SANTé 7 millions de doses attendues au Sénégal

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Depuis l’apparition de laCovid 19, plusieurs vaccins sont surle marché
international pour lutter contre la pandémie. Selon les autorités du
ministère de la Santé et de l’Action sociale, sept millions de doses
sont attendues d’ici peu pour résorber le gap.

Le Sénégal a démarré sa campagne de
vaccination le 23 février dernier par les
200 mille doses de la Sinopharma pour
unesommede2milliards 200millionsdeFCFA,
suivi des 324 000 d’Astrazeneca de l’initiative

Covax et les 25.000 offerts par l’Inde. Sept mil-
lionsdedoses sontattenduespourlaprotection

des populations. De gros efforts du Gouverne-
ment du Président Macky Sall.

Ce choixdes vaccins estdûà ladisponibilitéde
la logistique de conservation de la Pharmacie

nationaled’approvisionnement(PNA)pour as-
surerla qualité etla conservation normale des

produits entre 2 à 8 degré.
L’acquisitiondeces vaccinsn’est queprovisoire.
Elle ne couvre que les 20% de la population.
L’achat des vaccins Sinopharm a permis de

prendreenchargelepersonneldesantéenpre-
mierlieu, lespersonnesâgéesde60ansetplus,

les personnes qui ont une comorbidité.
Cette stratégie a respecté l’orthodoxie car«le
meilleur moyen d’interrompre la chaîne de
transmission consiste à faire vacciner toutes
lespersonnes vulnérablesàraisondefeuxdoses
dansunintervallededeux semaines », déclarait

leDirecteur de la Prévention au ministère de la
Santé et de l’Action sociale, Dr Mamadou
Ndiaye. Il ajoutait que «le vaccin chinois a une
prévention de 74 % ».
FAvORISER L’ACCES EquITABLE
ET ABORDABLE
Au début du mois de mars, le Sénégal fait

partie des premiers pays dans le monde à re-
cevoir un lot de 324.000 doses du vaccin Ox-
ford/Astrazeneca produit sous licence par

sérum Institute of India à travers l’initiative
Covax un an après l’enregistrement du premier
cas le 02 mars 2020.
L’objectif de cette initiative est de favoriser
l’accès équitable et abordable à des vaccins

sûrs et efficaces contre la pandémie. Cette ini-
tiative regroupe plus de 160 pays dontles pays

à faible revenu.

« L’initiative Covax à laquelle adhère le Séné-
gal est une nouvelle preuve que c’est unique-
ment en mutualisant nos efforts que nous

viendrons à bout de la pandémie à COVID-
19.Nous saluons les efforts de tous les parte-
naires qui ont rendu l’espoir d’un accès mon-
dial et équitable au vaccin possible. Nous fé-
licitons le Gouvernement du Sénégal et l’en-
semble des partenaires pour le formidable

travail de minutieuse planification, de logis-
tique et de préparation d’un plan de déploie-
ment national de vaccination, soutenu par la

famille des Nations unies, toujours engagée
pour que personne ne soit laissée pour
compte. Ensemble soyons prêts à nous faire
vacciner pour notre santé et celle de nos

proches » a indiqué Siaka Coulibaly, Coordon-
nateur-résident du système desNations unies

au Sénégal. La vaccination estincontournable
selon le prof seydi des maladies infectieuses
ensemble nous vaincrons
Sinopharm a déjà ouvertle bal de la campagne

de vaccination le 23 février dernier par le mi-
nistère AbdoulayeDiouf Sarr, deux jours après

le Président de la République, Macky Sall s’est
vacciné le 25 février au Palais de la République.

« Tout le dispositif est mis en place par le mi-
nistre de la Santé et la campagne est lancée

au niveau national pour une grande transpa-
rence de l’introduction de ces vaccins », avait

annoncé le Chef de l’Etat Macky Sall qui s’est
fait vacciner au palais le 25 février dernier,

deux jours après le lancement au niveau na-
tional. Malgré cet acte, des Sénégalais conti-
nuent de s’interroger surles effets secondaires

que pourraient causer ces antigènes.

