Seybatou Aw fut député de la diaspora lors de la dernière législature. Absent
de la liste BBY lors du scrutin du 31 juillet, il a néanmoins largement contribué
à la victoire de la coalition présidentielle en Afrique de l’ouest en s’investissant
sur le terrain. Désormais, l’homme basé en Côte d’Ivoire espère que son camp
tirera toutes les leçons des contre performances enregistrées en général dans
la diaspora. Il réaffirme, par ailleurs, sa fidélité au Président Macky Sall.
Quel bilan et enseignements tirez-vous de
votre mandat de député ?
J’ai eu l’honneur et le privilège d’avoir été député
du peuple du Sénégal. J’ai été investi sur la liste
départementale de l’Afrique de l’Ouest. Je n’aurai
cesse d’exprimer ma gratitude au Président de la
République pour ce choix en ma personne.
Le département Afrique de l’Ouest est composé
de 15 pays et représenté par 03 députés. A l’As-
semblée nationale, j’étais membre du groupe par-
lementaire BBY en ma qualité de député investi
par l’APR, le parti présidentiel. Ce fut cinq (05) an-
nées de travail acharné et exaltant aussi bien, sur
le plan politique, où nous avons œuvré pour les
grands équilibres de la coalition présidentielle,
que sur le plan législatif où nous avons participé
à donner corps à la vision du Président Macky
Sall pour un Sénégal émergent. J’y ai rencontré
de grands hommes, de grands commis de l’Etat
à l’image du très honorable Moustapha Niasse,
qui est un exemple de longévité politique et d’en-
gagement au service du Sénégal et de sa popu-
lation, et une source d’inspiration intarissable
d’expériences de la République et de la vie tout
court. Un grand ami, un grand frère et je saisis
cette opportunité pour lui rendre hommage pour
tout ce qu’il a fait pour le Sénégal.
C’est d’ailleurs l’occasion de rendre, aussi, hom-
mage à tous ces hommes et femmes de la 13ème
législature pour cette belle expérience et aventure
au service de la nation.
Durant ce mandat, j’ai été l’avocat des Sénégalais
de la diaspora, particulièrement celle africaine
qui est confrontée à des multitudes de problèmes
comme la libre circulation de leurs personnes et
de leurs biens, l’accès aux programmes de finan-
cements publics au Sénégal, les problèmes aca-
démiques pour leurs enfants, surtout ceux qui ont
le baccalauréat et qui souhaitent être orientés
dans les universités du Sénégal ou faire les
concours publics, les problèmes de rapatriement
de corps et enfin l’accès à l’état civil.
Des améliorations significatives ont été apportées
du fait des multiples interpellations et échanges
avec les autorités gouvernementales. Le travail
continue et les nouveaux députés de la diaspora,
que je félicite au passage, pourront continuer le
travail. Donc en résumé le mandat a été riche en
termes d’engagements et de sacrifices au service
de la nation aussi bien sur le plan humain, que
politique et républicain.
Avez-vous des regrets par rapport à ce qui de-
vait être fait et ne l’a pas été ?
L’Etat est une continuité et je suis convaincu que
les députés de la 14ème législature feront le né-
cessaire pour améliorer et poursuivre le travail
que nous avons commencé. La source d’impul-
sion, le détenteur du programme politique est
toujours là et je suis convaincu qu’il saura trouver
les ressources nécessaires pour continuer ce qui
a été déjà commencé.
A notre niveau personnel, l’engagement politique
est toujours là. Nous envisageons de continuer
nos efforts pour accompagner le Président de la
République pour un Sénégal émergent.
Nous sortons des législatives avec une vic-
toire de Benno en Côte d’Ivoire, quelle a
été la clé de la victoire et votre contribution
personnelle ?
La politique en Côte d’Ivoire est particulière avec
des situations atypiques qu’il est difficile de voir
ailleurs. Et souvent les leaders au Sénégal n’ont
pas, malheureusement, la bonne lecture. Souvent,
ils tombent dans le piège des manipulations des
réseaux sociaux. Il s’en suit, souvent, des décisions
à la limite, hasardeuses et qui peuvent être lourdes
de conséquences politiques. Ces situations se ré-
pètent malheureusement et nous ne savons pas
pourquoi. Heureusement, à chaque fois, je prends
mes responsabilités pour remettre de l’ordre et
amener tout le monde dans les rangs. Je le fais
car mon engagement politique pour la cause du
Président Macky Sall n’est pas subordonné à une
condition quelconque. Sa vision pour un Sénégal
émergent et prospère est bonne et je la partage.
Au niveau de la diaspora la coalition a perdu mal-
heureusement du terrain non pas à cause d’un
rejet du Président Macky Sall et de sa politique
mais plutôt du fait de certains comportements
qu’il faudrait analyser en vue de les éradiquer dé-
finitivement. Dans le département de l’Afrique de
l’Ouest, nous avons gagné, à l’arraché, grâce à la
réserve de voix que nous avons pu constituer en
Côte d’Ivoire. Nous avons perdu de grands pays
électoraux comme le Mali. Grâce à la Côte d’Ivoire,
les trois sièges ont été remportés. C’est l’occasion
de remercier les électeurs d’Abidjan et surtout
des villes de l’intérieur, qui ont fait la différence
par une participation massive. Les responsables
de la coalition, aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur
du pays, ont tenu à se déplacer à la maison, res-
pectivement le 1er août et le 18 août 2022 pour
exprimer leur gratitude.
Les militants du Bénin et du Togo ont également
joué un rôle important. Ils ont publié une lettre
dans les panels des réseaux sociaux pour exprimer
leur gratitude envers ma modeste personne.
En réalité c’est à moi de les remercier pour avoir
accepté de taire les querelles et autres frustrations
pour l’essentiel : donner une victoire au Président
Macky Sall et lui apporter notre contribution pour
ce qu’il est entrain de faire pour le Sénégal. Et je
vous le dis, son bilan est remarquable.
Pourtant vous n’avez pas été inclus dans
l’équipe de campagne au début. Comment
expliquez-vous cela ?
Dès le départ, j’ai été le président d’honneur de
l’équipe de campagne ; il est vrai que de grands
responsables proches de moi ont été écartés
sciemment ou par mégarde. En tout état de cause,
après quelques errements et grâce au dialogue
tout est rentré dans l’ordre.
Après le bilan des législatives, quelles sont
les perspectives ?
Les perspectives sont simples. Il s’agira de main-
tenir la base politique aussi bien dans la diaspora
que dans le département de Podor où je suis en-
gagé dans la commune de Walaldé. Il s’agira éga-
lement de poursuivre l’encadrement des militants,
de massifier les bases et de poursuivre l’engage-
ment conformément aux orientations du Prési-
dent Macky Sall.