Les opposants sénégalais ne font aucun
effort pour élaborer des programmes
politiques et économiques à proposer
aux électeurs.
Ils se rabattent sur les faits-divers, avec la
complicité des médias -qui eux aussi, souffrent d’un déficit de programmes originaux,
faute de moyens- et deviennent des commentateurs et des spécialistes en tout qui
sautillent d’un plateau à l’autre pour étaler
leur incompétence.
Puisque le ridicule ne tue pas !
Ce phénomène devrait faire sourire, mais
dans un pays où l’école républicaine a, encore,
de vastes domaines à conquérir, il faudrait
s’en inquiéter.
Les « masses », comme on disait autrefois,
sont tenues en haleine et reçoivent, chaque
jour, ou presque, leur dose de faits-divers
croustillants-choquants, pour alimenter les
discussions sur la nouvelle grand-place Whatsapp.
Pendant ce temps, les vrais débats qui devraient mobiliser les politiques, les citoyens,
les ONG, la société civile et même les partenaires étrangers, sont ignorés. Certes la responsabilité des opposants est totalement
engagée ; mais aussi celle des hommes et
femmes en charge des politiques gouvernementales.
Ils doivent faire des pieds et des mains pour
favoriser des débats sur les questions de fond
qui se posent à la nation toute entière.
Et, il n’y a pas que le canal des médias pour
le faire. La politique de proximité est une possibilité qu’il faut exploiter.
Celle-ci peut prendre diverses formes, en ces
temps de pandémie, en recul.
L’objectif politique et républicain étant de ne
pas laisser le champ libre à des opposants
drogués au fake -news et qui disposent d’une
armée de personnes sans science, ni
conscience qui prennent d’assaut les réseaux
sociaux.
Une mobilisation citoyenne contre la désinformation et les tendances à « gonfler les
faits-divers les plus sordides » doit être favorisée, non seulement par le régime, mais aussi
et surtout par la société civile qui, malheureusement, s’occupe plus de politique qu’autre chose. La dynamique en cours est nocive
et corrosive sur le plan social, notamment.
Il est vrai, cependant que des actes barbares
sont commis de plus en plus et révélés par
la presse. Ce qui est normal.
Mais, ce qui ne l’est pas, c’est de ne parler
que de cela, et de politique politicienne.
C’est apparemment, ce qui fait vendre au Sénégal.
Il y a là un autre débat qui se pose sur l’état
de la société sénégalaise qu’il ne faudra pas
éluder.
Avec les questions de pauvreté, de promiscuité et de démographie galopante, un cassetête sociopolitique.
Toutefois cela ne peut justifier la paresse des
opposants qui se focalisent sur les faits-divers,
au point de se décrédibiliser .Encore et toujours !
A quand un sursaut républicain ?
Le propre des faits-divers est que leur durée
de vie médiatique est très courte.
Ils ne peuvent être le socle d’un programme
politique durable.