“Qu’est-ce qu’une célébration, si ce n’est le rituel qui nous fait goûter aux saveurs de l’impérissable et de la mémoire vive?”, s’est interrogé le Président sénégalais d’entrée ajoutant “cette maison-là, Présence Africaine, édifiée sur le socle de l’aspiration imprescriptible à une Afrique libre et activement présente au monde, bruit toujours de mots utiles, ces “armes miraculeuses” qui lient des destins d’hommes et de femmes à l’immortalité. Selon lui, dans la permanence du combat pour la dignité de l’homme noir, Présence Africaine est par excellence le transmetteur tenace, le passeur ingénieux d’idées et d’actes qui donna à l’Afrique une voix dont la puissance et la vigueur retentissent toujours d’un vibrant échos. En ces temps de mondialisation, a-t-il souligné, avec les tentations hégémoniques, Présence Africaine est encore là, toujours présente au cœur du débat, grenier où puiser des mots neufs qui éclairent nos actions dans l’effort soutenu de redéfinir les rapports entre l’Afrique et le reste du monde sur la base des principes d’égalité et de reconnaissance mutuelle. “Les rayons de cette maison-là sont lumineux d’œuvres de qualité, utiles et toujours actuelles, car chevillées autour de l’impératif universel de justice et d’égalité”, a-t-il poursuivi. Professeur de lettres, philosophe, historien, éminent homme de culture et d’action, Alioune Diop est immortel par son œuvre ; immortel par l’Université de Bambey qui porte son prestigieux nom, a encore dit le Président Sall. “Présence Africaine, revue et maison d’édition confondues, illustre la démarche d’ouverture de ce passionné d’Afrique qui, dans un admirable geste de bonté, offrit au continent et à sa diaspora un espace inédit de passage, de brassage, d’affirmation de l’identité culturelle négro-africaine et de revendication de l’indépendance”, argumente M. Sall poursuivant que la publication d’œuvres monumentales du Professeur Cheikh Anta Diop, telles que Nations nègres et culture et Antériorité des civilisations nègres, en témoigne. “Mon ambition est de redonner des ailes à notre pays, afin qu’il renoue avec l’esprit des pionniers, leur audace et leur génie ; et pour qu’il continue de rester une terre nourricière des arts et de la culture africaines”, a encore dit Macky Sall. “Si nous sommes là, aujourd’hui, célébrant l’œuvre d’un immortel, c’est aussi grâce à la fidélité et à la ténacité d’une grande dame qui a su tenir le fil ; le tenir de ses mains fermes de femme vouée aux grandes causes”, a-t-il conclu.