La réunion du Bureau de l’APF à Dakar (28 et 29 janvier) fera date car elle a été marquée par un retour àl’une des sources de la francophonie que constitue le Sénégal, patrie de Léopold Sédar Senghor, prési-
dent-poète, un des « pères de la francophonie » dont le fils spirituel, Moustapha Niasse préside la Fondationqui porte son nom, était aussi l’hôte des parlementaires francophones, en tant que président de l’Assemblée
nationale du Sénégal.
Avec sa double casquette, si on peut
dire, le président Niasse a réservé un
accueil exceptionnel aux membres de
l’APF.
Dans le respect de la tradition de la Téranga
« assaisonnée » par des paroles de sage que
ne renierait pas le grand philosophe wolof
Kocc Barma Fall.
C’est ainsi qu’au moment où les esprits com-
mençaient à se chauffer un peu lors d’un
débat lancé par la commission politique -ce
qui serait un sacrilège dans la famille franco-
phone-le Sage Niasse a eu ses propos lumi-
neux : « va-t-on rendre visite à un malade avec
un linceul et un corbillard » ?
Les éclats de rire fusèrent et l’air frais des cli-
matiseurs dissipa tous les froncements de
sourcils.
Il sera donc question de privilégier le dialogue,
de renforcer les chances de la concertation
et d’exhorter les pays membres, en délicatesse
avec certaines règles démocratiques et/ou
garantissant le respect scrupuleux des droits
de l ‘homme à se ressaisir.
Le président Niasse a aussi rappelé que le
Bureau, seul pouvait décider, avec le sommet
et non les commissions qui font des propo-
sitions. Il a aussi rappelé qu’en Démocratie,
il faut respecter, à la fois, les droits de la ma-
jorité et ceux de la minorité.
La voix du Sage ne pouvait qu’emporter
l’adhésion, en mettant en exergue des vérités
indiscutables qui s’enracinent dans le terreau
des Droits de l’homme, de l’humanisme et
de la démocratie authentique.
Ces propos de bon sens du Doyen Niasse ont
été repris à Cotonou par le président
de l’APF, Amadou Soumahoro qui
s’adressait au président de la Répu-
blique du Bénin, Patrice Talon. Ils ont
eu l’effet escompté qui était de décris-
per l’atmosphère et de mettre à l’aise
tout le monde.
Le président Niasse avait, d’ailleurs fait
remarquer que l’APF n’était pas un par-
quet et qu’elle n’avait pas pour objectif
d’organiser des procès.
Elle milite pour les droits de l’homme,
l’Etat de droit et la démocratie, en agis-
sant avec doigté, dans le cadre de la
diplomatie parlementaire humble, per-
sévérante et efficace.
La mission de Amadou Soumahoro qui
a suivi immédiatement la rencontre de
Dakar en a été une illustration remar-
quable. C’est ainsi que le président
Niasse a été l’absent le plus présent à
Cotonou et à Porto Novo où se trouve
les locaux abritant l’Assemblée natio-
nale du Bénin.
Pour en revenir à la réunion du Bureau
à Dakar, elle fut menée au pas de
charge .
Des questions essentielles ont été abor-
dées, comme la réforme des statuts de
l’APF qui vont être traitées, en profon-
deur au mois de juillet au Maroc.
Il faut aussi souligner, pour le magnifier,
la forte présence des pays asiatiques
comme le Vietnam, le Cambodge et le
Laos qui assument parfaitement leur
appartenance à la grande famille fran-
cophone. Sans complexe aucun !