L
es présidents des parlements du Nigé-
ria, du Rwanda, du Kenya, d’Afrique du
Sud du Ghana et du Sénégal se sont
réunis en visioconférence jeudi 17 septem-
bre.
C’était, pour la deuxième fois, qu’ils organi-
saient des échanges directs pour élaborer
une plateforme en vue de soutenir l’initiative
continentale pour l’annulation de la dette
africaine.
Ces parlementaires en chef, si on peut dire,
ont une claire conscience des enjeux écono-
miques et sociaux de ce combat politique
dont l’issue est capitale pour l’avenir immé-
diat de l’Afrique.
En effet le boulet de la dette risque de com-
promettre le développement de l’Afrique en
proie à la pandémie du Covid-19, comme
tous les autres continents.
Même si elle est beaucoup moins impactée.
Mais, sur le plan économique les consé-
quences sont dramatiques au point où, dès
le mois de mars, les ministres des finances
du continent avaient demandé une aide de
100 milliards de dollars dont les 44 serviraient
payer la dette.
La Covid-19, si rien n’est fait pour atténuer
son impact sur les économies africaines, va
plonger la majorité des pays en récession.
Ce serait une première depuis un quart de
siècle !
Plus grave, cela ruinerait bien des efforts en-
gagés ces dernières années pour booster la
croissance économique africaine qui était en
flèche depuis des années.
Il est donc essentiel de continuer le combat
pour l’annulation de la dette.
Le moratoire consenti par le G20 n’est pas
suffisant car il ne résout pas le problème de
fond. Dans ce contexte la mobilisation des
représentants des peuples est à saluer.
Pour le moment, il y a une majorité de pays
anglophones avec le Sénégal. L’objectif est
d’élargir le cercle et le président Moustapha
Niasse qui s’est adressé à ses pairs en anglais,
envisage aussi de convaincre ses pairs fran-
cophones, lusophones, arabophones et his-
panophone pour qu’ils rejoignent le groupe.
Tous les efforts doivent converger pour sou-
tenir l’initiative avec le leadership du prési-
dent Macky Sall qui a lancé l’offensive, le pre-
mier a déjà obtenu le soutien du président
français Emmanuel Macron et du Pape Fran-
çois.
Et, même la Banque Mondiale et le FMI sem-
blent très conciliants, leurs dirigeants étant
conscients des difficultés majeures qui as-
saillent l’Afrique et la pandémie du Covid-19
a augmenté de manière catastrophique.
L’initiative parlementaire est opportune et
devrait fédérer par-delà les chapelles poli-
tiques car l’annulation de la dette va permet-
tre de dégager des milliards de dollars à
consacrer aux secteurs prioritaires de la santé
et de l’éducation et pour la lutte contre la
pauvreté.