Le Jury des Rebranding Africa Awards
a distingué l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse,
dans la catégorie « Gouvernance Leadership
». Ce prix lui a été décerné pour saluer « son
leadeurship exemplaire à la tête de l’Assemblée nationale du Sénégal de 2012 à 2022,
sa brillante carrière politique et sa contribution significative au renforcement de la démocratie de son pays ».
Parmi les autres lauréats, on peut citer le journaliste nigérien, Seidik Abba, distingué dans
la catégorie « Media Leadership » pour son «
inestimable contribution à la compréhension
de la crise sécuritaire ». Il succède ainsi à notre
compatriote Hamadou Tidiane Sy, fondateur
de l’école de journalisme Ejicom, sacré en
2021.
L’ancien président de la Banque ouest-africaine de développement, Abdoulaye Bio
Tchane, concepteur du Plan national de développement « Bénin Révélé », et Sidi Ould
Tah (Président de la banque arabe pour le
développement en Afrique – Badea), ont été
respectivement distingués dans les catégories
« Champion en développement » et « Business ».
Le Rebranding Africa Forum s’est positionné,
au fil des années, comme un lieu où s’exprime
un récit de l’Afrique contemporaine qui évite
simultanément les pièges de l’afropessimisme
et les chaussetrappes de l’afrooptimisme
béat. Cependant, le contexte a bien changé.
Les vents favorables qui soufflaient globalement en Afrique, il y a une décennie, avec un
récit optimiste sur les progrès économiques
du continent, ont laissé place au doute et à
l’incertitude. « Force est de constater que la
crise sécuritaire qui déstabilise une partie du
Sahel est en passe de générer une nouvelle
donne politico-idéologique qui ne cesse de
surprendre. Les changements non constitutionnels de régime qui reviennent en force
sur le continent et la déstructuration du tissu
économique qui en résultent sont dévastateurs pour les pays concernés, et pour l’image
de marque de toute l’Afrique », déplore Thierry
Hot, président du Rebranding Africa Forum
dans son discours d’ouverture de la 8e édition,
hier, à Bruxelles. Cet ancien journaliste à la
Bbc reconverti dans la finance, veut œuvrer,
à travers ce forum, pour « un narratif alternatif,
sans fard, plus juste, sincère, robuste et crédible », sur l’image du continent.
Cette présente édition, dont le thème porte
sur « quelles stratégies d’attractivité pour les
pays africains », vise à « semer massivement
pour renforcer les atouts et les atours de nos
pays, désireux, à la fois, de s’affranchir de
toutes les dépendances et de renforcer leur
présence dans l’économie mondiale », indique M. Hot. La crise actuelle, découlant du
conflit russo-ukrainien, dit-il, a généré une
contrainte sur les pays africains, mais également une prise de conscience qu’il faille repenser des pans entiers de nos économies,
allant de la production des denrées alimentaires aux ressources énergétiques, en passant
par les matériaux de construction ou autres
produits de haute technologie. L’enjeu est de
tracer les sillons de l’Afrique des possibles
sur le chemin des dynamiques de développement. « Les États africains ont moins besoin
d’un Plan Marshall, maintes fois évoqué et
jamais appliqué, que de bâtir et d’appliquer
méthodiquement des stratégies d’attractivité », estime Thierry Hot.