❒ Par Moustapha Toumbou
Dans une tribune co-signée par Mbougar
Sarr, Felwine Sarr et Boubacar Boris
Diop, les écrivains dénoncent la « dérive
autoritaire » du président sénégalais Macky Sall,
tenant ce dernier responsable des manifestations
violentes qui ont récemment secoué le pays.
Cependant, il est tout aussi troublant de constater que Boubacar Boris Diop s’extasie devant le
régime dictatorial et sanguinaire de Paul Kagame
au Rwanda.
Cette contradiction frappante soulève des questions sur la cohérence de sa pensée et la nature
de ses engagements politiques.
D’une part, Diop souligne avec vigueur les atteintes à la démocratie et aux droits de l’homme
perpétrées par Macky Sall. Il dénonce les dérives
autoritaires, la répression des voix dissidentes –
notamment à l’encontre d’Ousmane Sonko – et
les atteintes à la liberté d’expression qui ont alimenté le mécontentement populaire et les manifestations violentes. Ces préoccupations sont
légitimes et reflètent une inquiétude sincère
pour l’état de la démocratie au Sénégal.
Cependant en vertu de ces mêmes considérations, il est difficile de comprendre comment
Boubacar Boris Diop peut louer le régime de
Paul Kagame, souvent associé à des violations
massives des droits de l’homme et à un contrôle
politique étroit. Malgré son image de réformateur
et les succès économiques du pays, la réalité
cachée derrière ce tableau idyllique est une dictature.
« Je ne dirais pas que c’est une démocratie. Si
j’étais un citoyen rwandais vivant au Rwanda,
je ne pourrais pas dire les choses que je dis au
Sénégal. En même temps, pourquoi devrais-je
les dire si j’ai un chef d’État que je respecte parce
qu’il n’est pas ethnique, qu’il n’est pas corrompu
et qu’il est conscient du poids de l’histoire sur
son dos ? C’est Paul Kagame. Grâce à lui, ce pays
fonctionne », a récemment déclaré Boubacar
Boris Diop dans un entretien accordé au journal
espagnol « El Pais ». Kagamé a été critiqué pour
son manque de respect des droits de l’homme
et sa répression violente, ainsi que pour son soutien présumé à des milices rebelles dans les pays
voisins notamment en République Démocratique du Congo (RDC) avec le M23. A titre d’illustration, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu
(KST) de mai 2021 à avril 2022, au moins 2.563
civils ont perdu la vie dans cette guerre dans les
deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Kagamé ne prend pas de gants non plus lorsqu’il
s’agit de contrecarrer l’ascension d’un rival politique. Ainsi Christopher Kayumba, figure montante de l’opposition rwandaise, a été détenu
17 mois pour viol sur plusieurs personnes, dont
une ancienne de ses élèves avant d’être acquitté
en février dernier. M. Kayumba, qui a créé un
journal en ligne appelé “The Chronicles”, avait
lancé en mars 2021 un parti politique en opposition au président Paul Kagame. Peu après, de
premières accusations de viol, qu’il avait contestées, avaient émergé sur les réseaux sociaux.
Vraie ou fausse accusation, toujours est-il que
Boubacar Boris n’avait pas à l’époque questionné
l’indépendance de la justice rwandaise. On ne
doit pas non plus oublier que Paul Kagamé a
remporté les élections avec des scores dignes
des régimes autoritaires, écartant l’opposition
et réprimant toute critique ou dissidence.
En tant qu’écrivain engagé, BBD devrait être plus
critique envers les dirigeants responsables de
tels actes de violence et d’oppression.
Les prises de position contradictoires de l’écrivain,
qui fût sacré Grand prix littéraire d’Afrique noire
en 2000, ne remettent pas en question son statut
d’écrivain talentueux et influent. Ses œuvres littéraires, riches en style et en substance, ont souvent abordé des thèmes politiques et sociaux
avec brio.
En critiquant acerbement le Chef de l’Etat, il
semble se positionner comme un observateur
extérieur, cherchant à dénoncer les dérives autoritaires au sein de son propre pays. Ainsi, son
admiration pour Paul Kagame et son silence sur
les violations des droits de l’homme commises
par son régime semblent indiquer une partialité
troublante.
Pour finir, j’aimerais insister sur le fait qu’il est
essentiel de maintenir un esprit critique envers
les intellectuels et les écrivains, même ceux dont
les contributions ont été précieuses par le passé.
L’admiration de Boubacar Boris Diop pour Paul
Kagame, malgré les critiques justifiées à l’encontre de Macky Sall, met en évidence la nécessité de questionner les motivations et les idéaux
de nos savants. Il est crucial de ne pas s’abandonner à une vision simpliste et unilatérale des
leaders politiques, mais plutôt de considérer
l’ensemble de leurs actions et leurs impacts sur
les sociétés qu’ils dirigent.
Infiltrations : le procédé
Dès que la date de son procès a été retenu, Sonko est allé “se réfugier”
à Ziguinchor pour disait il acter sa désobéissance à l’égard de la justice.
Que nenni ! Il y était pour le recrutement et l’armement de ses mercenaires.
Le blocus devant sa maison n’était pas que le fait de ses militants mais
aussi de gens recrutés et armés pour lui permettre à l’intérieur de sa
maison de procéder aux rencontres avec les recrus.
Il n’a pas fait seul le travail. Certains de ses lieutenants les plus proches
ont été impliqués d’où le mouvement incessant de jeunes dans leur
maison respectives. Sonko n’a jamais compté sur les jeunes de Dakar
depuis son clash avec Barthélémy.
Il a juste donné consigne à certains de ses responsables d’aider à héberger
les mercenaires une fois à Dakar surtout à Ouakam et dans la banlieue.
Dans son discours devant les jeunes massés devant chez lui, il disait ”
que ce qui peuvent nous accompagnent jusqu’à Dakar”.
En fait, il ne s’adressait pas à ses militants qui n’allaient jamais abandonner
leur domicile pour le suivre sur plus de 600 km, mais à ses propres mercenaires. Il rêvait faire foule avec eux et entrer à Dakar en armée. Son
plan a été perturbé par son arrestation à Koungheul (Ida Mouride).
Tout a été chamboulé à partir de là. Ses mercenaires ont commencé à
entrer à Dakar par d’autres moyens. Ils avaient discuter d’une stratégie
: celle de l’épervier. S’éparpiller dans Dakar et converger vers la ville. Il
suffit de suivre les publications de Outhmane Diagne, un de ses lieutenants, pour s’en rendre compte. Lui qui a été avec Sonko chez lui à Ziguinchor et qui a assisté à toutes les réunions.
D’ailleurs l’on m’informe qu’il y est toujours. Autre élément, suivez deux
ou trois vidéos où l’on montre un jeune atteint par balle, vous entendrez
toujours une grosse voix dire : ” balle réelle lañ ko door ! balle réelle lañ
ko door !”.
Il faut être naïf pour penser que ce n’est pas coordonné.
Cela fait partie des éléments de langage qu’ils se sont partagés en interne
afin de dénigrer nos FDS aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
Il est fort probable que ce soient eux mêmes qui tirent sur les manifestants.
Arrêter à tout prix Outhmane Diagne peut permettre de couper le signal
entre Sonko et ses mercenaires.
Cl Adama Dieye, Colonel de l’armée à la retraite
On nous tue, on ne nous déshonore pas