Depuis bientôt une semaine, les pluies diluviennes qui se sont abattues au
Sénégal et dans plusieurs pays de la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, et
même dans des pays de l’Afrique centrale, ont provoqué un phénomène
d’inondations, sans précédent, provoquant des pertes en vies humaines, la
détresse chez les populations et causant des dégâts graves dans les cités, les
villages et les contrées.
Le Sénégal, parmi ces pays, est touché dans la vie quotidienne de ses
populations, dans les zones d’habitation et même dans les espaces vitaux de
production agricole, d’élevage et d’agroforesterie. De surcroît, la mobilité de
certaines franges est devenue plus difficile.
Devant cette situation de catastrophe naturelle, le Sénégal tout entier s’est
mobilisé, et, au premier plan, le Chef de l’Etat, les Autorités administratives et
les Elus, les Services techniques et les Experts, pour une prise en charge
méthodique et appropriée du règlement de ces souffrances.
L’Assemblée nationale, autour de son Président, a mené les concertations
et consultations qui ont conduit à la convocation d’une réunion spéciale du
Bureau, pour le mardi 15 septembre 2020.
Le dossier des inondations charrie naturellement une forte et légitime
émotion, mais il convient de projeter un regard lucide sur les solutions
structurelles et les urgences de l’heure, dans un contexte où le fléau a gagné
plusieurs pays situés dans différents continents, avec une ampleur autrement
plus importante. Les manifestations du dérèglement climatique ne sont guère
une vue de l’esprit.
En tout état de cause, dès la tenue du Conseil présidentiel de septembre
2012, le Programme décennal de Gestion des Inondations (PDGI) a été mis en
œuvre, avec plusieurs phases qui impliquent des investissements planifiés et
stratifiés.
Il y a donc lieu de souligner les trois axes de ce Programme qui se décline
en termes d’initiatives, de mobilisation de ressources et de suivi.
Cette gestion technique du phénomène des inondations par le
Gouvernement est donc le corollaire d’une volonté politique déroulée, articulée
et coordonnée. Cette volonté puise son inspiration dans le substrat culturel de
notre société, où s’exprime le réflexe de solidarité, surtout dans les moments
d’épreuves.
C’est dans cet esprit que le Bureau de l’Assemblée nationale est convoqué
pour examiner, conformément aux dispositions de l’article 49 du Règlement
intérieur, les modalités de la mise en œuvre d’une Mission d’information
représentative de toutes les sensibilités de l’Assemblée nationale (Majorité,
Opposition, Non-inscrits), pour permettre aux Députés de mener à bien les
missions qui leur sont dévolues, notamment dans des situations exceptionnelles,
comme celle qui prévaut aujourd’hui, dans plusieurs parties du Sénégal.
Bien entendu, cette Mission d’information sera précédée de travaux au
sein d’une intercommission composée de la Commission des Finances et du
Contrôle budgétaire, de la Commission de l’Aménagement du Territoire, de
l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures et des Transports, de la
Commission du Développement durable et de la Transition écologique, et de la
Commission de la Santé, de la Population, des Affaires sociales et de la
Solidarité nationale.
En engageant cette procédure tout à fait conforme à l’esprit et à la lettre
de son Règlement intérieur, l’Assemblée nationale entend accomplir, avec
méthode et efficacité, les missions qui sont les siennes.
D’ores et déjà, il convient de saluer les diligences initiées par le Chef de
l’Etat, le Président Macky Sall, à travers le déclenchement du Plan ORSEC et le
budget de 10 milliards destiné à secourir les populations sinistrées.