Dans le cadre du Programme d’interconnexion des réseaux de l’EEEOA
(Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain), des essais de synchronisation permanente des zones 2 et 3 seront
effectués ce samedi 8 juillet 2023, informe la
Cellule Communication de la Senelec.
“Les pays concernés par ces essais sont le
Togo, le Bénin, le Ghana, le Burkina Faso, la
Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Léone, la
Guinée, le Mali, le Sénégal, la Gambie et la
Mauritanie.
L’objectif de ce projet est d’assurer un approvisionnement en énergie électrique régulier,
fiable et à un coût compétitif au bénéfice des
populations des États membres”, lit-on dans
un communiqué.
Comme lors des essais réussis du 22 octobre
2022 et du 11 mars 2023, le plan de défense
en vigueur sera mis à contribution pour limiter
d’éventuels désagréments.
La CEDEAO réalise l’interconnexion de
son réseau électrique : 12 pays parmi
lesquels le Sénégal concernés
Après l’Afrique du Sud, le Sénégal et le
Kenya sont les seuls des 54 pays du
continent africain à rejoindre après examen de leur dossier l’Agence Internationale
de l’Énergie avec un statut depays-associépour
ces trois états du continent.
Fondée en 1974 après le choc pétrolier, l’AIE
est un organisme intergouvernemental qui
veille à la sécurité énergétique en conseillant
ses membres sur les approvisionnements
strategiques mondiaux avec un focus sur le
pétrole et le gaz. Son attention est ainsi portée
sur la sécurité énergétique, le développement
économique et la protection environnementale.
Les missions de l’AIE sont multiples certes,
mais l’organisme cherche avant tout à orienter
ses trente pays membres vers une politique
énergétique efficace et propre d’où la publication d’un rapport commun avec la SFI filiale
de la Banque Mondiale, durant le sommet
pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris ces 22 et 23 juin sur l’urgence
d’investir dans les énergies vertes et renouvelables afin d’accélérer les transitions énergétiques sur tous les continents. Pour sauver la
planète et décarbonner le système de production mondiale à base de fossile les deux institutions estiment que les investissements devront passer de 770 milliards de dollars en
2022 à au moins 2 800 milliards de dollars d’ici
au début des années 2030.
Aujourd’hui, selon toujours ce rapport commun, sur les 770 milliards de dollars investis
chaque année dans les énergies propres des
PEPD (pays émergents et en développement),
plus des trois quarts des financements sont
concentrés sur seulement trois pays : la Chine,
largement en tête, puis l’Inde et le Brésil. Les
pays du BRICS
« La Chine a construit de nouvelles capacités
photovoltaïques solaires à hauteur de 100 GW
en 2022, ajoutant ainsi en seulement un an
une capacité dix fois supérieure à celle de toutes
les installations solaires photovoltaïques
d’Afrique (11 GW) », souligne ce rapport
conjoint. L’Afrique subsaharienne, hors Afrique
du Sud, ne capte que 2 % de ces investissements structurants dans les énergies propres
alors que 650 millions d’africains n’ont pas
accès à l’électricité de base c’est-à-dire juste
pour s’éclairer avec une seule lampe. Le monde
vit une appartheid énergétique sans précédent.
Notre continent est trop en retard dans les
projets d’électrification propre, sur les infrastructures de réseau et l’efficacité énergétique.
la Covid, la guerre en russie et l’endettement
ne laissent plus de marge d’investissement à
l’Afrique.
L’admission du Sénégal et du Kenya comme
pays associés de l’AIE vise donc à promouvoir
les bouquets sur le continent qui ont une part
substantielle d’énergies renouvelables dans
leur mix énergétique : 94 % pour le Kenya, premier de la classe sur le continent grâce à ses
ressources géothermiques, et 30% pour le Sénégal grâce aux parcs solaires et éoliens. Toute
une volonté politique et un effort budgétaire
inouï derrière ces performances du Sénégal.
Malheureusement pour notre continent le Nigeria, l’Angola, le Congo ou le Gabon n’ont pas
de capacité d’énergie propre dans leur grids
nationaux. Très fortement tributaire du charbon, l’Afrique du Sud a conclu un partenariat
pour une transition énergétique juste (JETP)
qui offre un nouveau modèle de soutien international aux efforts de ce pays visant à développer les énergies renouvelables et à réduire
sa dépendance au charbon. Elle vient d’être
rejointe par le Sénégal qui a obtenu 1640 milliards de Fcfa de promesse de financement
avec à la clé le gaz comme énergie de transition
pour le Sénégal qui est cinquième africain en
termes de réserves estimées un milliards de
m3.
A travers leur admission à l’AIE l’élite énergétique mondiale jadis très fermée autour de
l’OCDE valide les meilleurs élèves africains
dans la production d’énergie propre sur un
continent qui compte moins de 5% de la production énergétique mondiale. Toute l’Afrique
produit moins d’électricité que le seul Japon.
L’Afrique du Sud, le Kenya et le Sénégal portent
dorénavant le flambeau de l’éclairage de tout
le continent et l’AIE veillera au grain sur leurs
performances vis-à-vis du climat.
Moustapha DIAKHATE
Ex Cons. Spécial Pm
Cons. Et Expert Infrastructure
Electricité : le Sénégal et le Kenya
super « Powers »
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