Urgence sanitaire et conscience patriotique obligent, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté à l’unanimité la loi « d’habilitation » qui permet au chef de l’Etat, Macky Sall de légiférer par ordonnances dans le cadre du combat contre la pandémie du coronavirus.
Ce vote historique du 1 er avril n’est pas un poisson d’avril, mais la manifestation d’un élan patriotique et responsable face à une pandémie dévastatrice, pour donner les moyens juridiques exceptionnels à l’Exécutif pour qu’il s’acquitte de sa tâche de manière diligente et efficace. Ainsi pendant trois mois, le président de la République, s’appuyant sur l’article 77 de la Constitution peut prendre des ordonnances et agir dans l’urgence. Il n’a pas besoin de passer par l’Assemblée nationale pour prendre des mesures qui relèvent de la loi. Mais, le contrôle de la représentation nationale va s’exercer, à postériori car le chef de l’Etat devra présenter à l’Assemblée les décisions qu’il aura prises dans le cadre de la loi d’habilitation. Si tel n’était pas le cas, la loi serait caduque. On le voit, c’est seule l’urgence qui explique le vote de la loi d’habilitation qui a été votée par les 33 députés présents dans l’Hémicycle, à l’occasion. Les 33 députés représentant, proportionnellement toutes les différentes composantes politiques(majorité, opposition et non inscrits) siégeant à l’Assemblée nationale. Le même scénario s’est reproduit à Paris, au Palais Bourbon où 75 députés (sur 577) ont siégé pour voter pour le « déconfinement», par exemple. Mais, eux n’ont pas joué la carte de l’unité, contrairement aux parlementaires sénégalais qui ont opté pour le renforcement des pouvoirs de l’Exécutif « en temps de guerre contre le coronavirus ». Ce bel unanimisme qu’il faut magnifier, est le fruit d’un dialogue sincère initié et mené à bien par le président Moustapha Niasse, secondé admirablement par Aymérou Ngingue, président du groupe de la majorité BBY et Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly, président du groupe « Liberté et Démocratie» de l’opposition et des représentants des députés non inscrits. Ousmane Sonko qui saisit toute occasion pour essayer de créer le buzz s’était fendu d’un communiqué pour annoncer qu’il ne voterait pas la loi d’habilitation, se singularisant ainsi négativement. Encore une fois ! Pourtant il s’était rendu à l’invitation du Président de la République au palais. L’homme manque véritablement de vision et d’éthique de responsabilité et c’est ce qui explique ses multiples bourdes dont la dernière a été son choix absurde de signer un pacte avec le candidat à la présidentielle bissau-guinéenne, Domingo Simoes Pereira, pendant la campagne électorale de ce pays étranger, voisin du Sénégal. Il ne lui a pas porté chance car Pereira a été battu à plate couture, mais Sonko a étalé son ignorance lamentable des lois non écrites qui régissent les relations entre Etats souverains. S’immiscer dans les affaires électorales d’un pays souverain est signe d’immaturité politique et c’est scandaleux. En ce qui concerne la lutte contre le coronavirus, le leadership du chef de l’Etat va de soi car il est la clé de voûte des Institutions, commandant en chef des forces armées, premier magistrat du pays et protecteur des Arts et des Lettres. Et, jusqu’ici son leadership est tout à fait remarquable comme tous les sénégalais sincères le constatent et s’en félicitent. Dans ce contexte de mobilisation nationale, l’Assemblée joue sa partition avec rigueur et esprit de responsabilité. Le Président Moustapha Niasse associe tous les députés à la réflexion et à l’action. C’est ainsi que les parlementaires ont collecté plusieurs dizaines de millions de francs CFA qu’ils ont versés au fonds national de Riposte Covid 19. La solidarité se manifeste dans tout le pays avec les entreprises, les personnes privées, les bonnes volontés de tous bords. Déjà des milliards ont été recueillis et l’opération se poursuit. Il faut se féliciter de l’exemple que donnent les députés sénégalais qui sont à la hauteur des attentes populaires. C’est tout à leur honneur et c’est aussi le devoir d’élus, investis de la confiance des citoyens.