La série de causeries que l’AFP a initiée sous l’impulsion de son Secrétaire Général, Moustapha Niasse, a démarré ce 19 Novembre 2022.
En prélude à cette série d’échanges entre les responsables politiques du Parti et les militants, la réflexion initiée par le Professeur Maouloud Diakhaté (responsable de la Cellule de Formation du Parti) a porté sur le thème suivant: « L’AFP sur l’échiquier politique national : entre ancrage idéologique, intelligence des situations politiques et prospective ». C’est ainsi que dans son propos de départ, le Professeur Diakhaté a inscrit la réflexion sur l’analyse stratégique du pouvoir, en général, et dont la substance est présente dans les théories scientifiques de Michel Crozier, fondateur de l’Ecole Française de Sociologie des organisations et de l’analyse stratégique. Et c’est ainsi que le Professeur Diakhaté a mis l’accent sur la réalité des jeux de pouvoir. La relation de pouvoir telle qu’elle a été analysée dans son propos, met en exergue la pertinence de la politique d’alliance entre les différents groupes de Formation politique que l’AFP a intégrés, depuis sa création en 1999, confrontée alors à ce constat aussi implacable que juste : « […] Tout se passe comme si les sénégalais désespéraient définitivement de leurs responsables et comme s’ils ne voyaient plus dans le jeu politique qu’une affaire d’ambitions personnelles et d’intérêts particuliers ». En effet, ce rappel du propos du Secrétaire Général de l’AFP contenu dans sa déclaration de l’Appel du 16 Juin 1999 laissait déjà transparaître l’intention du Secrétaire Général Moustapha Niasse de se démarquer d’une certaine conception de l’exercice politique tendant à un pur jeu d’intérêts personnels, pour inscrire la logique d’exercice du pouvoir dans une dynamique d’ouverture à toutes les forces politiques soucieuses de l’avenir du Sénégal et de sa foi aux idéaux démocratiques. La force de l’AFP tire ainsi toute sa source dans cet ancrage idéologique qui sonne l’arrivée du « temps de l’union pour la reconstruction, le temps de la compréhension et de la volonté, pour un “Sénégal autrement”» comme l’a ainsi exprimé son Secrétaire Général en 1999. Et, il est remarquable de constater comme l’intelligence d’une telle situation qui décrit des enjeux nouveaux a réussi à donner la possibilité de la première alternance au Sénégal, en 2000, cette alternance qui, notons-le bien, constitue l’un des critères à l’aune duquel on évalue la nature démocratique d’un régime. Et, de manière parfaitement cohérente, cette première alternance que l’AFP a rendu possible, de par sa très significative participation au second tour de 2000, a réussi à porter à sa maturation la 2ème alternance de 2012 qui venait consolider l’arrivée de ce “temps de l’union et de la reconstruction” chère au Secrétaire Général, Moustapha Niasse. Ce qui conforte dans la pertinence de la stratégie de “type adaptatif” qu’incarne l’AFP, et que traduit son aptitude à penser l’avenir par le jeu de l’anticipation d’évolutions possibles d’un système politique qui, de plus en plus, s’inscrit dans une logique de démarche participative, dont l’objectif est de viser un avenir préférable à ci-construire dans la perspective d’une action politique consensuelle. C’est cette logique qui, depuis la création du Front Siggil Sénégal, a conduit à l’ élaboration de la coalition Benno Book Yaakaar, en passant par le Benno Siggil Sénégal. Cette approche stratégique que révèle «l’intelligence des situations politiques » participerait ainsi de ce que le Professeur Diakhaté appelle « réalisme politique », formule qui, sous la plume de Nicolas Machiavel, reste astreinte à la « vérité effective des choses ». Toutefois, cette stratégie du « gouverner ensemble » ne doit pas nous faire perdre de vue les enjeux qui se dessinent à l’horizon, surtout en cette période où on note le réveil d’ambitions nées des jeux de pouvoir de militants. Mais, l’essentiel, c’est de parvenir à maintenir le Parti dans une certaine cohérence qui lui permettrait de se projeter dans le futur pour y défendre ses valeurs et intérêts. Et il est important de constater à cet effet que la prospective se définit justement par rapport à ce point de vue qui vise une identité à défendre, un futur à construire. En cela, la prospective politique repose sur un acte de souveraineté que nous pouvons en toute logique inscrire dans ce “temps du destin” qu’appelait de ses vœux le Secrétaire Général de l’AFP dans son mémorable appel du 16 Juin 1999.