Sur une bonne lancée ces quatre dernières années, les secteurs du tourisme et des transports aériens du Sénégal ont été touchés de plein fouet par la pandémie de la Covid-19, avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes et les mesures restrictives prises par l’Etat. Dans l’hôtellerie, la restauration et les agences de voyage, des pertes d’emplois allant de 30% à 50% sont attendues de juin à septembre 2020, ainsi que de grosses pertes financières estimées à plus de 100 milliards FCFA d’ici au mois de juin prochain. Pour faire face à la crise et relancer le secteur, le ministère du Tourisme et des Transports aériens du Sénégal, a élaboré un plan de résilience de plus de 167 milliards CFA dans l’optique d’une décrue de la pandémie le mois prochain. Depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal, le 2 mars dernier, une baisse importante, voire l’arrêt des activités pour une bonne partie des entreprises du secteur du tourisme et de l’hôtellerie sénégalais, a été notée. Selon les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et développement (ANSD), si la pandémie s’arrêtait en juin 2020, elle entrainerait une baisse de 70% des flux touristiques. Soit des pertes de recettes de plus de 39 milliards CFA pour l’hôtellerie, en plus de 56 milliards de pertes liées à la fermeture des restaurants, soit un total de 96, 2 milliards FCFA. Des baisses qui pourraient atteindre 85% si la pandémie perdure jusqu’au mois de septembre prochain. Si on y ajoute les pertes projetées dans la restauration touristique estimées à 91,1milliards de francs CFA, le montant de l’impact financier dans l’hôtellerie et la restauration au Sénégal atteindrait plus de 148 milliards FCFA. Dans le même temps, il est prévu 30% de pertes d’emplois directs d’ici au mois de juin, soit 31 341 emplois perdus. Un pourcentage qui pourrait atteindre 50%, l’équivalent de 52 235 employés en chômage si la pandémie persiste jusqu’en septembre Pour les agences de voyages et de tourisme, les pertes sont estimées à 39, 5 milliards FCFA d’ici juin et 64, 1 milliards de francs CFA si le coronavirus persiste jusqu’en septembre. Pour faire face à la crise, le président Macky Sall a annoncé un allègement fiscal et la mise en place d’un Crédit hôtelier et touristique (CHT). Il a été ainsi décidé de l’augmentation des fonds du Crédit hôtelier et touristique à 100 milliards de FCFA, de l’augmentation de la durée de remboursement du crédit de cinq (5) ans à dix (10) ans et de l’augmentation de la durée du différé de dix-huit (18) mois à vingt-quatre (24) mois. En outre, le gouvernement sénégalais a décidé de relever le plafond de crédit de 300 millions à 1 milliard FCFA, de suspendre les remboursements des crédits déjà octroyés pour une période de huit (8) mois et de diminuer les taux d’intérêt de 03,5% à 02% . Pour sa part, le secteur privé s’est engagé à maintenir les emplois et à réduire de 50% les tarifs de séjour pour les nationaux et résidents, afin de promouvoir le tourisme interne, entre autres. Pour le secteur public, il s’agit de mettre à niveau les sites les plus visités par la valorisation de l’offre, durant la période de crise, d’améliorer les aménagements sur les sites du patrimoine culturel et naturel, notamment. Ainsi, les besoins en financement pour la gestion et la relance des entreprises touristiques sont estimés à 167, 1 milliards F CFA si la crise devait s’arrêter au mois de juin, dont 111, 3 milliards F CFA pour le secteur privé et 55, 8 F CFA pour le secteur public et 50 Milliards FCFA pour renforcer le Crédit Hôtelier et Touristique. Une programme ambitieux qui devrait également permettre de relancer la nouvelle compagnie nationale Air Sénégal SA, pour lequel l’Etat sénégalais a consenti de gros investissements avec l’acquisition récente de nouveaux avions Airbus, pour en faire un hub sous-régional et sur le continent.