RETICEnCE DE CERTAInS SPECIALISTES

Certains spécialistesne sontpas encore rassu-
rés. Ils comptent jouer la carte de la prudence.

Ils trouventque les vaccins sontlesbienvenus,
mais leur fabrication a été conçue, approuvée
et mise sur le marché assez rapidement. Une
démarche qui les fait dire que les vaccins ne
sont pas prêts car ils sont en phase de niveau
3.Notre interlocuteur qui s’est exprimé dans le
sautdel’anonymatarenseigné:«lesprincipaux

contrôleurs et agences fédérales de régulari-
sationdesmédicamentsbasésenEuropeet aux

Usa ont utilisé des procédures d’urgence ra-
pides pour approuver ces vaccins et accélérer

son processus et ces derniers laissent passer à
traversdesmaillotsdu filetdesproblèmes ». Et
de poursuivre : « cette rapidité peut réduire la
sécuritéetl’efficacitéduvaccinetd’iciquelques
années,onnepeutpasnous lesassurerni nous

les garantir». Pour des spécialistes de la vacci-
nation, on ne peut pas préjuger au moyen et

long termes des effets secondaires néfastes.
Une situation qui les a amenés à dire : « c’est
pourquoi certains ont des réticences et il est

trèspessimistequant à l’acceptationdesSéné-
galais de prendre ces vaccins. Leurs questions

sont légitimes ». Le Chef de l’Etat, Macky Sall
ausortirde sa séancede vaccinationa cherché
à assurerl’opinion publique. Pourlui, «il y a eu
beaucoup de théories sur les vaccins et ses

théories ne se sont pas développées seule-
ment auSénégal, c’estpartoutdans lemonde.

Cependant, je voudrais rassurer pour dire que,
il n’a pas été facile de trouver des vaccins, très
peu de pays africains ont cette possibilité ».
Sur le choix des vaccins pour le Sénégal, notre

sourceapprouvelevaccinrusseModernaet chi-
nois Sinopharm qui selon lui, semblent être

plus adaptés et plus conformes à notre pays et
à notre contexte par rapport à leur mode de
conservation et de leur efficacité. Toutefois, un
seul inconvénient l’inquiète, « c’est la rapidité
et la nouveauté, à mon avis on n’a pas assez
de recul non plus sur les effets secondaires.
Mais, ilsontprouvé leur efficacité et ces vaccins

sont assez conformes ànotrepays. La vaccina-
tion est incontournable, selon le Professeur

Seydi des maladies infectieuses.
Mais depuis le 25 mars dernierla vaccination a
été décentralisée. Toute personne éligible qui

seprésentedansuncentrede santépeutpren-
dre sadose, selonleministèrede laSanté etde

l’Action sociale (MSAS).

Le 23novembre ladeuxième vague a été signa-
lée et des cas plus graves ont été enregistrés.

Lesplus touchées sontlespersonnes âgées de
plus de 60 ans.

A ce jourpresque 40.000personnesont étédé-
claréespositives,plusde 38.539déclarées gué-
ries etunmillierdepersonnesdécédées. Ledi-
recteur du Service national de l’information et

l’éducation pour la santé (SNEIPS) rassure la

population sur le vaccin Oxford d’Astrazeneca.
« Je me suis fait vacciné par Sinopharm mais

tout mon personnel a été vacciné par Astraze-
neca, aucunproblème n’a été signalé.Autotal,

380 665personesont été vaccinées à ladatede
19 avril 2021.
OxFORD AZTRAZEnECA, un vACCIn TRES
COnTROvERSE
Lasuspensiondelavaccinationavecl’Astrazeneca
dansplusieurspays,pourdes raisonsdecaillots
sanguins se formant dans l’organisme, a été de
toutes les polémiques au Sénégal. La suspicion
contrelavaccinationavaitprisdel’ampleuravant
mêmeque cespays ne reprennent. Au-delàde
lavaccinationlescomplications thrombotiques
font partie des plus redoutables au niveau de la

maladie Covid-19. En parlant de ces complica-
tions, la première qui vient en tête est l’embolie

pulmonairequiestunfacteurdemortalitéetqui
peut apporter une sévérité du tableau clinique.
C’est une infection à risque thrombotique. La

covid-19 estunemaladie très complexepas en-
core cernée. Du moins selon le Dr El Hadji

