La réunion du Bureau de l’Assemblée parlementaire (APF) à Dakar sera particulièrement studieuse. Dix (10) présidents de Parlements, au moins, seront présents à Dakar, avec les membres du Bureau au grand complet.
L e projet de calendrier des activités institutionnelles pour 2020 sera débattu et adopté, pour permettre à l’organisation d’amplifier l’élan volontariste et novateur enclenché lors du sommet d’Abidjan. La coopération parlementaire occupera une place de choix au cours de cette année, car l’APF est aussi très engagée dans les partenariats multilatéraux, pour que la voix des peuples qu’elle porte, s’incarne dans le réel. Pour que les pays plus favorisés apportent l’aide souhaitée aux autres, au sein d’une famille francophone unie, solidaire et fraternelle. La spécificité de l’APF réside dans cette synthèse féconde de discussions politiques, de partenariat économique et de défense de la culture pluraliste que charrie le creuset francophone. C’est dans cette optique de toujours renforcer la dynamique francophone, dans tous les domaines, que la mise en place d’un groupe de travail est envisagée pour réfléchir à la modernisation des statuts et du fonctionnement général de l’APF. L’élaboration d’un plan de communication adapté aux nouvelles réalités des TIC, de l’Internet, les réseaux sociaux sera une priorité. La Francophonie parlementaire du 21e siècle se met donc à la page numérique et va donner le la au niveau des différentes institutions et organes francophones. A cet égard le « cinquantenaire de la Francophonie » devrait être un grand moment de célébration pour magnifier une démarche originale dans les relations internationales. Tout commença à Niamey le 20 mars 1970, avec la création de l’ACCT (Agence de coopération culturelle et technique). Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les pays ayant en partage la langue française ont élargi le cercle des retrouvailles jusqu’à ouvrir les portes à de nombreux autres qui se retrouvent dans les idées défendues dans l’espace francophone, en se reconnaissant dans les valeurs humanistes et démocratiques dont la francophonie s’est toujours fait l’avocat. Aujourd’hui l’OIF (l’Organisation internationale de la Francophonie) compte 88 Etats et gouvernements membres dont 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs. Chaque année de nouveaux Etats rejoignent l’OIF, séduits par une démarche respectueuse de la diversité culturelle, et qui promeut le dialogue et la concertation dans les relations entre les Etats, les gouvernements et les peuples, partout à travers le monde. Le cinquantenaire de la francophonie est donc l’occasion de rendre hommage aux pères fondateurs que sont Habib Bourguiba de la Tunisie, Hamani Diori du Niger, Léopold Sédar Senghor du Sénégal et Norodom Sihanouk du Cambodge. Ces pionniers ont semé la bonne graine et leurs héritiers sont fiers de l’action avant-gardiste qu’ils ont menée et qui a donné des résultats remarquables dans le combat pour la paix et la concorde internationales. En droite ligne des initiatives hardies des pères fondateurs, les parlementaires francophones vont se pencher sur la situation politique de l’espace francophone de manière objective et responsable, comme toujours. La sincérité qui caractérise le diagnostic francophone est reconnue par tous et cela crédibilise, encore davantage, s’il en était besoin, les institutions et les leaders francophones. Dans cette dynamique, les femmes et les jeunes jouent un rôle majeur et ont la place et le temps nécessaires pour agir efficacement. Ils sont la sève vivifiante de la francophonie ouverte, et chaleureuse qui se donne en exemple au monde entier. Le rendez-vous de Dakar prolonge celui d’Abidjan et ouvre l’immense chantier de 2020, année du cinquantenaire, mais aussi des « soixante années » d’indépendance de la majorité des pays africains francophones. Vous avez dit une année de célébrations ? Oui ! Mais aussi, point de départ de nouvelles décennies de conquêtes pour l’émancipation économique, l’approfondissement de la Démocratie et le triomphe du dialogue des cultures. Dans le monde tourmenté où nous vivons, l’élan francophone est à encourager.