Du 14 au 18 novembre 2022, West african power pool (Wapp), en partenariat avec la Senelec, a organisé,
à Dakar, son assemblée générale annuelle sur le thème « Développement et intégration des énergies renouvelables dans le marché de l’énergie de la Cedeao ». Un sujet qui invite à améliorer l’insertion du renouvelable solaire, éolien et hydroélectrique dans les systèmes électriques des pays membres du Wapp.
Développer d’ici les 25 prochaines années, 70 % d’énergie renouvelable
(solaire, éolien et hydroélectrique)
dans les systèmes électriques. Telle est l’ambition des pays membres du West african
power pool (Wapp). Cet objectif a été rappelé
lors de l’assemblée générale annuelle de cette
structure qui s’est tenue, du 14 au 18 novembre dernier, à Dakar, en partenariat avec la
Senelec. Cette ambition des pays membres
du Wapp est certes noble, mais elle bute sur
certains écueils qu’il faut lever, de l’avis de
son secrétaire général Siengui Apollinaire Ki.
« Le volume de production d’énergie renouvelable s’accroît dans nos pays. Mais ce qui
est problématique dans ces énergies renouvelables, c’est leur intermittence et leur variabilité qui font qu’il est difficile de tenir un
réseau qui doit être constant et fiable. Donc
ce sont des challenges techniques et nous
avons pensé qu’il était nécessaire que l’ensemble de nos structures, nos comités organisationnels, à savoir nos techniciens des sociétés d’électricité, se retrouvent pour parler
de ce sujet avec des techniciens du monde
entier. Cela permettra de trouver des solutions
pour améliorer l’insertion du renouvelable
solaire, éolien et hydroélectrique dans nos
systèmes électriques », a-t-il déclaré à l’ouverture de ce raout de cinq jours.
Le Wapp a pour but principal de construire
un marché de l’énergie électrique où il y aura
des vendeurs, des acheteurs et des consommateurs afin d’améliorer l’approvisionnement
en énergie électrique des pays. Dans un
contexte marqué par la crise ukrainienne avec
une hausse des prix des hydrocarbures, le
recours à l’énergie renouvelable est devenu
plus que jamais une nécessité. En attendant
qu’elle soit mieux développée, Siengui Apol
linaire Ki se félicite des mesures prises par
les gouvernements africains pour atténuer
les e
ffets de cette crise. « Heureusement, dans
chacun des pays, les pouvoirs publics ont
augmenté les subventions pour éviter que
cette augmentation des coûts de production
par les composantes énergétique et hydro
carbure n’influent pas sur les tarifs de vente
au détail de nos consommateurs. C’est une
chose qui nous aide et nous permet de main
tenir les tarifs à un niveau abordable. Main
tenant nous espérons que cette crise va
quand même s’estomper et ne va pas perdu
rer. La solution, c’est le volume d’énergie re
nouvelable que nous allons accroitre et qui
va nous permettre de nous départir petit à
petit du coût des énergies fossiles », a-t-il
ajouté.
Siengui Apollinaire Ki rappelle que le conti
nent a un énorme potentiel dans ce domaine,
particulièrement le solaire. Il a indiqué que
le thème général de cette 17ème assemblée
générale : « Développement et intégration
des énergies renouvelables dans le marché
électrique de la Cedeao » montre tout l’intérêt
que son organisation accorde aux énergies
renouvelables. Le secrétaire général du Wapp
s’est félicité des initiatives qui sont dévelop
pées sur le continent notamment le projet «
Desert to Power » de la Banque africaine de
développement qui va bénéficier à 11 pays :
Burkina Faso, Éthiopie, Érythrée, Djibouti,
Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sou
dan et Tchad et qui, selon lui, fera du conti
nent « un acteur majeur en énergie renouve
lable ». Pape Demba Bitèye, le directeur
général de la Société nationale d’électricité
du Sénégal (Senelec), voit d’un bon œil l’op
tion d’augmenter la part des énergies renou
velables dans la production de l’électricité.
« C’est une voie de salut pour les sociétés
d’électricité d’Afrique qui n’ont pas beaucoup
de ressources pétrolières et gazières alors
que l’Afrique dispose de beaucoup de res
sources énergétiques comme le soleil, le vent,
l’hydroélectricité », a-t-il déclaré, en exhortant
les participants à formuler « des recomman
dations fortes à l’attention des autorités éta
tiques ».
Le directeur général de Senelec a souligné,
pour s’en féliciter, que le mix énergétique re
présente 30 % au Sénégal dont 10 % est
constitué de l’hydroélectricité. « Nous
sommes en train de négocier la biomasse
pour compléter notre bouquet énergétique
», a confié Pape Demba Bitèye, a
ffirmant que
l’augmentation des énergies renouvelables
dans la fourniture d’électricité permettra d’at
ténuer la forte hausse des produits pétroliers
qui ont un impact sur les coûts de produc
tions des sociétés d’électricité qui fonction
nent grâce aux énergies fossiles.