« DakArt30 », la biennale de l’Art africain contemporain célèbre sa 14e édition du 28 mai au 28 juin 2020.
Cet anniversaire des 30 ans d’existence (1990- 2020) est organisé sous l’égide du ministère de la Culture
et de la communication et du Secrétariat général de la Biennale de Dakar sous le fabuleux thème « I
Ndaffa/ Forger / Out of fire ».
I
dentifiée comme la plus ancienne biennale
sur le continent africain, la Biennale de
l’art africain contemporain de Dakar, que
l’on appelle aussi le « Dak Art », a atteint au-
jourd’hui l’âge de la maturité avec ses 30 années
d’existence.
La prochaine édition du Dak Art prévue du 28
mai au 28 juin 2020, sera la 14e édition et elle
sera célébrée comme le temps d’un anniver-
saire spécial autour du thème « I Ndaffa / For-
ger/ Out of fire », référence incontestable à l’acte
de créer.
Après les sélections pour l’exposition interna-
tionale et la conceptualisation et les réflexions
diverses, l’organisation sur le plan matériel et
logistique a démarré le 18 novembre 2019. Le
lancement officiel a été présidé, au Musée des
Civilisations Noires de Dakar, par Abdoulaye
Diop, le ministre de la Culture et de la Com-
munication en présence de Mariéme Bâ, Se-
crétaire générale de la Biennale de Dakar et
du Comité d’orientation. Le Dr El Hadj Malick
NDiaye, chercheur, Conservateur du musée
d’art africain Théodore Monod à Dakar est un
historien de l’art et il a, en tant que Directeur
artistique, le redoutable rôle de concepteur
du discours, de la thématique et de l’orientation
globale de cette 14e biennale de Dakar.
Le Dr El Hadj Malick Ndiaye a une vision limpide
« ce thème général renvoie à l’acte fondateur
de la création africaine, lequel nourrit la diver-
sité des créativités contemporaines africaines,
tout en projetant de nouvelles manières de ra-
conter et d’appréhender l’Afrique. Il dénote la
dynamique et l’action de créer, de recréer et
de malaxer.
UN ACTE FONDATEUR DE LA CRÉATION
AFRICAINE
Il renvoie ainsi à la forge qui transforme et au
gisement d’où provient la matière première et
au feu qui crée. Forger consacre l’acte de trans-
former une ou des matières portées à incan-
descence dans un feu, de créer de nouvelles
formes, textures et matérialités et par ce geste,
un monde nouveau. I NDAFFA s’inspire de I ̃
NDAFFAX qui – en langue sérère parlée au Sé-
négal – invite à la forge. En posant sa graphie
comme une double action de nommer et de
dérouter le sens, le terme énonce aussi bien la
liberté de transformer, que les multiples pos-
sibilités de créer ». Le Ghana et la Chine seront
les pays invités d’honneur de la biennale, mais
le programme garde ses grandes lignes. C’est
la grande exposition internationale, les expo-
sitions avec quatre commissaires invités : Salma
Lahlou (Maroc), Lou Mo (Canada), Morad Mon-
tazami (France/Iran) et Greer Vallaey (Afrique
du Sud Sud), les pavillons nationaux celui du
Sénégal et les deux pays invité d’honneur (Chine
et Ghana). Il y aura en outre une exposition des
collectionneurs opportunité de mettre en valeur
les collections privées au Sénégal. Avec les ren-
contres scientifiques et professionnelles, la foire
aux livres, il y aura des innovations telles les
mises en espaces d’artistes, l’exploration des
cultures urbaines et la participation d’artistes
et créateurs aux profils divers.
LE GRAND PRIX LÉOPOLD SÉDAR
SENGHOR
Le Dak Art ne va pas sans les expositions « OFF »
et de nombreuses activités vont se tenir entre
les villages connectés, le marché de l’art sur le
place de l’Indépendance, ou encore la foire de
l’art culinaire. Dans ce vaste programme, c’est
surtout l’exposition internationale qui focalise
l’attention du public autour des talents qui la
compose. C’est parmi ceux là que le jury choisi,
tous les deux ans, le lauréat du Grand Prix Léo-
pold Sédar Senghor, le prestigieux trophée de
la biennale doté d’une allocation de 20 millions
de francs Cfa.
64 artistes sont sélectionnés pour la Grande
exposition internationale du DakArt 2020. Point
focal des visites durant la Biennale, l’exposition
internationale sera riche de quelques 28 na-
tionalités, dont sept sénégalais et d’autres ar-
tistes d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord
et du Sud.
Invité et accueilli dans l’exposition internatio-
nale, le maître d’art Malien Abdoulaye Konaté,
ancien lauréat du Prix L.S.Senghor (en 1996)
sera à Dakar à l’occasion de la célébration de
ces 30 années d’exaltation de la créativité.
L’ambition de la Biennale de Dakar est restée
constante, soutient la Secrétaire générale, Ma-
dame Marième Bâ, dans son propos lors du
lancement de la 14e édition. La biennale, af-
firme-t-elle, est restée un espace de rencontre
et de confrontation, mais également un lieu
de validation et de légitimation de la création
artistique contemporaine. Selon elle « la Bien-
nale de Dakar fait une part belle aux dyna-
miques qui donnent une envergure nouvelle
au continent africain et dont le destin est de
vivifier le monde nouveau, après avoir accouché
de l’humanité et accompagné ses premiers
pas ».
Appréciant le temps écoulé depuis les balbu-
tiements en 1990 de la Biennale de Dakar, le
ministre Abdoulaye Diop met exergue « le lien
spécifique et très singulier qui unit la commu-
nauté artistique et les publics divers à l’insti-
tution de la Biennale ». Le rapport particulier
au temps, la force de l’événement, la nécessité
de la mémoire et de l’action permanente, sont
évoqués par Abdoulaye Diop « en 2020 nous
ne célébrons pas, uniquement les réalisations
des 30 années passées ; nous ouvrons, égale-
ment, ce qui importe plus encore, un débat
sur l’avenir de la biennale ».