GUERRE EN UKRAINE
Poutine en difficulté,
menace

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Vladimir Poutine ne décolère pas en ce moment. Il en veut aux occidentaux qui ont déraillé son « opération
spéciale en Ukraine », en appuyant massivement la résistance ukrainienne à l’agression russe.

Les Américains, seuls, ont déjà octroyé
14 milliards de dollars en armes. Les
Européens suivent très loin derrière,
mais affichent un soutien déterminé à Kiev.
La guerre-éclair annoncée s’enlise, avec 7

mois au compteur et près de 6000 morts re-
connus officiellement.

Côté ukrainien, le décompte est de 9000 tués.
Le pire pour Poutine est que son armée n’est
pas à la hauteur, ses lacunes d’organisation
et de commandement étonnent, tout comme
le manque de combativité des soldats russes.

Ce dernier aspect est cependant bien com-
préhensible car la « guerre de Poutine » n’est

ni souhaitée ni populaire chez lui.
Tant qu’elle semblait se passer bien et que
les conquêtes territoriales dans le Dombasse

se multipliaient, l’opinion publique russe go-
bait tout ce que la propagande du Kremlin

diffusait dans les médias. Mais, avec la contre-
offensive ukrainienne qui fait des avancées

surprenantes, au point de pousser Poutine
à déclarer une « mobilisation partielle »,la
donne a changé.

Les réservistes, au nombre de 300.000 appe-
lés, rechignent à se présenter spontanément.

Certains quittent le territoire russe pour
échapper à l’ordre du Kremlin. Le patriotisme
russe en subit un coup et cela démontre que

la guerre en Ukraine n’est pas une cause po-
pulaire. Elle ne fédère pas et ne mobilise pas

et ce n’est pas la faute des occidentaux.
Poutine ne doit s’en prendre qu’à lui-même
d’avoir déclenché les hostilités alors que des

fenêtres de discussions demeuraient ou-
vertes. Sans doute a-t-il été enhardi par la

conquête de la Crimée en 2014,à l’indifférence
générale de la communauté internationale.
Cette fois ci, il y a eu volte-face et unité réelle
des occidentaux notamment pour faire échec
à l’entreprise du dictateur russe. Parce qu’une
nouvelle reculade l’aurait poussé à attaquer,

demain un autre pays et à maintenir tous ses
voisins sous la menace d’une invasion, selon
son bon vouloir.
Il était temps de fixer une ligne rouge et de

s’y tenir. Au lieu de s’interroger sur les défail-
lances de son Armée t sur l’impopularité de

son action militaire, il cible l’Occident « cou-
pable de tous les maux » de la terre.

Cette posture n’est pas très partagée à l’As-
semblée Générale de l’ONU, où les soutiens

de Moscou se comptaient sur les cinq doigts

d’une seule main, sur plus de 190 Etats mem-
bres. L’échec diplomatique est patent. Quant

à la « défaite militaire » absolue, elle est im-
possible contre un pays qui a autant de

bombes atomiques, parmi les plus terri-
fiantes, beaucoup plus puissantes que celles

qui avaient ravagé Hiroshima et Nagasaki.

C’est ce qui explique les menaces à peine voi-
lées de Poutine qui est aux abois et la réplique

de Joe Biden qui reconnaît qu’une « victoire

❒ Par Mouhamadou M. DIA
Vladimir Poutine ne décolère pas en ce moment. Il en veut aux occidentaux qui ont déraillé son « opération
spéciale en Ukraine », en appuyant massivement la résistance ukrainienne à l’agression russe.
International

La Russie a entériné l’annexion des territoires

du Donbass où elle avait organisé des réfé-
rendums sur mesure.

La caricature de consultation démocratique
bouclée, avec des scores soviétiques, Poutine
a entériné leur rattachement à la Russie.
Cette opération est vaine car elle a été rejetée
d’avance, par tous les pays occidentaux.
L’idée que cela puisse dissuader les ukrainiens
de continuer à attaquer les soldats russes
dans ces zones occupées, est farfelue.
La Crimée qui est occupée et annexée depuis
2014, continue de subir des tirs ukrainiens.

Si jamais Poutine devait agiter la menace nu-
cléaire, suite à une attaque sur ces territoires

du Donbass, il ne pourrait pas prendre
comme prétexte qu’ils font partie du territoire
national russe. Ils ne le sont pas.
L’annexion qu’il vient de réaliser lui permet
de sauver la face devant la débâcle subie par

son armée, avec la contre-offensive ukrai-
nienne en cours.

La mobilisation partielle de 300 000 hommes
qu’il a décidée prouve que son « opération
spéciale » est de plus en plus coûteuse en
hommes et en ressources financières.
dans une guerre nucléaire est impossible ».
Chacun sait donc : « jusqu’où on peut aller
trop loin ».
Que faire maintenant ?
Essayer de favoriser des discussions pour

sortir de cette guerre qui est entrain de dé-
truire l’économie mondiale.

Les pays du Sud sont entrain d’en subir les
conséquences, avec peu de moyens pour se
défendre.
En Europe, les Etats ont sorti le chéquier et
multiplient les mesures d’aides aux familles

pour tenir le choc de la flambée des prix, no-
tamment de l’énergie.

Mais les monnaies dévissent : Euro et Livre
sterling sont au plus bas face au dollar.
Cette situation n’est pas tenable, à moyen
terme. Il faut prendre langue avec Moscou

comme c’est le cas pour les échanges de pri-
sonniers en cours, notamment via l’Arabie

Saoudite.
Il y a aussi la réalité du terrain :Moscou est
en difficulté certes, mais conserve l’essentiel
de ses conquêtes dans le Dombasse.

Si Poutine est acculé, il bien capable de re-
courir aux armes chimiques ou autres, moins

apocalyptiques que les armes nucléaires,
mais très dévastatrices.
A défaut de dialogue pour stopper ce conflit
qui met le monde dans l’œil du cyclone ;il
resterait la prière pour que les généraux russes

écartent Poutine. Il y a urgence de trouver
une solution pour mettre un terme aux tueries
de militaires et de civils, aux destructions de
lieux de vie et de champs. Russes, Américains
et Européens ont la clé pour ouvrir la porte

des solutions possibles pour ne pas faire per-
dre complètement la face à Poutine et garantir

à Kiev, paix et aide massive à la reconstruc-
tion.

Le bon sens est aux abonnés absents depuis

7 mois que dure cette agression condamna-
ble. Les difficultés sur le terrain vont-elles

dessiller les yeux du maitre du Kremlin ? Rien
n’est moins sûr !

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