Virtù et Fortuna

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❒ Par Mouhamadou M. DIA

L’homme de pouvoir doit agir, de manière efficace,
toujours, avec la force (virtù) que sa position lui donne,
et en fonction des évènements imprévisibles (fortuna)
que charrie l’histoire en marche.
C’est finalement sa capacité, son doigté, son talent, en tant
qu’homme d’action et de réflexion qui feront ses succès ou
ses échecs.
C’est une leçon fondamentale que Machiavel met en exergue
dans son livre : « le Prince » qui a consacré une nouvelle
approche de l’analyse politico-philosophique qui demeure
pertinente, indépassable, depuis l’époque de la Renaissance
européenne.
Parce que le maître florentin, analyse la réalité telle qu’elle est, et promeut une action
conséquente dont l’efficacité est bien le seul critère de jugement.
Et cela est valable sous tous les cieux.
La précarité des situations socio-économiques et politiques, en Afrique et, particulièrement
en Afrique de l’Ouest, doit être appréciée avec lucidité,
en fonction des causes profondes qui expliquent la fragilité intrinsèque des Etats, dans un contexte de paupérisation, d’analphabétisme et d’obscurantisme généralisé.
Ce contexte n’est pas un terreau favorable à la démocratie, laquelle ne peut prospérer dans la misère, avec
le défi d’une démographie galopante.
Il faut aussi y ajouter l’héritage colonial et néocolonial
qui rend les Etats balkanisés sans perspective réelle
de développement économique durable.
L’Occident qui est grandement responsable de cette
situation catastrophique est coupable d’avoir délaissé
le continent, après avoir imposé des politiques destructrices comme les « plans d’ajustement structurels » dont plus personne ne parle.
Si le réseau ferroviaire sénégalais a été démantelé, et les internats fermés, ce sont bien
ces plans d’ajustement structurels lamentables qui en sont la cause.
Les Africains ont subi le diktat des Institutions de Bretton Woods et, continuent de souffrir
des conséquences dramatiques.
Faut-il pour autant dédouaner les hommes de pouvoir qui ont laissé faire, même si, à
l’époque, encore en pleine guerre froide, les voix discordantes ont été étouffées. Sans ménagement ! Non !
Virtù et Fortuna
Editorial
L’Occident qui est grandement
responsable de cette situation
catastrophique est coupable d’avoir
délaissé le continent, après avoir imposé
des politiques destructrices comme
les « plans d’ajustement structurels »
dont plus personne ne parle

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