Palais de la République, 3 avril 2021
Mes chers compatriotes,
Je suis heureux de m’adresser à vous, à l’occasion de la célébration, demain, 4 avril 2021, du
61 e anniversaire de l’indépendance de notre pays.
A chacune et à chacun de vous, j’adresse mes chaleureuses félicitations.
En cette semaine sainte marquant la fin du Carême, je souhaite Joyeuses Pâques à nos frères
et sœurs chrétiens.
Comme l’année dernière, la pandémie COVID-19 ne nous permettra pas de tenir le défilé
traditionnel. Je présiderai donc au Palais de la République une cérémonie de levée des
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couleurs, en présence des Présidents des Institutions constitutionnelles et des membres du
gouvernement.
La maladie est toujours là, en effet. La bataille n’est pas encore gagnée, même si nos
résultats sont appréciables grâce à nos efforts communs. Alors, ne nous relâchons pas.
Continuons à porter nos masques et à respecter toutes les recommandations sanitaires
contre la propagation du virus.
Je réitère, une fois de plus, notre reconnaissance à notre corps médical et para médical, ainsi
qu’aux personnels de soutien, pour leur dévouement dans la lutte contre la pandémie et le
bon déroulement de la campagne de vaccination ; comme en témoigne l’adhésion massive
de la population.
Le gouvernement reste activement engagé dans l’acquisition de vaccins, pour maintenir le
rythme de la campagne.
Mes chers compatriotes,
Au nom de la Nation, je redis à nos anciens combattants nos sentiments de respect et
d’affection. Modèles de courage et de dignité, leurs sacrifices immenses, à des heures
sombres de l’humanité, nous rappellent la chance que nous avons de vivre libres, dans la
paix, et le devoir qui nous incombe de préserver la coexistence pacifique qui cimente notre
nation.
Cette fête est aussi celle de l’Armée et de la jeunesse.
A vous, officiers, sous-officiers et militaires du rang, j’exprime ma fierté et ma confiance
pour votre engagement au service de la Nation et de la paix dans le monde.
Je salue la mémoire de nos soldats tombés au champ d’honneur et forme des vœux de
prompt rétablissement pour les blessés. A tous, je redis la gratitude de la Nation et le
soutien de l’Etat à leurs familles.
Ainsi, les critères d’accès à la pension mixte seront assouplis pour en faire bénéficier le plus
grand nombre.
Le thème de la fête nationale de cette année porte sur Forces de défense et de sécurité et
protection des frontières. Il rappelle opportunément la première tâche régalienne de l’Etat :
celle d’assurer la sécurité, la sûreté et la quiétude de tous ceux qui vivent à l’intérieur de ses
frontières, nationaux comme étrangers.
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Si les frontières restent toujours pertinentes au sens terrestre, maritime et aérien, les
menaces sont constamment changeantes. Elles sont devenues plus diffuses, plus complexes,
plus difficiles à prévenir et à combattre.
En somme, c’est le monde qui est devenu plus dangereux face aux périls de toutes sortes : le
terrorisme, la cybercriminalité, les crimes transfrontaliers, les défis environnementaux et
sanitaires.
C’est pourquoi nous devons en permanence ajuster nos outils de veille, de prévention et de
prise en charge des menaces.
En conséquence, comme je l’ai indiqué à la Journée des Forces Armées en novembre
dernier, en plus des efforts importants déjà consentis, nous poursuivons la modernisation
des moyens de nos Forces de défense et de sécurité dans toutes leurs composantes.
Il en est de même de la réadaptation du dispositif d’implantation des formations, par le
déploiement de nouvelles unités terrestres dans le cadre du Tableau des effectifs et de
dotations-horizon 2025.
Je tiens, également, à l’amélioration constante des conditions de vie et de travail des
personnels, parce qu’une Armée se forge d’abord dans l’épanouissement des hommes et
des femmes qui la composent.
Enfin, nos Forces de défense et de sécurité continueront de veiller sur nos frontières en
restant fidèles à nos traditions de bon voisinage. Pour nous, la frontière un trait d’union et
un espace de convivialité entre les peuples.
Mes chers compatriotes,
La fête nationale nous rassemble plus que toute autre. Par-delà nos diversités, elle incarne
et exalte le vivre ensemble hérité de nos anciens, et que nous devons transmettre à nos
enfants et aux générations futures.
Ce soir, devant vous, je réaffirme solennellement que le Sénégal est une nation unie et
indivisible, et le restera ; un pays de pluralisme intégrateur ; un pays de paix et de
convivialité entre toutes ses composantes ; un pays de téranga, qui accueille et protège tous
ses hôtes sans exclusive.
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Ensemble, préservons cet art de vivre bien sénégalais. Assurément, c’est ce Sénégal qui fait
notre bonheur, notre honneur et notre fierté. C’est ce Sénégal qui est connu et apprécié à
travers le monde.
