Le leader du « Pasteef », dès que l’affaire qui l’oppose à Adji Sarr, a éclaté, s’est illustré par une « défense politisée » à outrance qui semble trahir une gêne et un manque de sérénité qui interrogent.
Ainsi sa première sortie télévisée, marquée, et par une difficulté à articuler une explication crédible de sa présence au « Salon Sweet Beauty » le 2 février, entre 21 h et 22H,en plein couvre-feu, et des attaques outrancières contre le régime en place, a révélé un homme touché pour ne pas dire blessé dans son amour propre. Il y avait panique à bord du vaisseau « Pasteef », embarqué dans une traversée périlleuse pour justifier l’injustifiable : aller dans un salon de « massage à quatre mains féminines » pour une séance nocturne dont la première mi-temps s’est passée à 4 mains et la deuxième, certainement à 2 car la première masseuse était sortie. C’est elle qui l’a dit et personne ne l’ a démentie. Pour sa défense, Sonko a évoqué ses problèmes de santé qui lui imposent de recourir au massage et que les kinésithérapeutes qu ‘il a consultés étaient trop chers. Curieuse défense car les députés sont pris en charge par l’Assemblée nationale à 80%. Son collègue Cheikh Seck a révélé à la presse qu’il avait des fractures et avaient été soigné par des kinésithérapeutes et que l’Assemblée avait tout payé. L’argument du coût tombe donc à l’eau. Il s’y ajoute l’argument religieux car Sonko se présente comme un « Ibadou », c’est à dire un musulman rigoureux voire rigoriste qui ne donne pas la main aux femmes pour les saluer. Comment expliquer alors le massage à 4 mains et à 2 ? La logique la plus élémentaire est bafouée, sans doute parce que, pris au dépourvu, Sonko qui ne pouvait nier sa présence au Sweet Beauty, a concocté une argumentation au ras des pâquerettes pour servir à l’opinion sénégalaise quelque chose d’indigeste et qui ne pouvait qu’être vomis. Même si, certains de ses « militants-talibés » ont essayé, comme lui, de faire diversion, en parlant de « complot ». Il ne se serait rien passé tout est manigance et, peut-être « rêve éveillé » : l’arrivée tardive au salon, le massage, la sortie de la deuxieme masseuse, l’annonce de la fin de la séance et la suite qui laisse voguer l’imagination et la justice seule devra éclairer ? Rappel des FAITS : Sonko est allé au Salon Sweet Beauty ce 2 février 2021, comme il le fait depuis longtemps et y a trouvé Adji Sarr et une autre nommée Aissata Bâ, qui s’est retirée, à la fin du massage QUESTIONS : pourquoi diable aller défier le couvre-feu (même s’il a l’autorisation de circuler, de sortir, en tant que député) pour se rendre au salon ? Seul ? Alors que Sonko crie partout qu’il est ciblé par le régime ? A l’évidence, il ne voulait pas se faire accompagner et n’avait pas peur, certainement, qu’il lui arrive l’agression subie par Talla Sylla, par exemple, du temps du précédent régime ? Cet exemple, seul, fait imploser la thèse du complot. En effet, si telle était la volonté de ses adversaires, pour quoi ne lui auraient-ils pas fait subir le sort de Sylla ? En plein couvre-feu, des bandits noctambules, auraient été accusés et les supputations iraient bon train. En vérité, Sonko a bien donné la verge pour se faire battre. Personne de sérieux, qui n’a pas abdiqué sa raison et son esprit critique, ne peut accepter les explications tirées par les cheveux de « l’intouchable de pasteef », pris en faute, ne serait-ce que pour manquement grave à ses propres principes religieux proclamés urbi et orbi. Les massages, il faut le penser, auraient des effets sur la libido et, à quatre mains, par des « filles sexy », comme annoncée par la publicité de Sweet Beauty, pourraient produire des effets que même les chapelets les plus longs n’arriveraient pas à contenir. Il vaut mieux donc eviter de tels endroits ou seytane rôde pour mieux ricaner des tartuffe. Quid du viol ? La notion est riche d’interprétations : le viol peut être commis de plusieurs façons : contrainte physique, contrainte morale, menaces, chantages, introduction d’objets, touchers, etc. La condamnation récente de Georges Tron, ancien secrétaire d’Etat français et maire de Draveil, pour viol par contrainte morale d’une employée de sa mairie, à 5 ans dont 3 ans ferme, permet d’établir une jurisprudence hexagonale. L’autorité, sous toutes ses formes, est bien une arme entre les mains des prédateurs aveuglés par la tentation libidinale, si on ose dire On le voit, l’affaire est complexe et les arguments de la défense de Sonko, manquent de pertinence. Cela ne veut pas dire qu’il est coupable ; non ! Il bénéficie de la présomption d’innocence, comme tous les accusés. Les droits de la plaignante, Adji Sarr doivent, aussi être respectés. Personne ne doit ni l’insulter, ni la trainer dans la boue. Elle est une citoyenne libre et respectable.