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INTERVIEW EXCLUSIVE DE M. LAMINE BADJI SUR LA SITUATION REVOLTANTE DE L’HÔPITAL DE BIGNONA

L’état des lieux que vous présentez de l’hôpital de Bignona, lors de votre récente déclaration publique, est révoltant pour tout citoyen sénégalais.

Si cette situation déplorable, ne peut être imputée au régime actuel (qui est au pouvoir depuis 9 mois), même si rien n’a été fait pour changer la donne, et que la léthargie qui prévaut doit être dénoncée.

Pour interpeller les nouvelles autorités ?

Est-ce le sens de votre démarche ?

BIGNONA est un département très vaste qui fait 5295 km2 avec une population de plus 300000 habitants. Bignona compte plus de 19 collectivités locales et représente les 2/3 du territoire de la région de Ziguinchor. On peut rouler plus de 100 km dans ce vaste département qui ne compte qu’un centre de santé en état de délabrement très avancé, un personnel constitué à 70 % par des communautaires, une radio constamment en panne. Il n’y a aucun spécialiste et les évacuations vers Ziguinchor sont quasiment systématiques. En outre la situation de l’édifice hospitalier pose un énorme danger pour le personnel et les populations tant sa vétusté est frappante. Juste rappeler que le département de Bignona n’a pas été en reste quant aux combats menés pour l’accession de PASTEF au pouvoir au point d’avoir payé un lourd tribut avec plusieurs morts durant ces événements. Fort de ce sacrifice il urge aux autorités précisément Ousmane Sonko de prendre ispo facto la diligence de ce cri de cœur des populations de Bignona qui du reste lui ont été solidaires durant sa traversée tumultueuse. D’où, il y a une extrême urgence à agir vite. Par ailleurs, notre interpellation des nouvelles autorités se justifie par le fait qu’ils n’ont jusque-là pas posé un acte politique fort rassurant quant à leur capacité à résoudre les problèmes de Sénégalais.

Pourquoi, selon vous, les populations et les élus restent passifs ? Par timidité ou pour ne pas critiquer le nouveau régime et donner, ainsi, du grain à moudre aux nouveaux opposants ?

Ce mutisme des populations n’est que pure complaisance. Leur vote en faveur de Sonko étant affectif, elles ne souhaiteraient nullement indisposer ce dernier par de quelconques revendications. De ce fait, elles préfèrentgarder leur mal en patience, convaincue que leurs problèmes trouveront solution eu égard aux promesses faites par le leader de PASTEF. Lesquelles promesses n’étant jusque-là que de la poudre aux yeux. Le coût de la vie ne cesse de grimper, le problème de l’emploi des jeunes se pose avec plus d’acuité, alors que c’est sur cette base que les Sénégalais ont voté pour Diomaye.

Un « Plan Diomaye pour la Casamance » est annoncé par le chef de l’Etat lui-même, dans son discours de fin d’année, à la nation.

Cela ne témoigne-t-il pas de la prise de conscience des nouvelles autorités pour faire face aux urgences spécifiques de la Casamance: aide à la réintégration des déplacés, déminage impératif, lutte contre la salinisation des sols (une menace pour l’agriculture), laprise en charge de l’enseignement, dans tous ses secteurs (fermeture récente et réouverture de l’université Assane Seck) ?

La santé est certes une priorité mais on peut comprendre les lenteurs dans l’action des nouvelles autorités ?

Le plan Diomaye pour la Casamance, je n’y crois pas. Ce n’est juste qu’un populisme de plus. Ce soi-disant plan, si cela eût été du sérieux, serait vulgarisé dans les moindres détails et exposé sur toutes les plateformes essentielles de communication. La Casamance, après 40 ans de conflit, connaît un grand retard dans beaucoup de domaines. Pour sa relance économique, il faut un plan plus ambitieux. Rien que pour les routes et pour un désenclavement total de la Casamance, il faut au moins 100 milliards (la boucle du Fogny, la boucle du Boudié, la boucle de Médina Yorofoula, la route de Mlomp Kassa, l’axe Bignona – Selety en passant par Diouloulou et Diouloulou – Kafontine). Concernant la navigation Dakar Ziguinchor de bons bâteaux ne seraient de trop. Sans compter le barrage d’Affigniam dont la fonctionnalité permettra de relancer la culture rizicole dans le département de Bignona. Or, c’est une lapalissade que de dire que le Sénégal vit une situation financière très difficile avec un taux d’endettement sans précédent et un déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser. La récente déclaration du président Diomaye sur l’état des finances publiques en est une parfaite illustration.