Dans ce Sénégal que nous aimons, il ne saurait y avoir de place pour le particularisme, quel
qu’il soit.
Les ressorts de la nation sénégalaise sont solides. Ils inspirent confiance et continuent de
jouer leur rôle régulateur.
Gardons à l’esprit ce qui pourrait les affaiblir. Evitons tout propos et tout comportement qui
pourraient les fragiliser.
Je vous invite à un examen de conscience et vous appelle à renforcer le contrat social qui
nous lie les uns aux autres et nourrit notre commun vouloir de vie commune.
J’appelle à une revitalisation urgente des valeurs de citoyenneté, de civisme et de
coexistence pacifique.
J’appelle au respect des Institutions et des principes qui gouvernent notre démocratie, l’Etat
de droit et la République.
Ces valeurs nous engagent et nous protègent solidairement. Elles constituent notre soupape
de sécurité individuelle et collective, le socle sur lequel repose la nation sénégalaise. Nul n’a
le pouvoir, ni le droit de les mettre en péril.
Dans cet esprit, je resterai toujours ouvert au dialogue et à la concertation pour faire
avancer nos causes communes.
En même temps, je poursuivrai sans relâche la mise en œuvre de ma vision d’Un Sénégal
pour tous, par le développement inclusif et solidaire, l’équité territoriale et la justice sociale ;
en un mot la protection sociale pour tous.
C’est cela aussi la construction de l’unité nationale, à travers les initiatives et programmes de
développement communautaire, de modernisation des villes et des territoires frontaliers, de
bourses de sécurité familiale, de couverture maladie universelle et de soutien à
l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes.
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Ces initiatives et programmes continueront de faire corps et âme avec le Sénégal dans son
ensemble.
Plus que jamais, je reste à l’écoute des pulsions profondes du pays ; à l’écoute du Sénégal
des villes, des banlieues et des campagnes.
Je continuerai de répondre aux besoins d’accès aux infrastructures, à l’eau, à l’électricité, à
l’éducation, aux soins de santé, au logement, à l’emploi et aux activités génératrices de
revenus.
Nous l’avons fait à Saré-Liou, à Ngayenne Sabakh, Darou Ndiaye, Thioubalel Nabadji,
Toumania, Nouma, Barocuonda, Madina Wandifa, Djinany, Diembéring et tant d’autres
localités bénéficiaires des politiques d’équité territoriale et de justice sociale.
Nous le ferons à Boli Ndaw, à Fafacourou, Darou Ndiaye, Diallocounda, Diakhaling,
Sinthiou Amadou Salam, Bokiladji, Brin, Bassoul et Keur Dabo, entre autres cibles de la
Phase II du PUDC, dont l’important volet d’électrification de 2000 villages a démarré le 27
mars dernier.
Nous irons plus loin encore dans le développement de l’économie rurale, avec cette phase II
du PUDC qui mobilisera 63 entreprises et génèrera 11 200 emplois directs et plus de 30 000
emplois indirects.
Je suis également heureux de vous annoncer que la 3 e usine d’eau de Keur Momar Sarr sera
mise en service en mai prochain.
Cet ouvrage de grande envergure, doté d’une conduite d’eau de 216 km et d’une capacité
de 100 000 m3 par jour, pour sa première phase, sur 200 000 m3 au total, contribuera à
améliorer de façon substantielle la fourniture en eau pour Dakar, Thiès et d’autres localités.
D’autres travaux sont en cours à Louga, Kaffrine, Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda,
Sédhiou et Ziguinchor.
Ils seront suivis de la construction et de la remise en état d’ouvrages à Thiès, Tivaouane,
Diourbel, Mbacké, Kaffrine, Fatick et Kaolack, en plus du programme national de 80 000
branchements sociaux entièrement subventionnés par l’Etat.
Mes chers compatriotes,
La fête de l’indépendance, c’est aussi et surtout celle de la jeunesse, dont l’ambition, la force
et la vitalité portent nos espoirs de lendemains meilleurs.
Cette fête, jeunes du Sénégal, vous est spécialement dédiée.
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Je veux qu’elle soit le point de départ de nouvelles réponses à vos besoins en éducation,
formation, emplois, financement de projets et soutien à l’entreprenariat.
Ces dernières années, en investissant massivement dans la réalisation d’infrastructures
lourdes, l’Etat a aussi consacré beaucoup d’efforts et de ressources à la création d’emplois et
au soutien à la formation, à l’entreprenariat et aux activités génératrices de revenus pour les
jeunes.
Mais la lutte contre le chômage des jeunes nécessite aujourd’hui un nouvel élan, en raison
de la crise économique sans précédent qui affecte tous les pays, développés et en
développement.
