L ’appel au dialogue lancé par Ouattara, au lendemain de la confirmation de sa réélection par la cour constitutionnelle, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En effet, Bédié a répondu favorablement et les deux anciens alliés ont taillé bavette à l’hôtel du Golfe à Abidjan ce jour. Comme ils l’ont reconnu tous les deux : « le mur de glace est brisé » et d’autres rencontres sont pré- vues. Il faut se féliciter du courage politique des deux leaders qui ont su mettre leur ego et les considérations partisanes de côté pour pri- vilégier la patrie qui est au-dessus de tout. En vérité ce sont les valeurs traditionnelles africaines qui ont triomphé : le cadet Ouattara a accueilli son aîné Bédié et l’a raccompa- gné. Du reste, avant la rupture, Ouattara a toujours associé Bédié à toutes ses décisions et lui a rendu tous les honneurs dus à son rang et qu’imposent son âge. Il n’a jamais été question d’arrêter Bédié, en- core moins de lui manquer de respect. Avant la rencontre, la présence des forces de l’ordre autour de sa résidence a été levée et des membres de son parti libérés. L’apaisement est entrain d’accoucher d’une paix véritable dont la Côte d’Ivoire et tous ses voisins et partenaires ont grandement besoin. Les va-t-en guerre se trompent d’époque et de pays. L’histoire de la guerre civile encore fraîche dans les mémoires, ne va pas se répéter car les leaders ont tiré les leçons de cet épisode douloureux Un grand pas vers la réconciliation a été franchi, d’autres vont suivre et assez rapidement. Ouattara et Bédié en ont pris l’engagement. Comme dirait l’autre il faut savoir finir une élection.