L’ex-Premier ministre Guillaume Soro a été prié de quitter le sol français par les autorités de l’Etat. Il a donc plié ba- gages pour la Suisse ou il se terre. Depuis, c’est motus et bouche cousue. Cette expulsion a été révélée par Macron, dans un entretien avec « Jeune Afrique ». Le président français à déclaré : « il(Guillaume Soro) n’a pas à créer le désordre et sa présence n’est pas souhaitée tant qu’il se comportera de cette manière ». La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’appel à l’insurrection lancé par Soro le 4 novembre de puis la France. L’ancien rebelle avait ainsi franchi la ligne rouge d’une « op- position démocratique » pour basculer dans l’irresponsabilité qui est l’ombre portée d’un manque de perspicacité politique caractérisé. Soro s’est trompé sur tout :il a rompu avec le pouvoir en place à Abidjan sur un coup de tête dicté par une frustration stupide. En effet comment quitter un poste aussi prestigieux que la présidence de l’Assemblée natio- nale ? Pour faire des choix politiques hasar- deux en affirmant urbi et orbi qu’ « il n’y aura pas d’élections » ? Il y a eu élections et Ouat- tara a été plébiscité et félicité par l’UA, la CE- DEAO, tous ses pairs africains et le président français Macron, entre autres. Face à un échec patent de stratégie, Soro a surestimé ses forces en lançant « un appel à l’insurrection » qui n’a eu aucun écho et qui ne pouvait pas l’avoir parce que l’ex-rebelle ne représente plus rien. Ses caches d’armes et ses complices ont été débusqués depuis longtemps par les services ivoiriens compé- tents. Soro s’est donc trompé sur toute la ligne et a fini comme une âme en peine en France. Son expulsion est cependant la meilleure chose qui pouvait lui arriver car un mandat d’arrêt international est lancé contre lui par l’Etat de Côte d’Ivoire. Il s’y ajoute que de nombreuses plaintes de personnes privées victimes et/ou parents de victimes des atro- cités des « Forces Nouvelles » qu’il dirigeait, notamment à Bouaké, ont été déposées au niveau des tribunaux français. S’il y avait été traduit en justice et condamné, il n’aurait pas pu quitter le sol français. Main- tenant comment l’y ramener pour faire face à la justice ? Voilà donc que Soro commence une vie de paria et de fuyard et il ne doit s’en prendre qu’à lui-même, pour avoir fait des choix douteux. Ouattara, vainqueur de la pré- sidentielle a engagé un dialogue responsable avec Bédié. Il a vu juste en renouant avec l’ancien président dont les agissements sont certainement liés à son grand âge. La rencontre entre les deux ex-alliés a rassuré tous les ivoiriens et tous les amis de la Côte d’Ivoire, ce pays qui joue un rôle majeur en Afrique et, notamment dans sa partie occi- dentale. Soro persona non grata en France est désormais sur les chemins cahoteux de l’errance.