l aimait la vie, les beaux habits, les bons mots qu’il savait manier, dans un wolof baol-baol, châtié. Il n’était jamais avare d’une tirade qui arrachait des éclats de rires à ses compagnons du moment, à Dakar, à Diourbel, ou à Paris. Une chose que je retiens de ce « grand sénégalais » est sa grande capacité à trouver sa place dans les différents milieux où il était introduit. A Diourbel, le maire qu’il était ouvrait grande sa concession et agissait en fils du terroir. A Dakar, le magistrat Baudin, l’avocat Maître Baudin et le ministre Jacques Baudin était toujours à la hauteur de ses fonctions. Sa carrière exceptionnelle en témoigne assurément ! Il aimait servir ses compatriotes, et les hommes en général, partout dans le monde. Et, il a eu l’opportunité de le faire, tout au
long de sa vie. Son ouverture d’esprit, sa simplicité et sa générosité illustrent, encore davantage le personnage officiel et/ou public qu’il était. Dernier ministre des Affaires étrangères du régime socialiste, en l’an 2000, il a su garder hauteur et panache pendant les longs jours de la transition, pour un changement de régime, alors sans précédent au Sénégal. Il a assumé toutes ses responsabilités, notamment sur la délivrance des passeports diplomatiques qui faisait polémique. Les nouveaux arrivants, et c’est une ironie de l’histoire, qui faisaient des gorges chaudes sur les 3000 passeports diplomatiques mis en circulation par les socialistes, en délivreront… 30 000. Jacques Baudin a eu raison sur eux et sa fermeté de l’époque était parfaitement justifiée. Ceux qui ne connaissent pas Jacques Baudin
peuvent penser qu’il était chrétien, du fait de son prénom, que nenni, il est musulman et talibé mouride, connu sous le nom de Saliou. Il a joué sa partition dans la justice sénégalaise, en tant que magistrat, d’abord, puis avocat, ensuite. Homme politique, il a marqué de son empreinte sa ville de Diourbel où il a été élu maire. vPendant sa mandature, il a développé la coopération décentralisée, avec, notamment la ville française d’Avignon. Même s’il a été arraché, très tôt, à notre affection, Jacques Baudin a apporté une contribution de qualité à l’édification de la nation sénégalaise. Il a été un cadre qui a su participer pleinement à la vie de notre pays et qui laisse un souvenir impérissable. Que Dieu, le Tout puissant l’accueille en son Paradis.