Enfin ,un leader malien ose afficher son opposition à la junte et appeler à une manifestation populaire, pacifique, pour le faire savoir.
Qu’il s’agisse de l’Imam Dicko,personnage flou, pose problème, mais il était temps de réveiller le peuple malien étouffé par des putschistes liberticides qui plongent leur patrie dans les abîmes de la dictature.
Et de l’inefficacité de la gestion étatique qui fait sombrer le Mali ,chaque jour un peu plus, dans le chaos de la rébellion djihadiste.
Dans une semaine donc, vendredi 13,date symbole qui est interprétée diversement, les maliens sont conviés à descendre dans la rue ,par la coordination des mouvements ,associations et sympathisants de l’Imam Dicko (CMAS).
Cette manifestation sera-t-elle autorisée par la junte ?
Qu’elle le soit ou pas, le seul fait qu’elle soit annoncée ,est un acte de courage politique dans un pays où toute opposition est cadenassée, depuis trois ans, par des colonels incompétents et sans vision.
Maintenant que la propagande anti-française et anti-onusienne, est devenue sans objet ,avec les départs des soldats français et des casques bleus (presque bouclé),les putschistes n’ont plus de munition politicienne et étalent leur incapacité à faire face à la situation sécuritaire.
Les djihadistes gagnent du terrain et les miliciens de Wagner, déboussolés par la mort de leur patron charismatique,Prigogine,semblent perdus dans l’immensité désertique malienne.
Ces mercenaires n’ont aucune envie de mourir pour le Mali ; leur but étant de piller le pays et de s’enrichir. Aucun sentiment ne les lie à ce pays qu’ils ne connaissaient même pas.
Sous-traiter la défense de son pays, de la part d’officiers ,est une aberration,une trahison.
Aujourd’hui, après le départ des français et des soldats onusiens, Goita et sa bande n’ont plus que leurs petits doigts pour se cacher.
Les nouvelles du front Nord, ne sont pas bonnes et, à terme, la menace mortelle de 2013-qui avait poussé IBK à appeler la France au secours-est à craindre.
Car les mêmes causes (manque de formation des soldats maliens ,misère de la population, incompétence des autorités étatiques,corruption etc.) vont produire les mêmes effets.
Ce régime militaire est le quatrième, au moins, que subit le Mali ,depuis son indépendance ,avec les mêmes conséquences .Ce pays demeurant aux dernières places en Afrique et dans le monde.
La manifestation annoncée de Dicko pourrait réveiller les citoyens et les pousser à exiger le respect de la durée de la transition putschiste.
Car cette junte est composée de colonels poltrons qui veulent durer au pouvoir, mais par la ruse. Ils avaient reculé devant la CEDEAO qui avait imposé une épreuve de force (des sanctions dures),avec une rare fermeté, pour leur arracher un chronogramme de sortie.
Maintenant, avec la faiblesse constatée de la CEDEAO,dans le « cas nigérien »,Goita essaie d’avancer ses pions, en décidant ,de manière unilatérale, un « léger report ».
Il faut noter qu’il le fait, après la déclaration de son ami putschiste burkinabé, Ibrahim Traoré, qui a affirmé que « les élections n’étaient pas une priorité ».
Ces putschistes se sentent pousser des ailes ,avec les reculades de Macron au Niger et celles de la CEDEAO dont les menaces vaines ont décrédibilisé l’organisation.
C’est pourquoi ,le sursaut malien est à encourager,même s’il est gros de dangers ,dans un pays sous pression terroriste.
Le problème est de savoir si la démocratie et les droits des citoyens doivent être jetés aux orties ?
Et que la dictature soit consacrée, encore une fois, dans un pays qui en a déjà tant souffert ,dans son histoire récente.
Les maliens ont le droit de vivre libres ,en démocratie et de choisir qui ils veulent, pour les diriger.