Nul ne sait jusqu’où la guerre déclenchée par Poutine à l’Ukraine va aller.
Elle a déjà jeté 1 million et demi d’ukrainiens sur les routes de l’exil.
Pour le moment la Pologne en accueille les deux tiers et commence à faire face à une crise
humanitaire gigantesque.
Toute l’Europe est affectée par cette situation qui va hypothéquer la reprise économique
post-covid, avec des conséquences incalculables ,à long terme..
Non seulement eu Europe, Russie comprise ,mais dans le monde entier, mondialisation
oblige.
Le prix du pétrole flambe, fait sourire les pays producteurs et grimacer tous les autres.
Les Bourses vacillent et le FMI s’alarme.
Poutine continue à pilonner des sites stratégiques ukrainienns, de tuer des centaines de
personnes et de faire grossir les rangs des réfugiés « admis à titre temporaire » dans les
pays occidentaux.
Ainsi, la guerre voulue et déclenchée par le maître du Kremlin est entrain d’installer l’Europe
et le monde dans un chaos qui rappelle les débuts de la seconde guerre mondiale, victoires
éclaires et nombre colossal de morts ,en moins.
Comme à l’époque, personne ne sait quand va s’arrêter le dictateur qui a allumé la mèche ?
Le certain est qu’il lui faut pouvoir crier victoire ,donc conquérir des villes majeures et
détruire ,ou occuper , un maximum d’infrastructures stratégiques :;centrales nucléaires,
ports, aéroports ,raffineries ,industries etc.
La guerre de Poutine devient une entreprise de razzia ,de banditisme d’Etat et de
destruction en vue de soumettre un Exécutif ,démocratiquement élu et de caporaliser tout
un peuple.
D’ores et déjà, on peut affirmer que cette entreprise va échouer car les ukrainiens
n’accepteront pas de redevenir « un peuple vassalisé » comme du temps de l’URSS.
Poutine se trompe d’époque et de séquence historique.
Il est prisonnier de ses œillères d’ex agent du KGB.
Mais ,il est entrain de faire mal à l’Ukraine et aux occidentaux ,et, par ricochet ,au reste du
monde.
IL joue sa survie politique et opte pour la fuite en avant ,dans l’épreuve de force.
Il sait qu’il ne peut être vaincu par les armes, en tenant en respect tout le monde grâce à ses
armes nucléaires.
IL brandit la menace tout en se gardant bien de passer à l’acte.
Toutefois s’il subissait des revers cuisants sur le terrain, il intensifiera les bombardements
aériens pour…sauver la face.
C’est un reflexe bien connu chez les despotes et cela accentue ,si on peut dire ,leur
dangerosité.
Pour l’heure Poutine utilise sa puissance de feu et se délecte des explosions qui illuminent
le ciel ukrainien.
Cependant il ne peut occuper tout le pays .Il vise à unifier les espaces russophones de la
Crimée au Donbass même si cet objectif est difficilement réalisable et ,encore plus difficile à
maintenir ,sur le long terme.
Les victoires militaires ponctuelles ne suffiront pas à garantir la pérennité d’une occupation
qui fera face aux coups de boutoir des nationalistes ukrainiens.
L’Histoire démontre que les conquêtes d’occupations finissent ,presque toujours, par être
vaincues.
Poutine est dans un piège et devrait saisir l’opportunité des médiations, encore possibles,
comme celles des dirigeants turc et israéilen pour crédibiliser le dialogue avec les autorités
ukrainiennes.
Il sauverait la face et arrêterait les frais ,en négociant un compromis acceptable dans l’état
actuel des choses.
Autrement, il risquerait la pire des éventualités :l’enlisement.
Quoiqu’il fasse cependant, il a définitivement grillé des cartes fondamentales car certaines
des mesures décidées par les occidentaux, pour le sanctionner, sur le plan économique et
financier ,vont perdurer.
Sur le plan sportif ,aussi, dans le court et moyen terme ,au moins.
Les relations EST/OUEST, après la guerre d’Ukraine, ne seront plus comme avant.
Poutine a déclenché une nouvelle guerre froide qui va pousser tous les Etats occidentaux à
considérer ,davantage ,leur secteur défense.
L’Allemagne a annoncé la couleur ,et va augmenter son budget défense.
Des pays scandinaves semblent prêts à suivre la même voie.
La solution est-elle d’agrandir l’OTAN, ou de réinventer « une défense européenne » ?
Quoiqu’il en soit, il devient impératif de renforcer la sécurité des Etats ,face à un ogre russe
surarmé et peu regardant sur les questions diplomatiques et/ou juridiques.
Comme dans l’Europe de Napoléon et d’Hitler, pour ne pas remonter à celle des monarchies
en conquête de territoires ,il faut se préparer au pire, face au voisin prédateur.
Le grand méchant loup russe est une menace permanente et ne comprend que le langage de
la force.
Appartenir à l’OTAN, est une garantie de sécurité ;mais n’est pas membre qui veut.
L’Ukraine est un « allié » et cela n’engage pas l’Alliance à prendre les armes à ses côtés.
Même pas à « instituer une zone d’exclusion aérienne ».
Poutine sait tout cela et continue son agression, dans les limites des territoires qui ne sont
pas sous bannière OTAN.
Poutine n’est donc pas Néron ;mais l’ampleur des dégâts qu’il a causés débouche sur un
océan d’incertitudes qui pourrait noyer ses ambitions de président à vie.
