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Des retrouvailles à magnifier

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L es retrouvailles spectaculaires entre Abdoulaye Wade et Macky Sall sont à magnifier car elles illuminent la démocratie sénégalaise, apaisent le climat social et ramènent le combat politique, dans un pays pluraliste, à sa juste place, celle d’une lutte certes déterminée, mais circonscrite dans les limites du droit et du respect mutuel. La férocité des propos et la violence des attaques ad hominem ont été des dérives qu’il était temps d’arrêter. Rien ne le justifiait, même si la perte du pouvoir mal digérée et les déboires judiciaires de Karim Wade ont déstabilisé l’ex-président et donné du grain à moudre aux plus ultras de ses militants. Aujourd’hui, le temps a fait son œuvre et l’action persévérante du Khalife Général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké a permis de renouer le fil du dialogue et d’aboutir à ce qu’il faut bien appeler le « miracle de Massalikoul Jinane ». Le moment s’y prêtait, l’événement était béni et la paix des braves scellée va marquer l’histoire politique du Sénégal. En vérité de telles réconciliations spectaculaires ont toujours jalonné les séquences historiques de la politique sénégalaise. Il faut se rappeler de Senghor et Lamine Gueye, de Senghor et des membres du parti PRA dont Assane Seck, Abdoulaye Ly ou encore Makhtar Mbow. Dans un passé récent, Abdoulaye Wade s’est réconcilié avec Ousmane Ngom. Des membres du parti socialiste, naguère camarades se sont quittés et se sont retrouvés pour participer à la lutte pour l’avènement de la deuxième alternance. Il faut donc mettre en perspective ces retrouvailles salutaires, s’en féliciter et souhaiter qu’elles accouchent d’une nouvelle approche sereine des relations dans le microcosme politique sénégalais et renforcent le dialogue en cours . Macky Sall est, en fait, fidèle à sa démarche d’ouverture et de dialogue. Il avait tendu la main à tout le monde et ne peut que se féliciter de la décision de Wade de participer

aux discussions déjà en cours. Le poids du PDS est important car il est la deuxième force politique à l’Assemblée nationale avec une vingtaine de députés, même si la coalition de Macky Sall, BBY regroupe, maintenant 131 députés. Dialoguer en démocratie est la règle, les bouderies et autres postures extrémistes, l’exception. Macky Sall et Abdoulaye Wade ont fait le bon choix, celui de la lucidité et de la responsabilité. Maintenant il faut laisser la dynamique du dialogue se poursuivre et attendre les conclusions qui feront l’objet d’un consensus de la part des acteurs. Les observateurs et autres commentateurs doivent savoir raison garder, tout en s’exprimant librement, en refusant toute instrumentalisation. Les questions judiciaires sont spécifiques et relèvent d’un pouvoir autonome. Le droit de grâce est une prérogative constitutionnelle du chef de l’Etat. Mais l’amnistie est votée, ou non, par l’Assemblée nationale qui détient le pouvoir législatif. Eviter des amalgames et de faire des plans sur la comète relève du simple bon sens. Le problème est que d’aucuns, commentateurs engagés ou politiciens nihilistes ont été désarçonnés par les retrouvailles sincères entre Macky et Wade. La chaude poignée de main de Massalikoul Jinane, suivie du geste remarquable du président de la République qui a tenu à accompagner son prédécesseur à son domicile et à l’inviter, une semaine plus tard, au Palais, sont des actes forts qui ont surpris et mis du baume au cœur de tous les citoyens épris de paix. C’est beau ! Pour la suite, il faut prier pour que le souffle de Massalikoul Jinane continue d’inspirer les leaders politiques et tous les citoyens pour que la démocratie sénégalaise reste sur le piédestal du respect des droits de l’homme, de la justice et de la transparence

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