On ne baptise pas un enfant qui n’est
pas né ! Une fois encore, les effets
d’annonce, le « buzz », comme on
dit aujourd’hui, l’obsession de donner le la
dans les réseaux sociaux, quitte à les « abreuver» de fake news, ont perdu l’opposition sénégalaise.
Elle avait déclaré urbi et orbi qu’elle allait
mettre sur pied une « coalition XXL » qui devait
faire trembler le régime.
La cérémonie de baptême a été annoncée,
avec des accents guerriers et des affirmations
péremptoires qui ont fait… pschitt, lorsque
la montagne verbale a accouché d’une
grande implosion qui a fait de Ousmane
Sonko et Khalifa Sall des « arroseurs arrosés ».
Par Abdoulaye Wade et son PDS, pilier de
l’opposition sénégalaise, seule formation politique disposant d’un groupe parlementaire
à l’Assemblée nationale.
La gifle du vieux sopiste a été un coup de …
Maître qui a eu l’incroyable effet de laisser
bouche bée Sonko et ses aboyeurs des réseaux sociaux.
Pourtant, ce dernier qui a été snobé par Wade
pendant la présidentielle de 2019,devait savoir que jamais Wade ne va accepter de s’aligner avec lui, le député élu par les forts restes,
l’homme qui a souhaité, l’exécution publique
de tous les anciens chefs de l’Etat du Sénégal.
Wade ne roule que pour son PDS, au service
exclusif de son héritier biologique, Karim
Wade. Personne d’autre !
Le départ explosif de Wade, ou plus exactement la fin de non recevoir du vieil opposant,
adressée aux quêteurs de coalition artificielle,
a fait avorter le projet .
Toute honte bue, Sonko et Khalifa ont
concocté une coalition rabougrie, appelée
« Yewi Askan wi » (libérer le peuple).
Un problème de plagiat peut être soulevé
car un mouvement féministe, bien connu,
avait pour nom : « Yewu Yewi » (se réveiller
et détacher).
Quoiqu’il en soit, Sonko and co ont été assommés et restent depuis ko debout.
La « grande coalition » évaporée, il reste une
constellation de regroupements avec Sonko
et Khalifa Sall, Wade, Pape Diop et Mamadou
Diop Decroix, et consorts, les sans grades Bocoum et Alassane Sall, deux «thierno » (maîtres en pulaar) qui manquent singulièrement
de lucidité et de troupes.
Il y a aussi le philosophe Diop, en mal de Guélewar, l’homme de télé, Bougane, en panne
d’idées («tibe tank ») se fait pour marabouter
quelqu’un et «top tank » signifie suivre quel
qu‘un.
Et tutti quanti !
Bref, une galaxie d’opposants, sans consistance, sans représentativité réelle, sauf pour
le PDS, sur le plan national et Sonko and co,
en Casamance où il joue une carte ethniciste
malsaine qui lui a déjà réussi pendant la présidentielle.
Khalifa Sall n’est plus que l’ombre de luimême et, de toute façon, il ne peut ni être
électeur, ni être éligible. Ses postures sont
donc absurdes et/ou insensées, dans l’état
actuel des choses.
Alors, l’opposition sénégalaise, combien de
divisions ? Combien de coalitions artificielles
dans le magma des 300 partis et plus, enregistrés ?
C’est caricatural et très dommage pour la démocratie sénégalaise qui a besoin d’une majorité forte, mais aussi d’une opposition crédible.
Les petits calculs dénoncés par les « sans
grades » humiliés par Sonko et Khalifa Sall,
sont dans l’ADN du parti Pastef qui n’a aucune
colonne vertébrale vertueuse.
Il surfe sur toutes les opportunités politiciennes, quitte à subir des déconvenues retentissantes comme celle de cette « grande
coalition » avortée.
Le baptême n’a donc pas eu lieu, faute de
bébé ; mais la haine s’est installée et a accouché de nouvelles tensions entre « déboutés des coalitions » et les « quatre grands »
qui font coalition à part.
Dans ce contexte, BBY boit du petit lait et
compte les coups.
Sa victoire lors des locales du 23 janvier est
assurée. Elle l’était déjà, car tous les analystes
sérieux savaient que les opposants ne peuvent pas former une coalition unique.
Ils se regardent en chiens de faence et se détestent cordialement.
L’ex-premier ministre Abdoul Mbaye avec
Wade ? C’est un supplice pour celui qui a tellement tiré sur les sopistes.
Les têtes d’affiche médiatiques ramenés à
leur juste place de politiciens sans troupes,
ruminent leur colère et même osent attaquer
Sonko dans les médias, en refusant de courber l’échine face à ses armées d’insulteurs
embusqués dans les réseaux sociaux.
L’opposition s’est sabordée, si on peut dire
et ne laisse plus à voir qu’un champ de ruines.
Les citoyens lucides constatent que seuls des
intérêts personnels font courir ces gens. Rien
d’autre !
S’opposer, c’est une course aux places et aux
honneurs !
Toutefois, BBY doit rester vigilant et renforcer
son unité.
Cette coalition authentique défie le temps(elle
bat tous les records de longévité au Sénégal)
et a, tous les atouts pour remporter une victoire éclatante en Janvier 2022. La seule menace est l’ambition démesurée des uns et
des autres, dans certaines localités. Le président de la coalition, Macky Sall a les moyens
de faire régner la discipline de parti et de faire
prévaloir l’intérêt général.
C’est cette chance qui explique la solidité et
les exploits de BBY qui a remporté toutes les
élections depuis 2012. Mais, chaque élection
est un défi à relever, avec rigueur et détermination, face à des adversaires faibles mais
dangereux, surtout par leur capacité de nuisance médiatique, dans un contexte social
difficile.
L’opposition a démontré ses carences, mais
il ne faut pas la toiser.
Il faut la terrasser, encore une fois, de manière
nette et claire, pour continuer d’enraciner
BBY dans toutes les régions et localités du
pays.
L’opposition est en lambeaux et ko debout.
Il urge de lui porter l’estocade.
Le baptême n’a donc pas eu lieu, faute de bébé ;
mais la haine s’est installée et a accouché de
nouvelles tensions entre « déboutés des
coalitions » et les « quatre grands » qui font
coalition à part.