DaoudaNiang,internistedeshôpitauxenhéma-
tologie clinique,« c’est ce qui est retrouvé dans

lapratiquequotidiennedelamédecinequinous
renseigne surplusieurs facteurs.Onsaitqu’il y a
une augmentation fréquente de la coagulation.
Parallèlement on note une atteinte de la paroi
vasculaire, c’estune infectionsystémiquequi va

solliciter des éléments de défense de l’orga-
nisme».Eneffet,unethrombose,estuncaillotap-
pelé se formant dans un vaisseau sanguin et

l’obstruant. Il peut se former dans une veine ou
dans une artère. On parle alors respectivement

de thrombose veineuse et de thrombose arté-
rielle.Lacomplicationlaplusgravedelathrom-
bose veineuse est l’embolie pulmonaire où le

caillot sedétachede l’endroitoù il s’estformé et
migreversl’artèrepulmonaire,pouvantentraîner
unemort subite. Lescomplications sontencore
plus graves sur un sujet qui a le diabète. Il faut
noter que corréler à la Covid le risque est plus
grave chez les diabétiques, les hypertendus. Le
risquepeutaussi survenirchez leshyper-tendus
artérielle.Ilexisteentreautrespasmald’éléments
pour expliquer ces risques qui compliquent la
Covid.Toutefoisilfautnoterqu’ilestaussipossible
de noter des thromboses chez des sujets qui

n’ontaucunantécédenttraumatique.«Il yades
thrombosesartériellesetveineusesquipeuvent

survenir avec la Covid et qui sont diagnosti-
quées pendant l’hospitalisation ou pendantle

dépistage », clarifieDrNiang.
S’agissantdes facteurs favorisant,l’âge,lestress,
la psychose causée par la pandémie peuvent
être des facteurs de risques. Jusque-là, il faut
noterquebeaucoupd’hypothèses sont émises
mais ilfautrassembler cesdonnées avec celles
biologiquespourmieuxétayerles suppositions.
Pour ce qui est de l’anticoagulation, quand le
malade présente une sévérité on lui donne un
anticoagulant pour éviter une thrombose. En

effet quand ‘’un malade est stressé, ne se dé-
place pas, reste immobile la logique voudrait

qu’on lui donne ce médicament avant qu’il ait
des thromboses. On parle de vaccination, ça
n’a rien à voir. On utilise des virus morts pour
vacciner. Il s’agitdefairesynthétiserdesmoyens
de défense. On peut donner l’anticoagulant
avantpour éviterlathrombose commeonpeut
le donner pendant la thrombose pour éviter
une complication’’.« Lesmédicaments ne sont
pas dénués de risques, que ça soit des vaccins

ou autres formes de médicaments. Il y a sou-
vent des effets secondaires mais il faut faire la

balancebénéfices risques. Surle vaccinlesbé-
néfices prédominent sur les quelques compli-
cations notées », explique Dr Niang, hémato-
logue. Et de conclure : « pour ce qui est de la

drépanocytose, il n’est pas encore noté de cas
aggravant par rapport à la Covid ».
Le Dr Amadou Yéri Camara, secrétaire général
duSyndicatdesmédecinsduSénégal(SAMES)

quant à lui invite les populations à se faire vac-
ciner.«Iln’yaaucundangeret desobservations

sontfaites ».Desoncôté,DrBabacarDiop,phar-
macien de profession, rassure qu’une phar-
maco- vigilance est mise sur place et aucune

phase n’est sautée par contre les phases ont
été accélérées.
L’AvIS Du SEnEgALAIS LAMBDA
EST MITIgE
Penda, la soixantaine a déjà pris sa dose et ne

présente aucuneffet secondaire.Quant àMou-
hamet, un boutiquier âgé de plus de 40 ans, il

aditqueles vaccinsnesontpas sûrspoursuivant
« je ne vais jamais les prendre ».

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