❒ Par Mouhamadou M. DIA
Le président Macky Sall a décidé de ne
pas briguer un deuxième quinquennat
et en a informé le peuple sénégalais,
par un discours remarquable qui va rester
dans l’histoire.
Parce qu’il s’agit d’une première de la part
d’un chef d’Etat sénégalais.
Senghor avait laissé le pouvoir à son premier
ministre Abdou Diouf, en démissionnant, le
31 décembre 1980,après avoir changé la
constitution (article 35 ) pour « imposer » le
chef du gouvernement comme successeur
du chef de l’exécutif, en cas d’incapacité, de
démission ou autre.
Senghor n’avait donc pas bouclé son dernier
mandat qui devait s’achever en 1983
(1978/1983).
Abdou Diouf le fera et briguera, avec succès,
le poste présidentiel, en 1983, en 1988 et 1993.
Macky Sall va laisser le jeu ouvert, premier
président qui va organiser une présidentielle,
sans y participer.
C’est une lourde responsabilité et un défi,
dans un pays de Droit où les élections, en général et la présidentielle, en particulier, cristallisent les passions. Le choix d’ouvrir toutes
les portes à Khalifa Sall et Karim Wade, qui
peuvent, maintenant, participer à la compétition électorale, est à saluer, car il referme
une page douloureuse imposée par le code
électoral, en vigueur depuis 1992.
Une nouvelle donne politique dessine un
paysage où toutes les conjectures fleurissent.
Quel est le poids électoral réel des « nouveaux
venus » ?
Avec l’élimination de Ousmane Sonko-qui
est plus que probable, avec ses nombreuses
démêlées et condamnations judiciaires-,il
est permis de spéculer sur le report des voix
de ses militants, inscrits sur les listes électorales. Ses compagnons de route d’hier et d’autres encore, ont commencé à essayer de jouer
les braconniers.
Mais, en toute logique, la coalition BBY a tous
les atouts pour truster la pole position.
Si elle ne vendage pas son unité, en cédant
aux conflits passionnels destructeurs.
Tout le monde ne peut pas être khalife à la
place du khalife.
Les « candidats folkloriques « devraient entendre raison, pour éviter de participer à l’inflation des candidatures qui constitue un
risque majeur qui peut impacter négativement l’organisation du scrutin.
Malheureusement, la pléthore de candidatures semble inévitable.
Il faudra faire avec et, BBY doit s’y préparer,
pour relever ce défi redoutable.
Certes le Sénégal est habitué à organiser des
élections fiables et transparentes, mais les
enjeux, cette fois, sont de taille.
C’est BBY qui a le plus à gagner, mobilisant
le peuple, autour de l’héritage de Macky Sall,
le Plan Sénégal émergent et les multiples
réalisations titanesques qui ont changé le
visage du pays.
Mais BBY a aussi le plus à perdre, s’il se laisse
gagner par des divisions irréductibles qui finiront dans une impasse pour tous.
Vouloir est une chose ;savoir raison garder
en est une autre.
Makhy Sall a montré la voie de la lucidité et
du patriotisme qui mène à la postérité historique.
Cela exige réalisme, sacrifice et une détermination patriotique au-dessus de tout.
Etre président, c’est se donner, tout entier, à
son peuple