Il s’y ajoute que presque toutes les populations des 14 régions du Sénégal sont confrontées aux mêmes difficultés : santé, éducation, production agricole, halieutique, gestion de l’élevage, desexploitations minières et des ressources extractives etc.

Le nouveau régime n’a-t-il pas raison de proposer un plan pour une action bien élaborée, à moyen et long terme ?

Les attentes sont énormes car les sénégalais, en particulier la jeunesse a choisi le changement parce qu’elle pensait que ces nouveaux dirigeants allaient changer leur existence. Un plan d’urgence est nécessaire. Les promesses tenues sont attendues. Ce gouvernement doit poser des actes concrets concernant leurs promesses campagnes. La vente de l’Avion présidentiel, le courage de renoncer aux caisses noires, la diminution des budgets de la présidence et de la primature mais également la diminution de directions et agences nationales doit être effective. Malheureusement nos nouveaux responsables demandent aux populations de serrer la ceinture au moment où ils s’accrochent à leurs privilèges.

En vérité, c’est dans l’intérêt national de corriger les disparités flagrantes, en ce qui concerne les infrastructures réalisées dans la capitale Dakar et dans les autres régions ?

Pourtant, il y a la politique de décentralisation menée depuis 1972, par les différents gouvernements qui se sont succédé qui, malheureusement, n’a réussi qu’à Sandiara, et qui devait être renforcée par l’Acte 3 de la décentralisation.

Pourquoi Bignona présente -elle un bilan, dans le secteur de la santé, aussi scandaleux ?

Une négligence des pouvoirs publiques qui se sont succédé, nous avons toujours dénoncé cette situation de puis le temps du régime sortant, La gestion de l’hôpital a toujours été catastrophique, pour preuve nous avons un médecin chef absentéiste. Un hôpital à Bignona est sur priorité pour les populations.Cette situation a poussé les bignonnais à se battre à côté de leur fils pour un changement radical. Mais jusqu’à présent aucun changement ne s’est opéré dans le département.

L’action politique seule, suffira-t-elle pour enclencher une dynamique de changement, de rupture positive ?

L’adhésion des populations est-elle acquise et garantie ?

Quel est le sens de votre sortie médiatique : un cri du cœur ou une volonté de se rappeler au bon souvenir des dirigeants étatiques d’aujourd’hui et opposants radicaux d’hier ?

Présentez-vous en répondant à ces questions : En quel nom parlezvous ?

De qui êtes-vous le représentant ?

L’adhésion des populations n’est pas encore acquise, mais nous sommes en train de faire bouger les lignes. Certes le vote est affectif mais notre combat est plus que citoyen, notre combat n’est pas dirigé contre un homme mais pour un Bignona émergent, notre combat a démarré sous Macky Sall.Nous nous battons pour tous les maux de Bignona, parmi lesquellesl’hôpital qui est une sur-priorité et le stade municipal, le fonctionnement dela plate économie a coût de milliards peut créer des milliers d’emplois. Cette plateforme est une aubaine pour les populations de Bignona, elle peut absorber tous les fruits qui sont produits en Casamance, le non fonctionnement de cette plateforme serait un gâchis. Elle a couté plus de 2 milliards. Nous avons un problème d’intégration du quartier de Tenghory dans la commune de Bignona, nous avons un problème d’assainissement de voiries .La sécurité pose un énorme problème dans notre département.

LAMINE BADJI PRESIDENT DU MOUVEMENT BIGNONA JIITO ANCIEN CANDIDAT AUX ELECTIONS MUNICIPALES 2022 DANS LA COMMUNE DE BIGNONA

20 JANVIER 2025