C’est pourquoi, chers jeunes, comme je vous l’avais annoncé dans mon message du 8 mars,
j’ai décidé d’une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de
FCFA au moins, sur trois ans, dont 150 milliards pour cette année.
Ces ressources serviront à financer le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion
socio- économique des jeunes qui sera issu du Conseil Présidentiel que je présiderai le jeudi
22 avril.
J’ai voulu que les travaux de ce Conseil s’appuient sur les réalités de nos terroirs, dans un
format inclusif associant la jeunesse ouvrière, artisanale, paysanne, entrepreneuriale,
sportive, artistique, du secteur informel, des cultures urbaines et des loisirs.
C’est l’objet des consultations préparatoires menées dans nos 14 régions, grâce au soutien
de l’administration territoriale et locale, pour établir l’état actualisé de leurs potentialités et
contraintes.
Je remercie les autorités administratives et locales, ainsi que tous les acteurs ayant participé
aux consultations.
J’exprime également ma gratitude aux nombreuses bonnes volontés qui m’ont fait parvenir
leurs contributions dans un bel élan citoyen.
Le gouvernement tiendra compte de toutes ces contributions dans le cadre de la formulation
d’une stratégie cohérente de territorialisation des politiques et de mutualisation des
instruments de promotion de l’emploi, de l’entreprenariat et d’insertion des jeunes.
Ces instruments seront renforcées en ressources, de même que dans leur gouvernance et
leur processus décisionnel.
Par souci d’équité territoriale et de simplification des procédures, un guichet unique sera
installé dans chacun de nos 45 Départements.
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Dénommé Pôle-Emploi et Entreprenariat pour les Jeunes et les Femmes, il servira de cadre
d’accueil, de conseil et de financement des porteurs de projets.
La DER/FJ, l’ANPEJ, l’ADPME et le FONGIP entre autres, seront représentés dans chaque
guichet unique afin d’apporter aux projets l’expertise, le financement et le suivi nécessaires.
Dans l’immédiat, en soutien à l’emploi et aux ménages, j’ai décidé d’allouer, dès le mois de
mai, 80 milliards de FCFA au recrutement de 65 000 jeunes, sur l’ensemble du territoire
national, dans les activités d’éducation, de reforestation, de reboisement, d’hygiène
publique, de sécurité, d’entretien routier et de pavage des villes, entre autres.
Un quota spécial sera réservé au recrutement de 5000 enseignants pour le préscolaire, le
primaire, le moyen et le secondaire, y compris les Daaras modernes et l’enseignement
arabe.
Je lance un appel au secteur privé à se joindre à cette dynamique nationale. Ainsi, le
gouvernement proposera l’extension de la Convention Etat-Employeurs à la filière de
l’agriculture et de l’agro business, pour un objectif de 15 000 emplois à créer, afin de
soutenir nos efforts d’autosuffisance alimentaire et de transformation des produits locaux.
A cette fin, l’allocation de l’Etat à la Convention passera d’un milliard à quinze milliards de
FCFA.
Je me réjouis, également, d’annoncer que je procéderai au mois de mai, à l’inauguration du
Data Center de Diamniadio.
C’est une grande révolution pour la souveraineté digitale de notre pays, qui disposera pour
la première fois de sa propre structure de stockage de données numériques.
Entre autres fonctionnalités, le Data Center permettra de :
généraliser le très haut débit sur l’étendue du territoire national ;
satisfaire, à des coûts abordables, les demandes de l’administration et du secteur
privé en hébergement et exploitation de plateformes et données informatiques ;
et faciliter la dématérialisation des procédures, pour la délivrance rapide et
transparente de services et documents administratifs, y compris des actes d’état civil.
En outre, le Centre favorisera l’éclosion dans l’économie numérique de plus de 4.600
entreprises, et la génération de plus de 15 700 emplois, dont 720 directs.
Cette écosystème sera renforcé par le Parc des Technologies numériques de Diamnadio dont
les travaux s’achèvent cette année.
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En outre, la Zone économique spéciale intégrée de Diass accueillera, en octobre, une
plateforme logistique et de transport comprenant :
un Centre de services logistiques et de transport de marchandises ;
une Académie de formation aux métiers du transport ;
et un port sec, pour desservir l’Aéroport international Blaise Diagne, les Zones
industrielles environnantes et les ports maritimes de Bargny et Sendou.
Mes chers compatriotes,
Le 4 avril fait l’éloge de notre liberté retrouvée. Il nous rappelle aussi notre responsabilité de
peuple libre : celle de conforter notre indépendance en réalisant notre souveraineté
économique par nos propres forces et nos intelligences conjuguées.
Seuls face à notre destin, nous réussirons à rester libres en travaillant, ensemble, unis et
solidaires, comme nous y invite notre hymne national : « épaule contre épaule » debout,
solides et soudés comme un seul bloc.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
Bonsoir et bonne fête de l’indépendance.