Le régime islamiste d’IRAN est-il entrain de faire face à la révolte populaire la plus menaçante pour sa
survie ?
En tout cas les émeutes déclenchées
par l’arrestation, suivie de la mort de
la jeune femme Masha Amini, ne ces-
sent de prendre de l’ampleur et la répression
en cours continue de gonfler le nombre de
morts : 41 au moins, après une semaine, au
moment où ces lignes sont écrites(24 sep-
tembre 2022).
La rue s’est enflammée et contre l’arrestation
de la jeune femme pour « port de manière
inapropriée du voile » et, certainement contre
les lois islamiques rigides qui sont appliquées
depuis l’avènement du régime en 1979.
Il y a aussi la brutalité de la « police des
mœurs » qui est souvent dénoncée et de ma-
nière générale, l’absence de liberté qui révolte
des jeunes, pour la plupart nés bien après la
Révolution islamique.
En fait 80% de la population iranienne est né
après celle-ci et cette jeunesse accepte de
moins en moins de vivre dans « une société
cadenassée par un mode de vie imposé ».
Et e d’autant que la situation économique
est très difficile à cause des sanctions occi-
dentales imposées à Téhéran qui s’obstine à
poursuivre un programme nucléaire dont le
but réel serait la fabrication d’armes ato-
miques. Les négociations qui avaient repris
sont, à nouveau bloquées ; même si le Pré-
sident Al Raissi a déclaré à la tribune des Na-
tions Unies que son pays « ne cherchait pas
à se doter de l’arme atomique ».
Le jeu de poker politique de Téhéran est dan-
gereux car Israel est de plus en plus nerveux
et a toujours affirmé qu’il ne laisserait pas
l’Iran produire des armes nucléaires.
Les pays arabes du Golfe sont aussi vent de-
bout contre une telle perspective menaçante
pour eux.
Il s’y ajoute que Téhéran fabrique déjà des
drones et en a livré à Moscou pour le soutenir
dans sa guerre contre l’Ukraine.
L’Iran est un des rares pays à afficher un sou-
tien assumé à Poutine.
Pourtant il a bien d’autres défis à relever sur
le plan domestique pour améliorer les condi-
tions de vie de ses populations.
Sa production de pétrole et les revenus gé-
nérés auraient pu y aider si un tel choix po-
litique et économique avait été fait.
Mais des choix idéologiques ont été la pré-
férence du régime qui a eu, par ailleurs, à
subir une guerre contre l’Irak de Saddam Hus-
sein (1980/1988) qui a envahi le pays. Les
pertes iraniennes sont estimées entre 300
000 et 1 000 000 de morts.
Une hécatombe dont le pays ne s’est pas en-
core vraiment relevé.
Aujourd’hui l’Iran a encore des atouts majeurs
avec environ 100 millions d’habitants dont
une immense majorité de jeunes.
Les former et les éduquer à la démocratie,
dans le respect des valeurs islamiques de foi
et de liberté, ce qui n’est pas incompatible,
car l’Islam accepte la diversité et l’absence
de contrainte en religion.
Mettre les jeunes au pas religieux est une ten-
tative vouée à l’échec. Une éducation éclairée
serait plus efficace pour les enraciner dans
la tradition islamique.
La liberté bien comprise n’est pas l’ennemi
de la foi.
Pour l’heure, le régime privilégie l’usage de
la force et accentue la répression.
Les émeutes de la voile deviennent ainsi un
test majeur, dans un contexte international
incertain.
C’est, peut -être une « chance » pour le régime
parce que la guerre en Ukraine cannibalise
toute l’actualité mondiale. Et peu de médias
sont braqués sur Téhéran.