SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE ET RÉSILIENCE

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Il faut une réelle éducation de la population pour faire comprendre à celle-ci le rôle d’une monnaie et les enjeux de son utilisation. J’estime qu’Il y a des notions que les gens doivent acquérir dès l’école primaire  Les programmes d’enseignement sont souvent superflus et sans intérêt dans la vie quotidienne du citoyen lambda.  Il faut nécessairement les revoir afin qu’ils apportent des réponses simples à des questions basiques relatives à cette vie de tous les jours. Parler de monnaie c’est parler de souveraineté et cette souveraineté obéit à des critères spécifiques avant tout socioculturels. Le Directeur de la BCEAO nous dit sans entrer dans des détails que les problèmes et les solutions à notre développement  ne sont pas forcément liés à la monnaie. Les problèmes et les solutions à la souveraineté monétaire sont *ailleurs* selon lui. Cet ailleurs c’est où c’est quoi? A titre d’exemple, rien que la manière de s’habiller impacte sur la monnaie et sur les réserves de change et cet impact n’a rien à voir avec l’appellation de la monnaie ou sa valeur. Siegfried le célèbre économiste français explique comment l’amérique s’est affranchie de la dépendance de l’occident en consommant ce qu’elle produit et qu’elle fait ensuite consommer, de manière stratégique et planifiée au reste du monde. Thomas Sankara avait très bien compris cet enjeu du binôme Production/Consommation en basant le préalable de la souveraineté sur des résiliences dans les manières de s’habiller de se nourrir de se soigner et par dessus tout dans la manière de se comporter vis à vis de soi même de son prochain de la communauté de l’Etat! La manière de se comporter conformément à une éthique citoyenne fondée sur des valeurs culturelles spécifiques à la communauté a donné son nom au Burkina Faso, le pays des hommes intègres. Ainsi Sankara avait-il  substitué “le Faso dan fani”, l’habit traditionnel, aux tissus importés dont le  bazin.. La conséquence se traduit non seulement par une économie d’échelle faisant travailler les artisans locaux mais empêchant  le Burkina d’utiliser ses réserves de change pour payer des vêtements cousus par des tailleurs étrangers. On voit ici que ce n’est pas la monnaie qui fait l’essence de la souveraineté mais constitue juste un  de ses symboles identitaires. Allez l’expliquer aux partisans du “toog mu dox”, tous ces marabouts qui se vautrent dans l’oisiveté parmi des richesses insolentes en habits et en décors dorés achetés en devises fortes aux USA en Europe à Dubaï!  Allez le faire comprendre aux patriotes qui changent leurs accoutrements faits de bazins richement brodés  rivalisant de brillance. Supposons que ces leaders patriotes décident de porter des tissus en coton et des chaussures en cuir produits au Sénégal par nos artisans, ils seraient imités par des millions de jeunes qui auront alors les moyens de faire comme eux. Le résultat on l’imagine serait la circulation de la monnaie dans le pays en impactant peu ou prou les réserves de change en devises ou en or dont le stock fera la richesse du Sénégal .Un bazin riche  c’est en moyenne 20 euros le mètre en devises et les boubous amples que portent les sénégalais font une douzaine de m soit 240 euros en devises si vous avez 1 million de sénégalais qui les portent cela coûte 240 millions d’euros  de nos réserves de change et si chaque  sénégalais en a plus de deux il faut compter entre 500 millions et i milliard d’euros de nos réserves monétaires pour habiller  en bazin trois pièces notre élite ndanane et nos marabouts toog mou dox!”Selon le dernier rapport de Setalmaa, un média spécialisé en  beauté noire et métissée, les produits capillaires, de soins de la peau et de maquillage représentent au Sénégal un marché de 874 millions d’euros en 2020 et pourraient passer à 1,5 milliard d’euros en 2025″. Plus de 1000 milliards rien qu’avec les femmes sénégalaises! Au Cameroun, les produits éclaircissants vont coûter à la réserve de change de ce pays  plus de 500 millions d’euros en 2024.  Il faut souligner que dans ce matraquage de l’économie par la peau des femmes qui nous en coûte la peau des fesses, le Cameroun vient derrière le Sénégal et la Côte d’ivoire! Au Sénégal, l’importation de « plumes, fleurs artificielles et cheveux » est passée de 145 millions à 286 millions de francs CFA entre 2017 et 2021 selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Et ces chiffres officiels pourraient être multipliés par cinq ou plus en tenant compte des fraudes sur des produits faciles à dissimuler…. En 2023 le nombre de pèlerins pour la Mecque était de près de 13000 qui dépensent hors du Sénégal 70 milliards de nos réserves de change en devises fortes.  Les moutons de tabaski c’est 100 milliards dépensés en un jour sans compter toutes les devises emportées par les bazins d’Allemagne et autres fanfreluches en provenance de Dubaï….   Le fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba a franchi les portes de la légende habillé d’un modeste boubou en coton cousu par nos tailleurs et des sandales de nos cordonniers ambulants. Le fondateur de la Tidjaniya El Hadj Malick Sy est lui aussi entré dans la légende avec les mêmes vêtements et des babouches. Ils ont tous les deux renoncé à l’ostentation, au contraire de leurs descendances…. Thomas Sankara avait renoncé à “l’habit qui fait le moine” Gandhi Mao Castro Che Guevara ont tous renoncé à l’ostentation des commodités de la vie pour emmener ceux qui les suivent à s’affranchir allègrement de leurs tentations aliénantes.  Sonko Diomaye et les autres doivent pouvoir aller dans cette direction. Rien qu’avec la manière de nous habiller nous avons beaucoup à changer dans nos comportements pour aspirer à plus d’indépendance et de liberté Comme on peut le constater, loin d’en être l’essence,  la monnaie ne peut être tout au plus que l’habit d’une souveraineté.L’attitude d’une communauté et surtout sa capacité de renoncement volontaire et sélective aux commodités ostentatoires des sociétés de consommations sont les meilleurs gages d’une souveraineté dont la monnaie n’est qu’un attribut aléatoire.  Que les sénégalais aient en point de mire la création d’une monnaie pour parfaire leur souveraineté! Mais avant tout, il leur faudra nécessairement réfléchir sur les moyens de se réinventer,  de remodeler les mentalités en termes d’éthique, de probité morale surtout, en mettant l’accent sur celles  des politiques des hauts fonctionnaires des femmes insatisfaites de leurs natures et des marabouts car c’est à ces niveaux que le Sénégal a un sérieux problème pour sa résilience! Abdourahmane TAMBA

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