A quelques heures de la fin de l’ultimatum de la CEDEAO, la junte
putschiste a fait nommer le colonel à la retraite BAH NDAW au poste
de président de la transition.
E
lle se réserve la vice-présidence confiée
à son chef ASSIMI GOITA. Reste le choix
du premier ministre qui devra être un
civil comme le président.
Le compromis pourrait satisfaire la CEDEAO
dont le médiateur GOOLUCK JONATHAN est
attendu le 23 septembre(il reste quelques
heures au moment où ces lignes sont écrites)
à Bamako.
Cette énième mission sur place pourrait être
celle du succès. Enfin !
Les sanctions économiques seraient levées
et les citoyens pourraient respirer de nouveau.
Car les sanctions économiques et financières
commençaient à peser lourd dans la balance,
dans tous les domaines. La fermeture des
frontières, les restrictions bancaires et finan-
cières, toute cette panoplie de punitions
avaient pour but de forcer les mutins à se
soumettre. Après louvoyé et chercher à ga-
gner du temps, les mutins ont fini par accep-
ter le fait que le rapport des forces leur étaient
défavorable.
Ils ont donc choisi de céder, tout en essayant
de garder le contrôle de la situation et c’est
pour quoi le choix surprise de Bah Ndaw est
parfaitement compréhensible.
Ce retraité, ancien ministre de la défense s’est
vu offert un exceptionnel cadeau de Noel et
a accepté de jouer le rôle que les jeunes co-
lonels lui ont taillé sur mesure :être le visage
d’un pouvoir réellement tenu par la junte e
ses membres.
Le hic est que le stratagème est un secret de
Polichinelle.
Bah Ndaw risque d’être le dindon de la farce
lorsqu’il se prendra au jeu et que clash il y
aura avec ses jeunes parrains si assoiffés de
pouvoir et obligés de réfréner leurs ardeurs.
Ce régime bâtard de transition aura toutes
les difficultés pour tenir la distance de 18
mois si un premier ministre respectable et
respecté n’est pas trouvé .
Le plus vite sera le mieux car le Mali rongé
par l’insécurité, la pandémie du covid 19 et
le terrorisme a des urgences vitales à prendre
en charge. Ces militaires, grands adolesçants
n’ont la compétence requise pour gouverner
le pays.
Les actes qu’ils ont posés jusqu’ici le démon-
trent à suffisance. Quant à Bah Ndaw, il sera
une caution et rien de plus.
Pourtant les 18 mois de transition sont une
opportunité pour le Mali pour qu’il réorganise
ses Institutions et enracine la démocratie
dans tout le pays avec des élections libres
et transparentes.
L’agenda des mutins semble autre, mais le
M5 ne va pas les laisser faire.
Un choc est inévitables entre eux.
Serge GAGNIBA
