L’ex-ministre et ancien candidat à la présidentielle ,Segolene Royal a fait une sortie
remarquée et remarquable dans les médias français pour fustiger la position d’Emmanuel
Macron sur les « caricatures et la liberté d’expression ».
Elle a asséné vigoureusement q ‘un : »chef d’Etat ne continue pas avec les caricatures ,il
continue avec la liberté d’expression ».
Parce que « les caricatures blessent des millions de personnes à travers le monde ».
Il ne faut pas franchir la ligne du droit ,a-t-elle ajouté, fort justement.
Car « l’injure publique et la mise en danger de la vie d’autrui limitent la liberté
d’expression ».
« La fraternité c’est l’interdiction d’insulter, l’interdiction d’humilier…la liberté n’est pas le
droit de dire n’importe quoi »,a-t-elle martelé, avec courage et fermeté.
Par ces affirmations frappées du coin du bon sens ,du droit et de l’éthique de responsabilité
,Ségolène Royal s’est attirée les foudres de critiques dogmatiques dont l’attitude est aux
antipodes de la défense pertinente de la liberté d’expression.
La plupart de ces gens-là n’osent pas défendre des caricatures contre l’holocauste ,par
exemple ?
Pour quoi ?parce que l’antisémitisme est un délit puni par la loi ,en France.
Une liberté d’expression sans limites aucunes est une fiction dans un Etat de droit ,dans une
république démocratique où ma « liberté s’arrête là où commence celle des autres ».
Quant à ceux qui se font les avocats d’une liberté d’expression absolue, idéelle qui ne serait
limitée, philosophiquement, que par la « conscience individuelle »,il faut opposer la réalité
sociale dans laquelle tout humain se meut.
Et qui dresse des barrières qui sont les conditions de possibilité d’une vie de groupe
normée.
Etre libre de tout faire et/ou de tout dire c’est aussi être libre de recevoir des coups verbaux
,voire pire ,de la part de ceux qui subissent vos propos qu’ils ressentent comme des
agressions.
Segolène Royal a raison de dire que Macron a dérapé dans son discours à l’occasion de
l’hommage à Sammuel Paty dont l’assassinat est un crime abominable que rien ne saurait
justifier.
Mais ce n’est pas un prétexte pour encenser le manque de respect ,le culte de l’indécence
et de la provocation qui est et ne peut être qu’à géométrie variable.