Le président congolais, Félix Tshisekedi, a rendu visite à son collègue, chef de l’État de l’Angola et nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA), hier.C’est une nouvelle offensive diplomatique pour faire bouger sérieusement la communauté internationale sur la guerre qui ravage l’Est de son pays, après les invasions rebelles à Goma et Bukavu, grâce à l’aide massive des soldats rwandais.C’est une démarche de bon sens qui cherche aussi à rectifier le tir sur le plan diplomatique.En effet, Tshisekedi ne s’était pas déplacé à Dar es-Salaam lors des réunions conjointes de l’EAC et du SADC. Il avait opté pour une participation en visioconférence. Il a aussi choisi de ne pas se rendre à Addis-Abeba lors du sommet annuel de l’UA. Son absence était une erreur que la visite au nouveau président en exercice de l’UA a corrigée.Par ailleurs, ces derniers jours, malgré l’avancée des rebelles à Bukavu, des voix respectées se sont élevées pour demander à Kagame de mettre un bémol dans son soutien aux rebelles du M23.Le Secrétaire général de l’ONU, le Premier ministre britannique et le président français, notamment, ont interpellé le président rwandais.Lourenço a l’envergure politique pour se faire entendre par Kagame et pourrait donc favoriser la tenue d’une rencontre entre Tshisekedi et le chef de l’État du Rwanda.Sans un dialogue sans tabou entre ces deux-là, aucune solution pacifique durable ne semble possible.Faut-il le rappeler : « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz). Elle finit toujours à la table des négociations.Mieux vaut donc limiter les carnages entre frères de sang d’une même région, condamnés à vivre ensemble, en organisant rapidement un dialogue incontournable.L’initiative de Tshisekedi est louable et témoigne d’un ressaisissement bien inspiré.La balle est donc dans le camp de Lourenço, diplomate en chef de l’Afrique, ayant reçu mandat de ses pairs pour cultiver la paix sur l’ensemble du continent.Sa tâche n’est pas aisée, mais sa crédibilité, son calme olympien et le poids politique et économique de l’Angola sont des cartes maîtresses.
GUERRE AU CONGO : TSHISEKEDI À L’OFFENSIVE DIPLOMATIQUE CHEZ LOURENÇO
