Très jeune, il a côtoyé les « pères fondateurs de la francophonie » en tant que directeur de cabinet du président Léopold Sédar Senghor. Témoin oculaire de cette période exaltante de la première décennie des indépendances qui a vu des initiatives hardies être prises par de pionniers, des leaders visionnaires, des hommes dont la foi en l’avenir des peuples africains était indestructible, Moustapha Niasse a eu la chance de traverser les épreuves de l’histoire qui se façonnait sous ses yeux. Jeune privilégié, témoin des moments clés qui ont marqué le destin du continent noir, il est aujourd’hui un sage dont l’immense expérience est une source intarissable pour les nouvelles générations d’administrateurs civils et d’hommes d’Etat non seulement africains, mais du monde entier. Il assume ce nouvel statut avec humilité et générosité, en investissant confiance et respect dans la relève générationnelle qui s’affirme, agit et fait avancer les pays et les peuples. Au niveau de l’Assemblée parlementaire francophone (APF), il est le Doyen apprécié et écouté, celui dont on sollicite les avis et s’inspire des réflexions fécondes nourries à la fois par une culture encyclopédique et des actes historiques posés par l’homme d’action qu’il a toujours été. On comprend ainsi le rôle unique qui est le sien au niveau de l’APF. Ses interventions, pendant les sommets ou les réunions du Bureau de l’APF, sont toujours frappées du sceau de l’intelligence et du pragmatisme. C’est ainsi qu’il a grandement aidé à renforcer la dynamique consensuelle au sein des membres de l’organisation, en exhortant à la tenue de débats sereins, respectueux et sincères. L’amitié et la fraternité qui caractérisent l’espace francophone sont, de ce fait, préservées et renforcées. A Abidjan, au mois de juillet dernier, il a fallu qu’il déployât des efforts exceptionnels pour que l’élection du président Amadou Soumahoro, à la tête de l’APF soit actée, par un vote unanime. Depuis lors, le président Soumahoro et lui travaillent en très bonne entente et font avancer l’APF sur des chemins nouveaux, ceux ouverts par le 21e siècle pour une francophonie des peuples, de la coopération féconde, dans le creuset culturel spécifique irrigué par la diversité, le dialogue et le culte des vertus supérieures. A l’école du président-poète, Senghor, le président Niasse a beaucoup appris et bien appris, autrement il ne serait pas resté aussi longtemps au poste de directeur de cabinet (une dizaine d’années). C’est bien cette formation, dans le feu de l’action gouvernementale, après les études universitaires, qui a été
C’est ainsi qu’il a grandement aidé à renforcer la dynamique consensuelle au sein des membres de l’organisation, en exhortant à la tenue de débats sereins, respectueux et sincères.
décisive et qui a permis à Niasse de participer à la gestion de l’Etat, au sommet, pendant des décennies. Deux fois Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, pour un total cumulé de 11 ans, Secrétaire-général adjoint de l’ONU, pendant de nombreuses années, Président de l’Assemblée nationale depuis 2012, Niasse est tout simplement un homme d’Etat, dans toute l’acception du terme. Il est bien une référence pour les nouvelles générations à qui il voue un respect authentique, parce, sans doute, elles lui rappellent, son propre itinéraire politique et professionnel. L’APF lui permet encore de démontrer ses talents de diplomate, en mettant en lumière les vertus propres de la diplomatie parlementaire qui permet de donner du temps au temps, d’agir, en profondeur, sur le long terme. Ce sont ses pairs qui ont tenu à le faire élire au poste de vice-président de l’APF, pour renforcer l’équipe dirigeante, en y favorisant un dialogue inter- générationnel riche de promesses. Niasse sera toujours au rendez-vous de l’intelligence et de l’excellence, dans la foi et l’humilité.