M. MBAyE DIONE* , MEMBRE FONDATEUR DE L’AFP « Il nous faut dérouler notre propre projet politique au service du pays »

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22 ans après, comment évaluez-vous le défi politique qu’a été de
porter l’AFP sur les fonts baptismaux ?

Le contexte dans lequel notre parti, l’Alliance des Forces du Progrès,
a vu le jour est essentiellement marqué par un climat lourd d’une
démocratie sans alternance etle risque de cristallisation d’une fatalité,
celle consistant à croire que le régime d’alors allait indéfiniment
conserver le pouvoir et, donc, qu’il n’y ‘avait plus d’espoir. L’appel du
16 juin formulé en 1999 sonnait comme une mobilisation du camp
des partisans de l’espoir.
Espoir qu’une alternance démocratique par les urnes était à notre
portée ; espoir qu’un bond qualitatif vers un mieux-être de tous les

sénégalais parles sénégalais eux-mêmes nous est possible. Bien évi-
demment, avec le recul et un regard rétrospectif, il faut admettre

l’évolution de notre pays, depuis l’an 2000, s’estfaite en dents de scie,
marquée en certains moments par des crises multidimensionnelles,
mais qui, en définitive, n’ont pas réussi à ébranler l’attachement aux
valeurs démocratiques de la société sénégalaise. Et sur ce registre,
l’AFP aux côtés des forces sociales et politiques a été d’un apport à
tout le moins remarquable.
quelle appréciation globale faites-vous du bilan de votre formation
sur la scène politique nationale ?
La chance de l’AFP a été d’avoir à sa tête un homme politique et un
homme d’Etat de dimension internationale, le Président Moustapha
NIASSE. Pour avoir fait ses armes aux côtés du premier président de
la République du Sénégal Léopold Sédar SENGHOR, ensuite pour
avoir dirigé avec brio la diplomatie sénégalaise pendant plus d’une
décennie, et enfin pour avoir été un artisan non moins majeur des
alternances démocratiques que le Sénégal post indépendance ait
connu. Toutes choses qui fondent notre ancrage dans la paysage
politique sénégalais.Ceci étant, pour utiliser une métaphore biologiste,

la maturation de tout organisme implique nécessairement de ren-
contrer des crises, ou au mieux des difficultés à l’épreuve desquelles

l’organisme se forge et se développe.Notre parti l’a vécu etl’a survécu,
il a certes pâti du départ de nombre de ses membres fondateurs mais
s’est également enrichi de l’arrivée de nouvelles figures rompus aux
exigences des pratiques modernes du militantisme.

Grosso modo, le bilan est plus que positif, eu égard au nombre im-
portant de cadres formés par le parti et qui assument de hautes res-
ponsabilités dans la gestion de notre pays. Aussi nous nous réjouissons

de nombreux élus de notre parti dans les différentes institutions de
la République dontla deuxième en l’occurrence l’Assemblée nationale
dirigée depuis une décennie soit deux mandats consécutifs de main
de maître par notre Secrétaire général, le PrésidentMoustaphaNIASSE,
de notre contribution à la consolidation de la coalition BBY dirigée
par son Excellence, le Président Macky SALL, et dont la durée et la
solidarité en étonnent plus d’un. Tellement c’estinédit dans l’histoire
politique du Sénégal.

Le moment de la relève générationnelle approche à grands pas,
comme votreSecrétairegénéral,Moustaphaniasse,l’a fait entendre
publiquement. Comment l’appréhendez-vous ?
La relève générationnelle n’est pas une donnée nouvelle pour notre
parti. Je vous renvoie aux orientations du congrès du 26 mars 2011.
Depuis lors,nous avions élargi lebureaupolitique etle comitédirecteur
aux jeunes et aux femmes. Sibienque nous avions été lepartipolitique
qui avait pratiqué la parité avant la lettre. Que le secrétaire général
revienne surle sujet avec emphase, cela peut nous paraitre nouveau,
mais pour nous militants du parti, ce n’est qu’un prolongement d’un
processus de mutation sociologique prise en compte dès le départ
et géré sans empressement ni populisme. Dès lors, nous ne pouvons
que l’appréhender comme apothéosed’unschéma solidementdessiné
par le parti et son secrétaire général qui a toujours été au service de
la République et du peuple. Nous ne cesserons de le remercier pour
tout cequ’il a faitpourlepays et surtoutpournousqui avonsbeaucoup
appris à ces cotées depuis 22 ans que nous avons ensemble fondé
l’AFP qui doit plus que jamais réaffirmer son ambition de dérouler
son propre projet politique au service du pays. L’AFP a les ressources
humaines capables de relever ce défi, donc elle en a l’obligation.

  • Secrétaire général de la Coordination régionale de l’AFP de Thiés

Maire de la Commune de Ngoundiane et Secrétaire général de l’Asso-
ciation des Maires du Sénégal (AMS)

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