ZONE DE LIBRE ECHANGE CONTINENTAL AFRICAIN Ce qui va changer pour les pays africains

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La Zone de libre-échange continental africain (Zleca) signée par tous les pays africains à l’exception de
l’Erythrée en mars 2018 et ratifiée par 27 pays, fait son bonhomme de chemin. Sa mise en œuvre effective
est prévue en juin 2020. Etape clé de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, elle vise à
créer un marché commun de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut de 2500
milliards de dollars, en accroissant le commerce intra-africain de 52,3 % d’ici 2022.

Changer le visage de l’industrialisation
en Afrique conformément à la vision
de l’Agenda 2063 à travers une zone
de libre-échange continentale offrant de
larges possibilités commerciales. Telle est la
vaste ambition de la Zleca qui s’étendra sur

un marché de 1,2 milliard de personnes, re-
présentant un produit intérieur brut (Pib) de

2 500 milliards de dollars dans l’ensemble
des 55 États membres de l’Union africaine.

Du point de vue du nombre des pays parti-
cipants, elle sera la plus grande zone de libre-
échange du monde depuis la création de l’Or-
ganisation mondiale du commerce (Omc).

UN MARCHÉ TRÈS DYNAMIQUE
Selon les projections, l’Afrique comptera 2,5
milliards de personnes à l’horizon 2050, soit

26 % de la population mondiale en âge de
travailler, et verra son économie croître deux

fois plus rapidement que celle des pays dé-
veloppés. Avec des tarifs moyens de 6,1 %,

les entreprises sont actuellement confrontées
à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles

exportent en Afrique plutôt qu’en dehors du

continent. La Zleca éliminera progressive-
ment les droits de douane sur le commerce

intra-africain, ce qui permettra aux entreprises
africaines de négocier plus facilement sur le
continent, de répondre aux demandes du
marché africain en pleine croissance et de
profiter des avantages offerts par ce dernier.
La Commission économique pour l’Afrique
(Cea) estime que la Zleca pourrait accroître

le commerce intra-africain de 52,3 % en éli-
minant les droits de douane à l’importation,

et le doubler si les obstacles non tarifaires
sont également réduits. Ainsi, les exportations
industrielles de l’Afrique devraient bénéficier
le plus de la Zleca, ce qui est important pour

diversifier le commerce du continent et l’en-
courager à réduire progressivement la place

accordée aux ressources extractives, comme
le pétrole et les minéraux, qui représentent

de longue date la majeure partie des expor-
tations africaines, au profit d’une base d’ex-
portation plus équilibrée et durable.

UNE AUBAINE POUR LES PME
Les petites et moyennes entreprises jouent
un rôle clé dans la croissance en Afrique. Elles
représentent environ 80 % des entreprises
de la région. De façon générale, elles ont du
mal à pénétrer les marchés étrangers plus
avancés, mais sont bien placées pour tirer

parti des destinations d’exportation régio-
nales et peuvent utiliser les marchés régio-
naux comme tremplins pour se lancer sur les

marchés étrangers ultérieurement. Les pays
africains ont des configurations économiques
différentes et les effets de la Zleca se feront
donc sentir de diverses manières. Néanmoins,
les avantages de la Zleca seront largement

répandus. Alors que les pays africains relati-
vement plus industrialisés sont bien placés

pour tirer parti des opportunités qu’offrent

les biens manufacturés, les pays moins in-
dustrialisés pourraient en tirer des avantages

en s’intégrant dans les chaînes de valeur ré-
gionales.

LES PROCHAINES ÉTAPES
La Zleca est un projet phare de l’Agenda 2063
de l’Union africaine. Elle a été approuvée par

le Sommet de l’Union africaine et est consi-
dérée comme une initiative urgente dont la

mise en œuvre immédiate génèrerait des ré-
sultats rapides, influerait sur le développe-
ment socioéconomique, donnerait plus de

confiance aux Africains et renforcerait leur
engagement et leur appropriation de l’Agenda

  1. L’effet cumulatif de la Zleca sera de fa-
    ciliter l’exécution du Programme 2030 des

Nations Unies. En appuyant l’industrialisation
et le développement économique de
l’Afrique, la Zleca pourra aussi contribuer à
réduire la dépendance du continent vis-à-vis
des ressources extérieures. Cela permettrait

à l’Afrique de mieux financer son propre dé-
veloppement. Pour cela, il est essentiel non

seulement que tous les gouvernements afri-
cains mettent en œuvre les mesures d’ac-
compagnement de la Zleca, comme le Plan

d’action pour le renforcement du commerce
intra-africain de l’Union africaine, mais aussi
que le secteur privé africain investisse dans
les possibilités offertes par la Zleca et en tire
parti. Aujourd’hui, tous les pays sont en train
d’élaborer leurs plans d’actions en perspective

de la mise en œuvre effective de la Zleca pré-
vue en juin prochain. D’ailleurs une étape im-
portante vient d’être franchie. En effet, lors

du Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu
les 8 et 9 février à Addis-Abeba, le sud-africain

Wamkele Mene a été désigné Secrétaire gé-
néral de la Zleca.

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