22 ans après, comment évaluez-vous le défi
politique qu’a été de porter l’AFP sur les
fonts baptismaux ?
Pour appréhendertous les contours de cette
question, il convient de se replacer dans le
contexte de l’époque.
Les Sénégalais avaient mal vécu la longue
période d’ajustement structurel avec ses
conséquences sociales très lourdes. Par ail-
leurs, il planait dans l’air un projet de dévo-
lution du pouvoir en porte à faux avec les
nouvelles réalités du pays. On avait comme
l’impression que le Président Diouf n’avait
pas vu le pays et les mentalités changer. Il y
avait un fossé entre 1981 et 1999.
Personnellement, j’attendais que le malaise
des Sénégalais fûttransfiguré en Espoir. Cette
attente générale explique le retentissement
de la Déclaration du 16 juin 1999, véritable
coup de tonnerre crédibilisé par le profil et
le parcours impressionnant de son auteur,
le Président Moustapha Niasse, qui avait eu
l’audace de défier, avec d’autres camarades,
un régime qui étaitloin d’être branlant, malgré
la perte de franges importantes de ses as-
sises.
La création de l’AFP, le 23 août 1999 estle co-
rollaire naturel de la Déclaration du 16 juin
1999, qui participe de son identité.
quelle appréciation globale faites-vous du
bilan de votre formation sur la scène poli-
tique nationale ?
Cette question est liée à la première parce
qu’il s’agit d’évaluerl’action politique de l’AFP,
pour dire si le défi a été relevé. La réponse
est largement positive car notre Parti, sous
la direction du Secrétaire général, le Cama-
rade Moustapha Niasse, a été au cœur des
différentes alternances de l’histoire du Séné-
gal indépendant, en restant fidèle aux prin-
cipes et aux idéaux de la Déclaration du 16
juin.
C’est précisément cette fidélité à un idéal et
à l’intérêt général qui a provoqué la rupture
avec nos alliés de 2000. Aujourd’hui encore,
cet attachement aux valeurs que nous par-
tageons, reste le fondement de notre com-
pagnonnage avec Son Excellence Monsieur
le. Président Macky Sall.Nous sommes dans
BSS, sous coalition de la grande coalition de
la Majorité BBY, dans un contexte où l’émiet-
tement de l’électorat sénégalais, manifeste
depuis les années 2000, conduit les partis à
se regrouper dans des coalitions, sans pré-
judice de leur identité et de leur liberté d’ap-
préciation.
Ces efforts consentis pour coller au réel et
prendre les bonnes décisions, conformes aux
attentes des Sénégalais,tout cela contribuera
à faire de l’AFP un Parti qui continuera de
peser sur l’échiquier national.
Il faut souligner qu’aujourd’hui, l’AFP est un
Parti bien structuré qui a organisé plusieurs
Congrès et qui est implanté sur l’étendue du
territoire national.
Par ailleurs, l’AFP a fait face victorieusement
à tous les complots, le long de son parcours
de vingt-deux ans.
Le moment de la relève générationnelle ap-
proche à grands pas, comme votre Secré-
tairegénéral,Moustaphaniasse,l’a fait en-
tendre publiquement.
Comment l’appréhendez-vous ?
C’est presque la quadrature du cercle car
d’une part, le Secrétaire général, le Camarade
Moustapha Niasse, aspire légitimement à
prendre du recul, après plus de 60 ans de
luttes héroïques sur la scène politique, et
d’autre part, c’est le ciment incontestable de
notre Parti.
La solution de sagesse, me semble-t-il, c’est
de constituer une équipe de transition sou-
dée, autour du PrésidentNiasse, dont le lea-
dership d’une grande envergure a été
construit pendant des décennies.
Le prochain Congrès devrait également ré-
pondre à la nécessité de fixer consensuelle-
ment les orientations et d’adapterles statuts
et le Règlement intérieur à l’évolution des
données. La relève générationnelle fait partie
des cycles normaux de l’histoire politique de
notre pays.