❒ Par Bassirou SAMB
Nous avons appris, sans être vraiment
surpris, que Juan Branco a refusé de
se faire assister par Mes Ciré Clédor Ly
et Abdy Nar Ndiaye. Il a tout bonnement éconduit, ignoré, ses confrères sénégalais, confirmant
par cette prise de distance nette tout le mépris
qu’il a pour eux.
Pourtant ces derniers, formés autour de la défense de Ousmane Sonko du défunt Pastef, ont
pris de grands risques pour Branco lors de sa
cavale, après qu’il est entré sur le sol sénégalais
alors qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt
émis par le procureur de la République. Ils l’ont
accueilli à la conférence de presse ayant suivi
l’arrestation de leur client. Et l’’un d’entre eux,
Me Babacar Ndiaye, est en ce moment en détention dans le cadre de l’enquête pour déterminer les conditions dans lesquelles Juan
Branco a séjourné illégalement au Sénégal. Me
Ndiaye est soupçonné de complicité avec son
confrère français. Ce mépris de Branco a été
aussi encouragé par les dirigeants de l’ex-Pastef.
Dès les évènements de mars 2021, les avocats
de Ousmane Sonko avaient brandi contre les
autorités sénégalaises l’épée de Damoclès de
la Cour pénale internationale (CPI) sans être
pris au sérieux. Il a fallu que Branco en parle
pour que tout le monde tombe dans le panneau. Parce que c’est un «avocat blanc». Au finish, Branco les a couverts de ridicule.
Le gauchisme paternaliste de Branco- et de
Jean-Luc Mélenchon- est une autre forme de
racisme et de colonialisme. Le paternalisme se
nourrit aussi du complexe d’infériorité. À un
moment, tout le projet de Pastef semblait reposer sur les frêles épaules de l’illusionniste
Branco. C’est la fin des illusions. Avec à coup
sûr un grand sentiment d’injustice pour les avocats sénégalais de Sonko, qui ont mené tous
les combats avant d’être relégués à l’arrièreplan par Branco qui cherche à se recycler à
Dakar, après avoir perdu sa crédibilité à Paris.