La justice ivoirienne a condamné l’exchef rebelle, ex-premier ministre et exprésident de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro à 20 ans de prison, 4,5 milliards d’amende et une peine d’inéligibilité de 5 ans, le 29 avril 2020. Le 7 mai 2020, une nouvelle plainte a été déposée contre Soro, à Paris pour » assassinats et crimes de guerre », enlèvement, torture et assassinat d’IB (Ibrahima Coulibaly), un ancien chef de la rébellion du groupe des « forces nouvelles » naguère dirigées par Soro. Cette fois-ci, ce sont 6 personnes qui se sont constituées parties civiles, des citoyens ivoiriens et français dont la fille de IB, âgée de 15 ans qui est de nationalité française. IB a été tué le 27 avril 2011 à Abidjan, après avoir été enlevé et torturé. Les coupables désignés sont les hommes des FRCI (forces républicaines de Côte d’Ivoire), un regroupement des forces nouvelles. En plus de l’exécution d’IB, il leur est reproché les meurtres de son frère Soualio Coulibaly et de Issiaka Timité. Ainsi que la mort de Kassam Bamba en juin 2004 et Abdoulaye Doumbia, deux fidèles d’IB. L’un a été tué à Bouaké et l’autre découvert dans un charnier à Korhogo. Tous ces crimes sont visés dans la plainte L’avocate de la fille d’IB, Me Noémie SaidiCottier qui a déposé la plainte au tribunal de Paris a précisé qu’il y a « une victime française et la présence de Soro en France lui donne compétence ». L’exil français de l’ex-premier ministre ivoirien risque de devenir un piège judicaire. Il ne sera pas le premier à qui une telle mésaventure est arrivée. Une analyse froide de la situation dans laquelle se trouve Soro pousse à constater que l’étau se resserre autour de lui. En Côte d’Ivoire, il a été condamné par contumace et un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui. Dans l’Hexagone où il a trouvé refuge, si on peut dire, la justice pourrait le convoquer. Dans l’état actuel des choses sa déclaration de candidature à la présidentielle ivoirienne fixée au 30 octobre risque de demeurer virtuelle. En effet, outre ses déboires judiciaires, il y a la découverte d’armes de guerre au siège de son parti à Assinie qui a abouti à l’arrestation de 2 officiers, 12 sous-officiers et 5 civils, tous inculpés et placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République, Adou Richard. Parmi les militaires arrêtés figurent des ex-gardes du corps de Soro. Ce qui pourrait être plus ennuyeux encore pour lui, c’est l’exploitation des documents saisis sur place. Mais aussi les armes de guerre : 50 kalaschnikov, 12 lance-roquettes, 4 fusils mitrailleurs et une grande quantité de munitions. A l’évidence le dossier d’accusation contre Soro devient de plus en plus lourd, alors qu’il est déjà condamné à 20 ans de prison, en première instance. Ses avocats qui avaient boudé le tribunal, vont -ils faire appel ? Wait and see ! Il faut préciser que Soro a été condamné pour « recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux ». Il lui est reproché d’avoir acheté sa résidence d’Abidjan en 2007 avec de l’argent public détourné.