soutien du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et celui du FPI (Front populaire ivoirien)  ne peuvent pas lui être acquis ? Le réalisme politique élémentaire laisse percevoir que ni Bédié, encore moins Gbagbo, ne vont lui faire la courte échelle. Tant, avec ce dernier, le contentieux est lourd. Dans ce contexte, le « tout sauf Ouattara » peut-il prospérer et donner des résultats durables ? On peut en douter, car les scissions notées au niveau du PDCI,  renforcent, de facto, le RHDP (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix). Daniel Kablan Duncan, actuel vice-président,  a fait stade comble à Abidjan, pour lancer son nouveau parti : « PDCI-renaissance ». C’est un homme sincère et compétent, respecté par ses concitoyens. Sa carrière politique et son expérience gouvernementale parlent pour lui. Ce n’est pas un hasard s’il a  choisi d’accepter la main tendue par Ouattara. A l’évidence, le rapport de force penche pour le président. Il a les cartes en main, il est celui qui les distribue, avec intelligence.

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