Candidat sans illusion à la présidentielle ivoirienne du mois d’octobre, Konan Bédié est
prisonnier de son passé d’ancien président de la république qui a échoué.
Le bilan de Bédié va être à nouveau passer à la loupe pour informer les jeunes
générations nées au 21 ème siècle, sur les dérives d’un régime sectaire et
inefficace. Mais donc pour quoi diable Bédié s’entête-t-il à être candidat,
conscient qu’il est qu’il n’a aucune chance face à la nouvelle génération
incarnée par le candidat du RHDP Amadou Gon Coulibaly ?
Ce passé décomposé ne passe pas et
entraine l’homme dans les abysses
d’un inconscient torturé .Il aurait tel-
lement voulu changer ce qu’il a fait de 1993
à 1999,alors qu’il avait le pouvoir.et l’a mal
utilisé et l’a finalement perdu dans des condi-
tions lamentables avec le scandale du dé-
tournement de 18 milliards d’aide de l’union
européenne accordée à la Côte d’Ivoire pour
le secteur de la santé.
Après moult atermoiements, le gouverne-
ment décide de rembourser la somme : c’est
un aveu incandescent qui allait enclencher
une série d’événements dont une mutinerie
de militaires qui scella le destin de Bédié
président. Evincé par un coup d’état et qui
sortit par la petite porte, celle de la fuite par
hélicoptère
Suivront deux ans d’exil à Paris et un retour
sur la pointe des pieds.
La vérité est cependant que le scandale des
18 milliards est comme l’arbre qui cache la
forêt d’un mandat d’échec ponctué par la
mal gouvernance, l’incompétence, le recul
économique, la corruption, toutes choses
que la xénophobie estampillée « ivoirité, a
essayé de saupoudrer.
Quelle déception pour les héritiers du pa-
triarche de Yamoussocro, père de l’indépen-
dance ivoirienne, homme de paix, de rassem-
blement, chantre de l’unité africaine.
Konan Bédié, nouveau candidat, a peut-être
oublié sa tentative humiliante de 2010
lorsqu’il s’est classé troisième derrière Laurent
Gbagbo et Alassane Ouattara qui remportera
le scrutin.
A l’occasion les ivoiriens lui avaient pourtant
bien fait savoir qu’ils l’avaient rangé dans les
oubliettes du passé.
Peut-il croire que le passage du temps qui l’a
fait entrer dans le quatrième âge puisse leur
faire changer d’avis en provoquant une am-
nésie collective ?
Non ! sauf dans sa mémoire torturée, per-
sonne ne souhaite revivre les « années Bédié
» en Côte d’Ivoire, années synonymes de crise
économique et sociale, de xénophobie et
de recul démocratique avec le tripatouillage
de la Constitution qui a empêché l’organisa-
tion d’élections pluralistes, ouvertes et trans-
parentes. Le bilan de Bédié va être à nouveau
passer à la loupe pour informer les jeunes
générations nées au 21 ème siècle, sur les
dérives d’un régime sectaire et inefficace.
Mais donc pour quoi diable Bédié s’entête-
t-il à être candidat, conscient qu’il est qu’il
n’a aucune chance face à la nouvelle géné-
ration incarnée par le candidat du RHDP Ama-
dou Gon Coulibaly ?
Entra autres raisons, voire déraisons, parce
qu’il vit dans une bulle, celle du naufrage de
la vieillesse.
La candidature à la candidature du PDCI de
Kouadio Konan Bertin l’a surpris et lui a fait
beaucoup de mal car ce dernier veut incarner
l’espoir au sein du parti . Son pari est un pied
de nez à Bédié et cela lui fait mal, lui qui a
fait le vide en imposant des critères ridicules
pour s’assurer de la nomination sans coup
férir.
Voilà qu’il est même contesté au sein de son
PDCI rabougri car déserté par tous les cadres
et les militants qui refusent la xénophobie
et le culte anachronique d’un chef sans en-
vergure et qui a déjà prouvé qu’il n’avait pas
l’étoffe d’un leader..
Le cas Bédié relève de la psychanalyse et té-
moigne aussi des fractures de l’opposition
qui a d’ores et déjà tourné le dos à toute vo-
lonté d’unité.
La tâche du RHDP en est beaucoup facilité
et ce d’autant que le bilan des deux mandats
de Ouattara est tout simplement exceptionnel
sur tous les plans.
Bédié mine toute l’opposition par sa candi-
dature et malheureusement risque de réveil-
ler des sentiments xénophobes par des dis-
cours nauséabonds.
Il n’a ni programme ni vision.
Il veut se venger, mais de quoi ?
D’avoir échouer et d’avoir été éconduit en
2010 ?
Pourtant il est le seul coupable dans ces deux
affaires pour n’avoir pas été à la hauteur en
tant que président et pour ne pas avoir réussi
à convaincre en tant que candidat sur le re-
tour. La nouveau défi qu’l cherche à relever
est au-dessus de ses forces. Il ne lui reste plus
une seule once de crédibilité.